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Déséquilibres macro-économiques mondiaux, pierre d'achoppement entre les puissances

par Medjdoub Hamed *

5ème Partie

1. UNE ECONOMIE-CASINO AUX ÉTATS-UNIS S'EST IMPOSEE D'ELLE-MEME

Beaucoup d'économistes occidentaux et des pays du reste du monde ont critiqué les banques américaine d'avoir provoqué la crise financière de 2008. Partant d'une bulle immobilière, grossissant depuis 2003 jusqu'à son éclatement en 2007, se solda à la fin en bulle financière. Son éclatement à l'été 2008 mit sur le carreau l'économie américaine, puis la crise s'est étendue au reste du monde. Bien qu'elle s'est atténuée depuis, et malgré les politiques de sauvetage et de relance, les pays occidentaux éprouvent encore des difficultés pour retrouver la croissance. Aujourd'hui encore, les pays d'Europe du Sud ont toutes les peines pour sortir de la crise, et ne doivent leur équilibre qu'aux politiques monétaires de soutien de la Banque centrale européenne.

John Hoefle, un économiste, écrit en 2007 : « La croissance fulgurante du système financier global dans la période récente est fondée sur une escroquerie toute simple : le déguisement de dettes insolvables en actifs. Ces « actifs » deviennent ainsi des leviers permettant d'inscrire pas mal de zéros après les chiffres, transformant des milliers en milliards, et les milliards en des paris de l'ordre de trillions. Ainsi, chaque année qui passe creuse un peu plus le gouffre qui éloigne le système financier de la réalité, conduisant fatalement le système dans le mur.

Bien entendu, s'endetter peut s'avérer fort utile, sous condition que le crédit obtenu sert à accroître la capacité productive d'une société. Cependant, quand cette dette n'est qu'un substitut d'une activité productive véritable, elle ne fait qu'aggraver la situation. C'est le problème auquel nous devons faire face aujourd'hui. Puisque à l'heure actuelle presque toute l'activité économique se fait grâce à de l'argent emprunté - les ménages, les entreprises et l'état - chaque défaut de payement porte en lui le risque du déclenchement d'une avalanche de pertes et d'une réaction en chaîne capable de conduire le système à sa perte. Chaque nouvelle banqueroute nous rapproche de cette réaction en chaîne, et des nouvelles faillites arriveront à grand pas. » (1)

Ce constat est pratiquement celui de tous les économistes en Occident, comme dans les pays du reste du monde, à la veille de la crise financière 2007-2008. Tous sont unanimes à dire que cette crise a été provoquée par les tenants du pouvoir financier américain. Ont-ils raison de mettre tout sur le compte des manipulations frauduleuses ? Manifestement oui si on ne reste que sur les faits bruts tels qu'ils se sont déroulés. Mais, au-delà de la raison humaine, « il y a des raisons supérieures qui transcendent la raison humaine ». Il faut se dire que jamais rien n'arrive sans rien, sans qu'il n'y ait une cause, une raison déterminante, sinon on doit se poser la question pourquoi ce processus a prévalu aux États-Unis et non le contraire.

Ce qu'on constate dans cette approche, et les remarques et critiques qui chargent les politiques de la finance américaine, ce qui parait insensé dans le processus qui a amené à la catastrophe, peut au contraire « s'avérer censé, réfléchi et Nécessaire ». On ne peut penser que le pouvoir financier cherchait à se « suicider » s'il n'avait pas des raisons, hautement stratégiques pour mettre de côté toutes les règles prudentielles dans l'octroi des crédits immobiliers. Et ces raisons, en réalité, entraient dans un processus de dépassement. Et il y a à parier que ces mêmes critiques, s'ils étaient à la place du pouvoir financier, aurait agi de même. Les autorités monétaires américaines n'ont pas cherché à « fabriquer une économie-casino ». En réalité, « cette économie-casino s'est imposée d'elle-même aux États-Unis ».

