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Zones rurales: Un nouveau programme de réhabilitation des réseaux d'assainissement

par R. N.

  Le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement a arrêté, pour l'année en cours, un nouveau programme de réalisation et de réhabilitation des réseaux d'assainissement en s'appuyant sur le plan d'orientation, élaboré en coordination avec l'Union européenne (UE), a indiqué, à l'APS, le directeur de l'Assainissement, Ahcene Ait Amara. Ce plan d'orientation des réseaux d'assainissement, qui s'étale jusqu'en 2030, et dont l'étude a duré trois ans, prévoit des solutions pour la réalisation de réseaux d'assainissement et de stations de traitement des eaux usées, dans les zones rurales et les villages éloignés, en raison de la spécificité de ces régions et de la particularité des stations qui y seront réalisées ainsi que pour l'intensification des opérations de collecte des eaux usées, dans les villes, dans le cadre de la protection des ressources hydriques. La nouvelle stratégie vise à lutter contre les maladies transmissibles par l'eau, mais également éviter la pollution de l'eau potable par les eaux usées et le déversement de ces dernières dans la nature, et partant protéger la santé publique et l'environnement et préserver la pérennité de cette ressource.

«Malgré tout ce qui a été réalisé, nous n'avons pas encore réglé le problème de l'assainissement à 100%. Malheureusement, il y a, toujours, des cas où les eaux usées sont déversées dans la nature et nous travaillons à un rythme accéléré pour rattraper le retard, a affirmé M. Ait Amara.

Selon la même source, plus de 80% de stations de traitement des eaux usées, actuellement, en service ont été réalisées depuis début 2000, et 90% des citoyens sont, actuellement, raccordés aux réseaux d'assainissement contre 72%, en 1999 et 35%, seulement, en 1970. Le réseau national d'assainissement est passé de 21.000 km, en 1999, à 47.000 km, en 2016, soit une hausse de 26 000 km. Le nombre de stations d'épuration et de traitement est passé de 30, en 1999, avec une capacité de production de 90 millions de m³/an, à 177 stations actuellement, avec une capacité de production de 805 millions m³/an.

Le secteur de l'assainissement prévoit la réception de 63 nouvelles stations, en 2018, soit au total 250 unités avec une capacité de production de 1 milliard de m³/an. Concernant la rénovation et la réhabilitation des réseaux, l'ensemble des opérations devrait être achevé, en 2019, a indiqué M. Ait Amara.

Le projet d'aménagement de Oued El Harrach réceptionné, en 2018

Concernant l'aménagement des oueds au niveau national, M. Ait Amara a annoncé la réception, début 2018, du projet d'aménagement de Oued El Harrach, indiquant, par la même occasion que les projets d'aménagement de Oued Boumerzoug et Oued Rhummel à Constantine seront, quant à eux, réceptionnés, fin 2017, vu l'avancement des travaux d'extension et de raccordement aux réseaux d'assainissement de déchets industriels. Il a rappelé que l'année 2016 a vu la réception des projets d'aménagement de Oued Bou-Hanifia (Mascara) et Oued Saida, en espaces de détente et de loisirs. Le projet d'aménagement de Oued Deffa à El Bayadh, inscrit au titre du plan quinquennal 2015-2019, figure parmi les priorités du secteur.

Par ailleurs, des équipes de contrôle et d'inspection chargées d'inventorier toutes les unités industrielles se trouvant sur les bords des rivières et des lacs (à l'instar du lac Reghaia) seront dépêchées par les services des Ressources en eaux et de l'Environnement. A cet effet, les responsables de ces unités se verront obligés de réaliser des stations d'épuration pour le traitement des eaux usées, avant leur déversement dans les oueds, ajoute le même responsable.

Un décret sur l'utilisation des boues d'épuration dans l'agriculture

Le directeur de l'Assainissement au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, a également précisé qu'un décret exécutif, fixant les conditions et les modalités de l'utilisation des boues d'épuration dans l'agriculture, sera publié février prochain.

«A ce jour, il n'existe aucun cadre réglementaire pour l'utilisation de ces boues, en Algérie, et ce décret exécutif sera le premier texte du genre», a-t-il précisé. Cette ressource sera valorisée et utilisée comme fertilisant naturel, en vue d'améliorer le rendement des terres agricoles, sachant que le Parc national de stations d'épuration (Step) compte actuellement, 177 stations générant 120.000 tonnes de boues par an. Selon lui, l'utilisation bénéficiera des boues d'épuration sera accordée «à titre gratuit» aux agriculteurs tout comme les eaux d'irrigation issues des stations d'épuration. M. Ait Amara a appelé, dans ce sens, les fellahs à recourir, en toute confiance à l'utilisation des eaux traitées et des boues d'épuration, car elles sont, a-t-il assuré, conformes aux standards et riches en matières organiques «très bénéfiques» pour la production agricole.

A titre d'exemple, 900 ha de terres agricoles, dans la wilaya de Tlemcen et 6.000 autres hectares, dans la région d'El Karma (wilaya d'Oran) ont bénéficié de l'irrigation en eaux traitées et ont donné de «bons» résultats en termes de rendement, a soutenu M. Ait Amara.