Ce dimanche 31 août 2025 - troisième des trois jours consacrés par les Espagnols à la solidarité avec la Palestine -restera gravé dans les mémoires. Il est le jour où la plus grande mobilisation navale contre le génocide israélien s'élança du port de la capitale catalane. Une « journée d'adieu ». La Global Sumud flotilla, dont une trentaine d'unités s'est lancée dimanche, est la plus importante de la quarantaine de missions maritimes engagées depuis le début du blocus illégal d'Israël en 2007. Elle est la quatrième de cette année. C'est une coalition de plusieurs organisations : Global Movment to Gaza (anciennement Global March), Sumud Nusantara, Maghreb Sumud Flotilla, Waves of Freedom Suisse et Waves of Freedom France dont l'auteur est membre. Dès le matin, des centaines de citoyens se pressaient devant la promenade qui mène au Palau de Mar, précisément au Moll de la Fusta.

Des tables rondes avec des militants catalans, une conférence sur l'art et la résistance, des concerts, des animations et ateliers de toutes sortes s'y sont déroulés depuis vendredi en soutien à la Palestine, activités auxquelles ont participé les acteurs Susan Sarandon, Luis Tosar, Liam Cunningham, Eduard Fernandez... Une conférence a eu lieu pour expliquer les raisons de cette mission de solidarité et ses objectifs. Parmi les intervenants, Ada Colau (ancienne maire de Barcelone), Thiago Ávila (activiste brésilien), Yasemin Acar (militante allemande des droits humains), Saif Abukeshek, (président de la coalition mondiale contre l'occupation), Greta Thunberg (militante suédoise). Le slogan de cette gigantesque mission sonne comme un engagement teinté de reproche« Quand le monde reste silencieux, nous levons l'ancre ». Vers 15 h 30, des dizaines de bateaux ont quitté le port de Barcelone, dont le maire est interdit d'entrée en Israël, avec à leur bord des centaines de militants de dizaines de pays, et de l'aide humanitaire (médicaments, fournitures, nourriture...), sous les applaudissements ininterrompus de deux mille sympathisants de la cause palestinienne.

À cette flottille, de nombreux autres bateaux venus de Gênes, de Tunis, et d'autres ports de la Méditerranée, se joindront en haute mer au courant de la première semaine de septembre.

L'objectif étant de briser le blocus illégal de Gaza où la famine (déclarée officiellement par l'ONU il y a dix jours) a causé la mort de plus de 300 personnes, dont cent-vingt enfants, selon des sources locales (Wafa).

Des militants et amis embarqués rédigeront un journal de bord, comme la docteure Reyes Rigo qui a été arrêtée à mes côtés en juin dernier au Caire lors de la marche interdite par les autorités égyptiennes.