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Pour un ajournement de «l'affaire Raouraoua-Hannachi»

par Mohamed Ghriss*

Assurément, la querelle opposant le président de la FAF (Fédération algérienne de football), M. Raouraoua, au président de la JSK (Jeunesse sportive de Kabylie), M. Hannachi, a jeté un gros pavé dans la mare qui risque fort d'éclabousser pas mal de choses et de personnes.

Mais risque aussi, c'est ce qui est fort à craindre, de compromettre sérieusement les débuts du football professionnel en Algérie et, par ailleurs, de déstabiliser l'équipe nationale, déjà assez affectée comme ça, avec ses mauvaises performances de l'après Mondial 2010.

Aussi, dans l'intérêt suprême du team national de football et de la poursuite dans la sérénité du premier championnat national professionnel de football, il s'avère quasi-indispensable, en ces circonstances contraignantes pour les athlètes et leurs staffs dirigeants, de se référer à ce que recommande, en pareilles situations, les recours pédagogiques en matière de «remèdiations» d'urgence.

Autrement dit, pour parer dans l'immédiat aux risques majeurs des «dommages collatéraux » néfastes qu'entraînerait inéluctablement le traitement de cette affaire dans les conjonctures présentes avec ses répercussions et éclaboussures par-ci et par-là, via les échos de presse, etc. Et d'autre part, compte tenu des phases importantes de qualification des équipes nationales A, A' et olympique, aux différentes compétitions internationales, à assurer dans un intervalle de temps restrint, il serait plus qu'utile de tout différer pour ce qui concerne cette regrettable opposition Raouraoua-Hannachi. Et ce, en prenant la décision de reporter tout ce qui se rapporte à cette affaire (sanctions, convocations, etc.) qui intervient absolument au mauvais moment.

Cet ajournement avec annulation des décisions actuelles, se devrait de se faire en vue d'assurer un climat d'évolution sain, stable et permettant une visibilité d'avenir pour le football national, quitte à reprendre, après les conjonctures actuelles, l'étude rigoureuse de cette affaire. Ce qui d'ailleurs, permettrait peut-être, pour les instances sportives concernées de réunir d'ici là , tous les éléments concernant les tenants et aboutissements de cette «épine» qui tombe vraiment dans un mauvais moment, et qui de l'avis général, nécessite d'être «différée» pour plus tard. Avec le souhait que les médias privilégient tout autant la concentration des feux de l'actualité sur les qualifications du team national aux prochaines retrouvailles de la CAF et du Mondial, la mise en ligne de mire de l'objectif à atteindre de ces derniers, beaucoup plus important que l'écho du «sensas» de l'«accrochage» de ces éminentes personnalités du monde sportif algérien. Par la suite, MM Raouraoua et Hannachi, avec tout le respect qu'on leur doit, auront tout le temps de déballer et de défendre leurs points de vue et leurs droits légitimes et les instances concernées de s'y intéresser de très près. Pour le moment, il y a nécessité urgente de protéger l'équipe nationale de football de toutes éventualités de retombées négatives pour son environnement de proximité. Et ce, au moment, -a-t-on besoin de le dire ?- où le team national marocain se prépare, depuis un bon bout de temps et dans les meilleures conditions, pour arracher de haute main sa qualification. Alors de grâce, qu'on reporte le traitement de cette malheureuse «gadhiya» et que cessent également ces agressions extra-sportives condamnables et ces attitudes revanchardes, qui ne font que perpétuer la violence dans et hors des stades, traduisant ce manque flagrant de fair-play, d'éthique sportive et autres combines des coulisses qui ne font pas honneur au football algérien et dont les premières victimes sont, bien entendu, les joueurs et les équipes compétitives qui n'ont que faire de ces comportements préjudiciables. Osons espérer que le bon sens puisse prévaloir et que le regard sur cette affaire soit différé.

 L'auteur de ces lignes est un indépendant, ne connaissant ni «flen» ni «felten », soucieux seulement de l'intérêt du onze national et sachant pertinemment que certains esprits brûlent d'envie de voir dans l'immédiat, MM Raouraoua et Hannachi s'affronter en duel, étant les premiers à les pourvoir, s'il leur était possible, en colts pour se réjouir du spectacle de la confrontation. Et nul doute que les décisions attendues au détour de cette affaire, sont pour s'assurer le placement de nouvelles têtes, probablement au niveau des instances footballistiques nationales ou de clubs.

 Ce n'est pas du tout le moment, comme cela ne l'a pas été -pour le dire au passage- pour M. Saâdane de démissionner ou d'avoir été obligé de démissionner à un moment inopportun alors qu'il aurait dû le faire, de l'avis censé général, juste avant le Mondial et non pas après (comme on pourrait alléguer que M. Saâdane qui est, sans conteste, le meilleur entraîneur algérien et d'un niveau international attesté, s'est porté préjudice lui-même, à mon sens, en refusant d'accepter M. Benchikha (ou un autre entraîneur de renom) comme adjoint, dès la phase finale de la CAF en Angola et qui l'aurait positivement secondé en phase de Coupe du monde en Afrique du Sud. Ce qui aurait eu assurément de meilleures incidences et éviter bien des problèmes et leurs conséquences dont le principal élément générateur est, qui ne le sait pas, ce sempiternel refus du partage démocratique des responsabilités, caractéristique de nous autres Algériens et dont on regrette généralement les contrecoups négatifs? Bref, comme on a coutume de le dire en ces jours de fête de l'Aïd El Adha et de recueillement à la mémoire des chers disparus : «Allah yehdina ou yehdi ness». Je ne terminerai pas sans souhaiter bonne chance à l'équipe algérienne de football, en suggérant au passage que l'entraîneur national M. Benchikha puisse convier ses joueurs à une séance évocation et de stimulation autour du célèbre match des magnifiques anciens qui ont battu le Maroc, chez lui, par la bagatelle de 5 buts à 1?

Comme quoi on est, pour l'instant nous autres gens, fans de la culture sportive dans l'ambiance compétitive des qualifications à la Coupe d'Afrique des Nations et pas autre chose. Et en attendant que demain les lueurs d'espoir éclaireront les bonnes pistes à suivre Inchallah, le moment est aux bonnes retrouvailles familiales, amicales, de voisinage, l'intérêt porté aux malades, les nécessiteux, la pensée aux défunts, etc. Moment qui espérons-le, puisse conforter nos athlètes dans leur volonté de bien faire et de réussir, loin des frasques dérangeantes et perturbantes. «Aïd Mabrouk!»

*Auteur-journaliste indépendant