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Fertial: l'Etat exercera son droit de préemption

par Mokhtaria Bensaâd

  «Je ne confirme pas et je n'infirme pas. Ce sont des affaires courantes et de business qui se font entre entreprises et il n'y a pas de problème particulier», a déclaré hier le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, à propos de la possibilité de cession des actions de la société algéro-espagnole Fertial au groupe Haddad. Une affaire, rappelons-le, qui a fait polémique au mois de septembre dernier et suscité la colère des travailleurs qui contestent le rachat de la majorité des actions par l'ETRHB Haddad. Mais suite à cette manifestation, le gouvernement semble avoir fait marche arrière. En effet, l'Etat veut exercer son droit de préemption sur cette société, détenue à 66% par le groupe espagnol Grupo Villar Mir (GVM) et 34% par Fertial, ex- filiale d'Asmidal. En 2017, le groupe Haddad a racheté 17% des parts de Fertial. Selon un représentant du bureau syndical de Fertial contacté hier, «le dossier pour nous est clos après la demande d'exercer le droit de préemption déposée par le directeur d'Asmidal suite à la manifestation des travailleurs et l'absence du représentant d'Asmidal à l'assemblée générale extraordinaire tenue le 24 septembre dernier». Le dossier, a affirmé notre interlocuteur, «sera ficelé lors de la réunion du conseil d'administration, prévu d'ici fin novembre prochain». Pour le syndicat, le rachat de la majorité des actions par le groupe Haddad est totalement rejeté par les travailleurs qui ont demandé la cession de ces actions à Asmidal.

Présent hier à l'inauguration du Salon international des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable, le ministre a tenu à rassurer que «la nouvelle loi sur les hydrocarbures prendra tout le temps qu'il faut pour être finalisée ; il s'agit du destin d'un pays».

Concernant l'énergie renouvelable, le ministre, en s'adressant aux investisseurs, a souligné que le ministère a balisé le terrain pour les éventuels investisseurs. «Nous avons, dira-t-il, tous les terrains sur lesquels on va implanter des centrales de différentes tailles. Vous savez que ces terrains doivent répondre à certaines conditions. Ces terrains doivent être près des réseaux existants pour faciliter l'évacuation et doivent être près des endroits qui ont besoin d'énergie». «L'Algérie a développé un réseau très dense dans différentes tensions. Nous sommes, donc, en mesure d'assurer la transition, à savoir assurer le transport entre ce que vous produisez et ce que vous raccordez sur le réseau avec l'avantage d'acheter tout ce que vous produisez. Nous avons des contrats de 20 à 25 ans. Vous n'avez pas ces conditions ailleurs. Je pense qu'il faut saisir cette occasion», a-t-il ajouté.

Sur le taux de couverture du pays en électricité et gaz, le ministre a indiqué que le pays est couvert en électricité à 90% et à 60% en gaz naturel et 40% en gaz butane. «Il n'y a pas un pays au monde qui a ce taux de couverture». Evoquant le décret exécutif 17/98 du 26 février 2017 qui définit la procédure des appels d'offres pour les énergies renouvelables, M. Guitouni a expliqué que «200 mégawatts seront mis sur le marché avant le mois de décembre. Le cahier des charges est prêt. Mais nous voulons vous associer à ce cahier des charges. Vous êtes invités le 22 octobre à Alger pour discuter de ce cahier des charges. Nous avons changé notre façon de faire. Maintenant, nous sommes ouverts et nous voulons accueillir les investisseurs». Le ministre a rassuré que les investisseurs étrangers ne seront pas exclus des 150 mégawatts destinés aux investisseurs locaux. Il a souligné à ce propos que «cela ne veut pas dire qu'on exclut les étrangers. Cela veut dire que les locaux peuvent créer des joint-ventures et travailler avec les étrangers pour créer des industries dans le pays».