2. BREF RAPPEL. UNE SEULE VOIE TRACEE A LA RESERVE FEDERALE AMERICAINE

Toujours selon cet auteur, le processus comme il le décrit implacablement est éloquent.

« Pour rattraper ce qu'ils perdaient, les ménages n'ont pas résisté à la tentation de l'endettement, via les cartes de crédit, le crédit à la consommation et le crédit hypothécaire. Les entreprises se sont également ruées sur l'emprunt, par le biais d'emprunts bancaires, de placements financiers juteux et de marchés obligataires profitables. La dette est devenue un mode de vie de moins en moins honteux. Elle nous a tellement accaparés qu'après un certain temps nous nous sommes racontés à nous-mêmes qu'on gérait la dette, tandis qu'en réalité c'était elle qui nous gérait.

La dette gonflait et elle s'est empilée dans notre système bancaire. Les banques étaient débordées. Tout le monde savait fort bien que si une dette individuelle pouvait être honorée, c'était hors de question pour la somme de toutes les dettes. Un système compliqué de refinancement des vieilles dettes fut mis en place et les banques ont démarré la titrisation, c'est-à-dire l'émission de créances sur la base de différentes dettes rassemblées. Cette dette ainsi Titisee a été vendue en quantités phénoménales aux investisseurs. Bien que ces titres représentaient des dettes insolvables, en termes comptables elles étaient inscrites comme des actifs dans les bilans des investisseurs qui les utilisèrent comme collatérales, ou les transformèrent en d'autres titres revendables sur les marchés. »

Et comme tout le monde sait ce qui s'est passé en 2007 et 2008, l'économie américaine est devenu un grand casino financier spéculatif, comme le dit cet auteur très critique, « tellement gargantuesque qu'il a pu avaler l'économie mondiale et démultiplier en même temps que sa taille, son appétit pour les liquidités. » Et la double onde de choc que le monde a vécu en 2007 et 2008. Evidemment, cet auteur ni ne prend pas en compte ni ne les pense les contingences historiques qui ont présidé à cette catastrophe que les nations occidentales dans leur ensemble ont vécue.

On préfère dire « occidentales » que « mondial ». Non pas que la crise n'a pas visé le monde, certes les pays du reste du monde l'ont été plus ou moins par les pertes financières qu'ils ont enregistrées dans leurs placements en Occident (créances hypothécaires titrisées à risque), mais on peut dire qu'ils ont été aussi indirectement les « grands bénéficiaires de la crise hypothécaire et financière ».

Dans l'analyse précédente (2), on a montré les raisons qui ont été à l'origine des décisions du pouvoir financier américain dans ce mouvement spéculatif immobilier et financier. Ce pouvoir, faut-il rappeler, se trouvait face à un dilemme surtout avec l'entrée en guerre des États-Unis en Irak. Il était astreint à soutenir, quel que soit le prix à payer, l'économie nationale. Il faut se rappeler le marasme économique dans lequel se trouvait l'Amérique. Frappée par une triple crise entre 2001 et 2003, à savoir le marché des actions ne cessaient de subir des corrections, les politiques keynésiennes traditionnelles ne fonctionnaient pas ou étaient d'un apport négligeable et une perte de compétitivité face à la Chine, qui est devenue l'« atelier du monde ». Tous les leviers macroéconomiques n'ont rien donné.

