L' Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) «Emir Abdelkader», appelé
aussi Centre anti-cancer (CAC) fonctionne depuis plus de six mois avec un seul
et unique appareil de radiothérapie. Le deuxième appareil dont dispose
l'établissement étant, durant toute cette période, en panne. La radiothérapie
est, note-t-on, une méthode de traitement loco régional des cancers, utilisant
des radiations pour détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité
à se multiplier. L'irradiation provoquée par la radiothérapie a pour but de
détruire toutes les cellules tumorales, tout en épargnant les tissus sains
périphériques. La liste d'attente des patients pour effectuer ses séances de
traitement, à l'EHS ?Emir Abdelkader' a carrément explosé selon les médecins.
Les derniers patients inscrits sur cette liste d'attente ont des rendez-vous
pour octobre 2014 ! C'est dire l'ampleur de la demande cumulée
qui a créé une situation devenue carrément «insoutenable» aussi bien pour les
malades que pour le personnel médical de cet établissement qui a exprimé hier
son «ras-le-bol» en observant un sit-in de plusieurs heures devant
l'établissement hospitalier. Un mouvement qui vient, selon une déclaration
écrite diffusée hier, par le personnel de la radiothérapie, « en complément
d'un rapport détaillé adressé au ministre de la Santé.» Dans ce même rapport
destiné au ministre de tutelle, est-il souligné, on estime que «la
radiothérapie, dans ce centre, est très mal considérée, délaissée et son
budget, mal géré.» Le personnel de la radiothérapie se demande, par ailleurs,
comment se fait-il «que les pièces de rechange pour l'appareil en panne soient
sur place depuis plus de 5 mois, mais faute de paiement, on ne peut les
remplacer.» Le personnel estime également que «leur bonne volonté ne peut rien
faire pour les malades avec un seul appareil qui fonctionne» lequel, est-il
souligné, «couvre actuellement tout l'ouest algérien».
Une situation qui oblige l'établissement à «donner des rendez-vous de
traitement très lointains (2 ans)», est-il précisé. Aussi, lit-on dans la
déclaration du personnel de la radiothérapie, «la curiethérapie n'a jamais
existé dans l'ouest algérien, en dépit de son importance dans le traitement
curatif du cancer.» Son dossier, explique-t-on, «reste flou, aussi bien pour
son équipement qui accuse un retard intolérable (plus de 4 ans), que pour les
dépassements techniques et organisationnels déplorables dans les travaux
d'aménagement de son unité (?)» Les rédacteurs de cette déclaration demandent
enfin que soit «dépêchée une commission d'enquête afin de tirer les choses au
clair.»