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Relations LFP-FAF: Quand Medouar fait de l'ombre à Zetchi

par Kamel Mohamed

La nouvelle saison footballistique qui vient d'être entamée s'annonce riche en événements et éprouvante aussi bien pour la Ligue de football professionnel (LFP) que pour la Fédération algérienne de football. On aura remarqué que le président de la FAF s'est carrément effacé à l'occasion de la nouvelle saison, au moment où le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, profite de l'absence de la FAF pour occuper le terrain et s'affirmer davantage. En ce sens, Medouar est sur tous les fronts et répond à toutes les questions et préoccupations des clubs, ce qui n'est pas le cas de Zetchi qui s'est dérobé après avoir annoncé le recrutement d'un nouvel entraineur, en l'occurrence Djamel Belmadi. Zetchi, qui accuse un déficit en communication, se trouve dépassé par Medouar dans ce domaine. Le président de la FAF n'a pas daigné organiser une conférence de presse pour expliquer aux Algériens ses déclarations ou ses errements concernant le recrutement d'un «entraineur mondialiste de renom» avant de se rabattre sur Belmadi. Un choix qui a été salué par les Algériens alors qu'il ne figurait pas dans les plans du président de la FAF, lequel avait d'autres noms en tête. Le silence de Zetchi envers les supporters de l'équipe nationale risque de lui être préjudiciable, dans la mesure où il est tenu d'apporter des explications sur tout ce qu'il avait avancé. Ce n'est pas le cas de Medouar qui, par ses sorties médiatiques et surtout ses positions courageuses, s'impose sur la scène footballistique. Il aura fini par faire de l'ombre à Zetchi.

Du recrutement d'Alcaraz à Belmadi en passant par l'organisation du symposium sur le renouveau du football algérien, Zetchi aura prouvé ses difficultés à diriger la FAF. A titre d'exemple, le fameux symposium sur le renouveau du football algérien a été organisé en décembre dernier et, à ce jour, aucune recommandation n'a été appliquée. C'est à se demander à quoi aura servi ce symposium pour lequel la FAF avait dépensé de l'argent. En revanche, Medouar s'est déjà imposé en affirmant que le calendrier du championnat sera respecté, tout en avertissant les présidents et dirigeants des clubs que les anciennes pratiques sont révolues. Medouar n'est pas uniquement menaçant, mais il a pris aussi la défense des clubs quand il a dégagé des avances sur les droits de retransmission télévisuelle. Un geste qui a permis à plusieurs clubs de respirer et d'éviter une asphyxie financière en ce début de saison. Mieux encore, Medouar s'est permis de s'exprimer sur l'instauration du professionnalisme en Algérie.

Il a apporté des vérités qui font ressortir que l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua, avait induit les pouvoirs publics en erreur quand il avait fait croire que les clubs ne justifiant pas d'un statut de professionnel, n'auront pas le droit de participer aux compétitions internationales, ce qui avait amené l'Etat à instaurer le professionnalisme dans la précipitation et dégager des fonds qui n'ont pas servi à professionnaliser le football. Il faut cependant relativiser, car Zetchi avait succédé à Raouraoua, lequel était un gestionnaire expérimenté, alors que Medouar a succédé à Mahfoud Kerbadj qui n'arrivait pas à prendre la plus banale des décision sans consulter la FAF. Toute la différence est là !