Le seul créneau qui restait pour la relance pour l'économie était la construction, l'habitat, grand pourvoyeur d'emplois et l'« effet de richesse » tiré de la hausse de l'immobilier pour doper la consommation. Et on sait que la consommation jouait un rôle central dans la croissance du PIB américain. La haute finance faisait face à une contrainte majeure due à la guerre que menait la superpuissance au Moyen-Orient. La Réserve fédérale américaine a dû jouer le jeu en transformant l'économie nationale en casino. Ouvrant à fond le robinet monétaire (injections monétaires et baisse drastique du taux d'intérêt directeur) pour venir en aide à l'establishment qui avait la charge politique et militaire des opérations de guerre en Irak et en Afghanistan, le mot d'ordre est ensuite donné à la haute finance américaine. Mettre tous les moyens financiers et monétaires nécessaires pour assurer le succès de l'Amérique et conforter les décideurs dans la guerre. Ce qu'on avait appelé un « patriotisme économique ». Il est patent que n'importe quel pays aurait fait autant s'il était en guerre, pourvu que le créneau soit porteur, qu'il aurait fonctionné. En somme, un « levier macroéconomique » sur lequel l'économie de la nation pouvait s'appuyer.

De plus, une victoire de l'Amérique, et c'était le cas avec l'euphorie qu'a suscité l'occupation de l'Irak en 2003 et la détermination du pouvoir politique et militaire américain dans cette guerre. Celle-ci faisait miroiter des dividendes au pouvoir financier qu'il aura à retirer du Moyen-Orient. Se rappeler la gestion de l'économie pétrolière de l'Irak et l'octroi des marchés aux entreprises anglo-américaines.

3. QUESTIONNEMENT SUR L'ARCHITECTURE ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU MONDE

On a vu, dans la précédente analyse comment le « patriotisme économique s'est transformé en catastrophe », après l'éclatement de la crise immobilière en 2007, et la crise financière qui a suivi en 2008. Le processus des « subprimes » rendait finalement nécessaire la crise, qui a joué comme contre-force dissuasive à l'instar de la catastrophe de Katrina en 2005 pour prévenir une « apocalypse nucléaire au Moyen-Orient ». Un ordre de contingences auquel les Etats-Unis étaient sans défense. Ce qui a remis en cause leurs préparatifs d'étendre la guerre en Iran en 2005. « Une frappe nucléaire contre les sites nucléaires avec des mini-bombes nucléaires aurait embrasé par une nucléarisation globale la région ». Une situation pratiquement sans retour. De nouveau, au plus haut de la crise financière en 2008, une seule voie s'imposait à la Réserve fédérale américaine : le sauvetage du système bancaire en faillite et les plans de relance économique. Cette fois-ci la Fed est suivie massivement par les autres Banques centrales occidentales.

Ce qui étonne, c'est la facilité avec laquelle les grands pays occidentaux, i.e. les États-Unis, l'eurozone, le Japon et le Royaume-Uni, ont injecté massivement des liquidités. Ce qui déconcerte à plus d'un titre. D'autant que ces pays croulent sous le poids de l'endettement.

Les pays occidentaux sont les pays les plus endettés du monde. La dette publique américaine se situe aujourd'hui à plus de 110%, le Japon à plus de 200%, l'Allemagne et la France autour de 90%. D'autres pays occidentaux ont des dettes publiques qui dépassent les 100%, et on ne prend pas en compte les dettes privées (ménages et entreprises).

D'autre part, nombre d'analystes mettent en garde contre ces liquidités injectées ex nihilo. Ils pensent que l'endettement public qui va en augmentant aura à peser sur les contribuables et les générations futures. Les positions des économistes sur cette donne diffèrent, elles ne sont pas unanimes. Qu'en est-il réellement de ces émissions monétaires dans le cadre des « politiques monétaires d'assouplissement quantitatif non conventionnel ou Quantitative easing » (QE), qui se comptent en milliers de milliards de dollars et d'euros, de l'ordre de trillions.

Pourquoi aussi, comme on l'a énoncé supra, les pays du reste du monde, bien qu'ils aient enregistré des pertes considérables dans leurs placements sur les créances hypothécaires à risque en Occident, n'ont pas été touchés par la crise financière comme le furent les États-Unis et l'Europe ? Ces derniers ont été très affectés par le désastre financière de 2008 et les conséquences qui ont suivi après la crise. On peut même dire que les pays du reste du monde en particulier les pays émergents et les pays exportateurs de pétrole ont été les « grands bénéficiaires de la décennie 2000-2010 ». Puisqu'ils ont beaucoup profité des exportations vers les États-Unis et vers l'Europe durant ces années d'euphorie financière et de la forte consommation en Amérique.

