Après les récentes précipitations qui se sont abattues sur Oran et qui ont été à l'origine de l'inondation de leurs demeures, les habitants du bidonville de Sidi El Bekkaï, ont décidé d'opter pour des rassemblements réguliers devant le siège de l'APC d'Es Senia, pour revendiquer un relogement. Selon des représentants des familles qui se sont déplacés hier au siège de notre rédaction, le recours à ces sit-in vise à inciter les responsables concernés à les intégrer dans les opérations de relogement, pour mettre un terme à leur calvaire qui dure depuis plusieurs années. «A chaque forte précipitation nous sommes contraints de fuir. Il y a une vingtaine de jours la majeure partie des habitations ont été inondées,» assure un des habitants du bidonville qui signale que ce jour, ils ont manifesté leur colère en bloquant la route. «En 2016, tout le bidonville a été inondé après les fortes précipitations ce qui nous a poussé a passer le reste de l'hiver dans des conditions désastreuses.» assure un des habitants.

Selon le même interlocuteur, la situation ne cesse de se dégrader dans ce bidonville, après les inondations qui ont touché la majeure partie des habitations. «Il est devenu impossible de vivre dans de telles conditions. Les grandes quantités d'eau qui ont envahit nos maisons, lors de ces précipitations ont causé d'énormes dégâts à l'intérieur et nos enfants ne supportent plus de vivre dans ces conditions», assure une autre habitante du site. Cette dernière, indique que cet hiver, une autre précipitation risque d'emporter une grande partie des habitations érigées à proximité de l'oued. Les habitants du bidonville assurent que malgré les nombreux sit-in, aucun responsable, de la commune n'a daigné les recevoir. Les familles affirment qu'après avoir frappé à toutes les portes en quête d'un relogement, elles ont lancé un énième appel au wali d'Oran pour les intégrer dans les opérations de relogement dans le cadre de l'éradication des bidonvilles.

«Chaque hiver nous sommes confrontés au problème des inondations et malgré les nombreuses requêtes adressées à qui de droit et les nombreux rassemblements de protestation, nous n'avons reçu aucun signe de la part des responsables quant à une éventuelle prise en charge de nos doléances. Cela fait plus de 20 ans que nous attendons un logement décent» soulignent les familles. Ces dernières indiquent que le recours aux rassemblements est dicté par les conditions désastreuses dans lesquelles vivent plus de 250 familles entassées dans ce bidonville, certaines depuis plus de 30 années.

«Des centaines, voire des milliers de familles ont été relogées depuis l'année dernière et des bidonvilles ont été vidés et rasés, malheureusement, nous concernant, aucun responsable n'est venu nous rendre visite. La dernière commission est passée le 02 janvier 2012. Face à cette indifférence, nous n'avions d'autres recours que d'interpeller le wali», soulignent les mêmes sources.