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Manque latent d'aires de jeux et d'espaces de loisirs pour les jeunes : Des vacances synonymes de routine

par J. Boukraa

Les résidents de plusieurs communes et quartiers de la wilaya d'Oran déplorent le manque d'espaces verts et d'aires de jeux et de loisirs pour leurs enfants. Un manque signalé par des jeunes et des parents qui se plaignent de l'absence totale de lieux destinés à la détente où leurs enfants peuvent s'amuser librement sans courir de risques et ce, malgré les efforts des autorités locales. Cette situation est très vécue par les habitants des localités limitrophes, comme c'est le cas, à titre d'exemple, à Sidi El Bachir, mais aussi par les habitants de la ville d'Oran. Sidi El Bachir a certes bénéficié d'un projet de réalisation d'un nouvel espace de détente, dont les travaux ont été lancés il ya quelques mois mais qui connaissent un retard. A ce titre, les habitants interpellent les autorités pour accélérer les travaux et livrer le projet dans les plus brefs délais. A Oran, les espaces de loisirs destinés aux jeunes accusent un manque criard à telle enseigne que l'on voit depuis quelques temps des tables de billard et des baby-foot installées en plein air. Dans une grande ville comme Oran, on a pensé à tout sauf aux espaces de loisirs. Pourtant, les centres de jeux sont des cadres privilégiés pour stimuler et favoriser les activités ludiques des enfants et même des moins jeunes. Deux facteurs sont indispensables à l'émergence d'une culture de loisirs : le temps et l'espace. Les Algériens disposent globalement du temps mais manquent malheureusement d'espaces de loisirs culturels, sportifs, divertissants? A Oran, mis à part le parc d'attraction d'El-Hamri et quelques aires de jeux mal fréquentées et mal gérées, la ville manque énormément d'espace de détente pour les enfants en cette période de vacances. « Le développement du secteur des loisirs réservés aux enfants est négligé. Les enfants ne peuvent utiliser leur temps libre et s'adonner à ce qu'ils aiment », dira un père de famille. « Les vacances pour ces enfants sont loin de rimer avec détente. Si pour certains privilégiés, notamment la haute sphère de la société, le programme est déjà tracé, pour bon nombre d'Algériens, c'est un luxe de s'offrir une petite semaine de vacances dans un site loin du vacarme de la ville », ajoute-il. Quelles alternatives face à une telle situation, notamment pour les ménages à revenu limité ? Aucune, sinon rester cloîtré à la maison et priver les enfants de détente au moment où ils en ont grand besoin. Alors, pour cette majorité de gens, comment occuper les vacances des petits ? Un problème presque insoluble et une question dont la réponse est difficile à trouver. La population algérienne est, en effet, composée d'une grande proportion de jeunes et d'enfants qui sont souvent les plus demandeurs d'activités de loisir. La culture du loisir n'existe pas encore en Algérie, mais elle émerge doucement. Et bien que les grandes villes disposent de plus d'infrastructures de loisirs par rapport aux autres villes du pays, leur nombre est encore insuffisant et elles ne sont pas forcément entretenues. Du coup, cette carence flagrante en lieux de loisirs rend difficiles les sorties des familles de classe moyenne durant les week-ends et les périodes de vacances. Même si quelques petites aires de jeux existent dans certaines cités, elles ont été saccagées. Plusieurs espaces publics ont été aussi aménagés pour recevoir des familles et autres citoyens en quête de quiétude. Malheureusement, ces joyaux de verdure sont squattés par des SDF, des délinquants, voire des ivrognes, à longueur de journée. Par crainte d'être agressés, les riverains ont carrément boudé ces endroits. C'est le cas de l'espace vert situé à hauteur du pont Henri Huc, non loin de l'hôtel Houna et celui du pont Zabana. Devenus des lieux de regroupement de SDF, d'alcooliques et autres délinquants, qui s'adonnent librement et pleinement, même durant la journée, à la boisson, créant ainsi un climat d'insécurité et d'insalubrité, puisque ces délinquants alcooliques n'éprouvent aucune gêne ni honte à jeter des bouteilles et des canettes de bière et autres spiritueux au milieu des ces espaces verts, et ce, au vu et au su de tout le monde.