Ce qui a permis aux pays asiatiques, principalement la Chine, et les pays exportateurs de pétrole (pays arabes et Russie) d'engranger des réserves considérables de change. Cette situation de richesse d'un côté et d'endettement de l'autre, provoquant des déséquilibres macro-économiques mondiaux, pose problème non seulement dans la répartition des réserves et les échanges extérieurs mais aussi dans la viabilité du système financier international à moyen terme (actuellement dominé par l'Occident).

Un questionnement s'impose via ces déséquilibres économiques mondiaux sur l'architecture économique et financière du monde. Et que les « politiques économiques, financière et monétaires occidentales cherchent à résorber ».

4. LES RESERVES DE CHANGE, PIERRE D'ACHOPPEMENT ENTRE LES PUISSANCES

Il faut rappeler la réunion du G20, de février 2011, au cours de laquelle les ministres des finances des pays les plus riches de la planète devaient parvenir à un compromis avec les pays émergents sur le choix des indicateurs qui serviront à encadrer les politiques économiques des pays qui présentent des excédents ou des déficits excessifs.

Tout l'enjeu de cette réunion durant deux jours était de définir les indicateurs à retenir pour lutter contre les déséquilibres macro-économiques, montrés du doigt par les pays occidentaux « pour avoir nourri la crise mondiale » et la guerre des monnaies. Mais cette demande occidentale a longtemps buté sur la résistance des pays émergents, en particulier la Chine, s'opposant à certaines des mesures proposées. Il faut rappeler que les États-Unis ont pendant longtemps pressé la Chine à réévaluer son yuan pour le rapprocher à son poids économique dans le commerce mondial et à ses avoirs en réserves de change. Pressions auxquelles la Chine a revendiqué sa souveraineté monétaire. La Chine, étant premier détenteur des réserves de change du monde, a toujours refusé de se plier aux pressions américaines, allant contre ses intérêts et les exigences que dicte la compétitivité dans le commerce extérieur.

Quatre séries d'indicateurs étaient en débat au cours de cette réunion : deux pour mesurer les déséquilibres internes d'un pays (déficit et dette publiques d'une part, épargne privée de l'autre) et deux pour les déséquilibres externes (solde de la balance des transactions courantes, des réserves de change et taux de change effectifs réels).

Au final, la dette et déficits publics et l'épargne privée ont été retenu comme indicateurs pour les déséquilibres internes d'un pays, la balance commerciale pour les déséquilibres externes. La prise en compte du taux de change comme un indicateur n'a pas été retenu, idem pour les réserves de change, l'une des mesures les plus controversées, pourrait-on dire centrale même. Ces deux agrégats non retenu laissent le champ libre au commerce extérieur de la Chine. En d'autres termes, l'essentiel n'a pas été acquis par l'Occident au cours de cette réunion du G20 même si quelques banquiers centraux européens parlent de ces accords comme « arrachés ». Les Occidentaux n'ont rien arraché à la Chine.

L'ex-ministre des finances française Christine Lagarde l'a même reconnu. Elle a évoqué des discussions « franches et parfois tendues ». « Mais « fructueuses » au final.

Les ministres des finances ont commencé à aborder une transparence dans les prix des matières premières et la réforme du système monétaire international. S'il s'est trouvé un semblant de compromis dans cette réunion du G20, on peut dire que l'essentiel n'a pas été résolu, et il ne pouvait être autrement tant les intérêts entre les pays riches et les pays émergents sont divergents.

