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L'Algérie et le Vietnam ont
signé, en octobre 2025 à Hanoï, la première Convention des Nations unies contre
la cybercriminalité.
Cet accord a été qualifié « d'étape stratégique » par l'expert en droit Djamel Khefif. Ce dernier a mis l'accent sur la nécessité de renforcer la coopération mondiale face à un phénomène en constante mutation. Invité hier sur les ondes de la Radio nationale, M. Khefif a souligné que la coopération internationale est désormais indispensable pour contrer une criminalité numérique qui évolue à grande vitesse, portée par les avancées de l'intelligence artificielle. « La cybercriminalité est souvent transfrontalière, ses auteurs recourent à des techniques de plus en plus sophistiquées et à des escroqueries difficiles à détecter », a-t-il expliqué, appelant à une réponse collective face à ces risques multiformes. La convention onusienne, faut-il souligner, prévoit notamment la création de mécanismes permettant d'adapter les enquêtes pénales classiques à l'environnement numérique, ainsi que la mise en place d'un système mondial d'échange de preuves électroniques pour les crimes graves. Selon l'expert, l'Algérie dispose déjà d'un arsenal juridique important en matière de lutte contre la cybercriminalité. Le pays a multiplié les mesures de prévention et de répression des infractions numériques, entre autres, l'accès frauduleux aux systèmes informatiques, la falsification de données, vol de données, etc. Les pouvoirs des organes d'enquête ont également été renforcés afin de s'adapter aux nouvelles technologies, dans le respect des libertés individuelles et la vie privée des citoyens. Et de citer aussi la création de services de lutte de plus haut niveau contre la cybercriminalité. Toutefois, M. Khefif a plaidé pour un durcissement des peines infligées aux auteurs d'intrusions informatiques. « L'accès frauduleux à un système de données numériques est une infraction grave, surtout lorsqu'elle conduit à la suppression, la modification ou le vol d'informations », a-t-il rappelé. Actuellement, la loi algérienne prévoit des peines allant jusqu'à trois ans de prison, mais l'expert estime que cette sanction reste insuffisante. Il cite en exemple les États-Unis, l'Allemagne ou encore les pays du Golfe, qui ont choisi de renforcer considérablement leurs législations face à ce type de menace, contrairement à d'autres pays comme l'Algérie, la France ou certains pays d'Amérique latine, où les peines demeurent plus clémentes selon sa perception des choses. L'expert a également plaidé pour la formation des cadres de différentes institutions nationales sur la sécurité cybernétique. |
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