Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Que dire, quoi faire devant le martyrologe du peuple palestinien ?

par Kharroubi Habib

Que dire, quoi faire devant le massacre qui se commet dans la bande de Gaza quand les puissances qui peuvent arrêter le bras assassin d'Israël lui demandent seulement de la «retenue» dans l'application de la «punition collective» qu'il inflige à la population gazaouie, sinon ressasser qu'elles sont coresponsables de la tragédie qui se déroule à Gaza et coupables de non-assistance à population en danger. Elles ont été autrement réactives et activistes pour dénoncer et condamner les tueries auxquelles s'est adonné le régime syrien. Elles se gardent d'en faire autant pour celles qui se commettent à Gaza par l'armée sioniste.

Hypocritement certaines d'entre elles se sont proposées en médiation pour obtenir la «trêve des armes», mais en se gardant de mettre en cause le «bien-fondé» de la cause qu'Israël avance pour justifier sa énième agression contre les Palestiniens. Pour elles, Israël a raison de frapper et c'est tout juste qu'elles ont émis un semblant de réserve sur la manière «disproportionnée» de le faire. L'on fera également remarquer que ces mêmes puissances n'ont même pas évoqué d'éventuelle saisine du Conseil de sécurité de l'ONU sur la tragédie qui se déroule à Gaza. Car il est clair que quand il s'agit d'Israël, le Conseil de sécurité n'a pas à se mêler de dire son mot, alors qu'elles fustigent avec véhémence le silence que d'autres lui ont imposé dans le cas de la crise syrienne. L'étonnant est que la Russie et la Chine n'ont pas saisi «l'opportunité» de l'agression israélienne contre la bande de Gaza pour elles aussi porter l'affaire devant cette instance et dévoiler à nouveau la duplicité et l'hypocrisie occidentale dans le traitement des conflits internationaux.

 Mais où sont aussi ces ONG humanitaires internationales qui font feu de tout bois dans la crise syrienne ? Elles se taisent elles aussi ne considérant pas apparemment que ce qui se passe à Gaza soit du registre des crimes de guerre ou contre l'humanité. A quoi est occupé le Tribunal pénal international qui a été prompt à ouvrir une enquête contre les dirigeants syriens ? Pourquoi donc Israël renoncerait à poursuivre son agression contre une population abandonnée par tous et qui plus est a été décrétée coupable de ne pas s'être insurgée contre ceux qui la gouvernent ? Ce ne sont certainement pas les molles et tout à fait impuissantes réactions des Etats arabes qui l'impressionnent au point de le convaincre de la stopper.

Oui, les Palestiniens sont dans un tragique isolement dont les grandes puissances impliquées dans la défense du droit international et des droits des peuples les laissent enfermés, car Israël qui en est le geôlier et l'assassin n'est pas susceptible à leurs yeux d'être condamnable pour cela et encore moins mis au banc des accusés. Les amis des Palestiniens, les vrais, qui vibrent et s'indignent à leur malheur historique doivent s'insurger et le montrer contre l'innommable traitement qu'Israël leur inflige dans l'indifférence des Etats qui prétendent être garants de la paix dans le monde et du respect de l'intégrité des peuples et de leur aspiration à vivre libres.