D'autant plus que si l'Occident reproche aux pays émergents les déséquilibres macro-économiques, et « montrés du doigt par les pays occidentaux pour avoir nourri la crise mondiale », il reste que les principaux responsables dans ces déséquilibres ont été les États-Unis pour les avoir provoqués durant la phase d'expansion économique commencée dès 2001 avec une politique financière et monétaire très accommodante de la Fed, la forte consommation des ménages américains et les dépenses militaires durant la guerre en Afghanistan et en Irak.

Les indicateurs auxquels sont arrivés les participants à la réunion du G20 qui ne sont que d'ordre technique ne résoudront pas les déséquilibres. Ce sont les politiques économiques, financières et monétaires qui vont être menées par les pays occidentaux après une stabilisation de leurs économies qui vont clarifier la situation.

La baisse du taux de chômage aux États-Unis en est déjà un indicateur significatif ? le taux de chômage est descendu de 10% en 2009 à moins à 6% en 2014. La réduction du déficit courant américain, divisé aujourd'hui par deux, est un un autre indicateur de résorption ou à défaut une baisse importante des excédents commerciaux des pays émergents.

Mais ce serait quand même insuffisant. Aussi seule une politique économique, financière et monétaire plus agressive peut servir les États-Unis, et tout l'Occident, de sortir de cette « ornière des déséquilibres mondiaux ». On le voit déjà aujourd'hui avec la « baisse drastique des prix pétroliers ». Ce qui préfigure une période d'incertitude pour l'économie mondiale.

La question qui se pose : « L'Occident cherche-t-il à infléchir sa politique monétaire mondiale pour procéder à un réajustement monétaire mondial ? » Et ce faisant, il limiterait voire diminuerait les excédents commerciaux des pays émergents et des pays exportateurs de pétrole et pousserait même ces pays, si ces excédents se transformaient en déficits, à consommer dans les réserves de changes. Et c'est ce que vise l'Occident jusqu'à atteindre un certain équilibre qu'il jugerait acceptable pour son économie? et pour son maintien de « première puissance monétaire du monde ». Il est évident que c'est à ce statu quo que l'Occident met tous les moyens pour s'y maintenir.

Tel est le véritable enjeu qui se joue aujourd'hui entre les grandes puissances. Enjeu qui oppose les pays les plus riches de la planète aux pays les plus riches en réserves de change. « Et ce serait intéressant de comprendre comment techniquement les pays occidentaux comptent procéder, comptent opérer pour renverser l'ordre de répartition des réserves monétaires dans le monde. » Ceci d'une part. De plus, si les États-Unis et l'Europe visent à résorber les déséquilibres macro-économiques, ce qui en clair signifie diminuer les réserves de change des principaux pays détenteurs dans le monde, donc les « appauvrir » puisque ces réserves ont un rôle protecteur (de précaution) pour leurs économies, il faut se poser la question sur ce qui résultera à moyen terme de cette politique de rééquilibrage macro-économique. Et cela apprécié en termes de conséquences dans l'absorption mondiale et dans l'évolution de la croissance mondiale, qui ne pourra qu'aller en décroissant.

On comprend l'inquiétude de l'Occident sur les enjeux planétaires en cours et « le nouveau paradigme du monde qui se profile à l'Horizon » qui ne lui est certainement pas favorable. Mais est-ce une solution « cette volte-face en matière pétrolière » ? Changera-t-elle les donnes ? Y compris les multiples fronts dans les conflits armés ? Justifieront-ils la stratégie occidentale dans le monde ? Lui apporteront-ils les profits attendus ?

*Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective. www.sens-du-monde.com

Note :

1- « Source : John Hoefle, EIR, 8 septembre 2007 », ww.solidariteetprogres.org/spip/sp_accueil.php3 ran.com

2- « Des signes de la providence divine qui ont évité une « apocalypse effroyable » au monde musulman ? » (5ème Partie), le 25 février 2015, www.sens-du-monde.com, www.lequotidien-oran.com, www.agoravox.fr,