|
Samedi, 37e jour du
cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en poursuivant ses attaques meurtrières
contre les civils de Ghaza et en ne respectant pas le
volet des aides humanitaires préconisé par le « plan de paix », et ce, en total
accord avec l'administration Trump.
Hier, le ministère de la Santé a annoncé avoir reçu, vendredi, les dépouilles de 15 martyrs remises par l'occupation par l'intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge, portant le nombre total de dépouilles reçues à 330, depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, dont 97 ont été identifiées. L'armée israélienne continue de démolir des habitations dans plusieurs régions de Ghaza, en particulier à l'intérieur de la Ligne jaune où stationnent ses troupes. La situation humanitaire se détériore pour des centaines de milliers de Palestiniens de l'enclave assiégée, au moment où l'occupation empêche l'entrée de tentes et d'abris préfabriqués, comme stipulé dans l'accord de cessez-le-feu. L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a déclaré, hier, que les pluies rendent les conditions dans la bande de Ghaza plus difficiles, et que les familles se réfugient dans les endroits disponibles, y compris sous des tentes temporaires. L'agence a ajouté, dans une déclaration partagée sur X, qu'il y a «un besoin urgent de fournitures pour les abris à Ghaza», que ces fournitures «sont disponibles» dans des entrepôts de stockage de l'UNRWA à l'extérieur de l'enclave, et appelle à «nous permettre de les fournir à la population». L'UNRWA met en garde que la dépression qui affecte actuellement la bande de Ghaza «aura des répercussions catastrophiques sur les personnes déplacées», faisant état également de «mesures internationales pour tenter de faire pression sur Israël et le forcer à permettre l'entrée de l'aide humanitaire». Protection civile de Ghaza: des milliers de tentes et d'abris inondés La Protection civile de Ghaza a déclaré, vendredi, que les fortes pluies «avaient inondé des milliers de tentes et d'abris, menaçant les biens et les vêtements, en particulier ceux des enfants, dans un contexte de ressources limitées et d'infrastructures insuffisantes». Le porte-parole de la Protection civile, le commandant Mahmoud Basal, a déclaré à Al Jazeera, que les équipes de sauvetage sont «intervenues auprès de dizaines de tentes inondées de personnes déplacées dans plusieurs zones de Khan Younes». Basal a ajouté que les habitants ne disposent d'aucun moyen pour faire face à la tempête et que la crise dépassait les capacités de la Protection civile ou des efforts individuels, et la situation nécessite «des abris désignés pour héberger les gens dans des conditions humaines». En limitant l'aide à Ghaza, Israël viole le droit international, affirme une responsable de l'UNRWA «Israël viole le droit international en continuant d'imposer des restrictions à l'acheminement de l'aide vers Ghaza, où la population manque cruellement de nourriture et de produits de première nécessité à l'approche de l'hiver», a déclaré Natalie Boucly, la commissaire générale adjointe de l'UNRWA, dans une interview au quotidien britannique The Guardian. Mme Boucly estime que «la communauté internationale-y compris l'UE et les États-Unis-devrait accentuer la pression sur le gouvernement israélien afin de garantir l'acheminement sans restriction de l'aide à Ghaza», constatant que «seulement la moitié des besoins y parviennent ( ) si ce n'est moins», sur les 500 à 600 camions quotidiens nécessaires. La même responsable a précisé que l'agence «dispose de suffisamment de nourriture, de tentes et d'autres produits de première nécessité pour remplir l'équivalent de 6.000 camions». «Alors que l'hiver approche et que la famine continue de sévir, il est crucial que toute cette aide parvienne à Ghaza sans délai. Nos approvisionnements permettraient de nourrir toute la population pendant environ trois mois. Or, ces approvisionnements sont bloqués à l'extérieur [en Jordanie et en Égypte], incapables d'entrer. C'est également le cas pour les autres agences des Nations Unies, en raison des restrictions et des contraintes qui persistent ». Natalie Boucly rappelle qu'en tant que puissance occupante, Israël « ne respecte pas le droit international humanitaire ni le droit international des droits de l'homme ». Si elle salue l'accord de cessez-le-feu conclu sous l'administration Trump, comme le rapporte The Guardian, la responsable s'est dit inquiète qu'une grande partie des efforts de paix se déroulait «en dehors des mécanismes habituels du multilatéralisme et du cadre onusien traditionnel du maintien de la paix». «Il faut savoir où l'on va, sinon on risque d'être emporté ailleurs», a-t-elle ajouté, en notant que des détails cruciaux manquaient à la démarche américaine. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||