
Dans «nos» vœux de Bonne Année, nous avions annoncé ici même
que 2011 sera une autre année dure pour les Algériens, notamment ceux à bas
salaires. Cela vient d'être en fait confirmé officiellement par un des experts
du ministère des Finances, qui a indiqué hier à la radio nationale que 2011
sera ?'pire» que 2010 sur le front des prix des produits du couffin de la
ménagère. Pour 2011, cet expert exprime même ses craintes qu'un taux
d'inflation beaucoup plus important que celui de 2010 sera enregistré cette
année. Voici ce qu'il dit : «Nous avons constaté une flambée des prix des
produits de base à la fin 2010, ce qui risque de porter l'inflation en 2011 à
un taux beaucoup plus important». Cela fait peur et inquiète. Pour lui, la
hausse des prix des produits de large consommation, comme le sucre, la farine,
le lait, etc. incombe aux habitants de l'Asie qui consomment beaucoup et
dépensent énormément, vu que leurs économies caracolent à plus de 0% de
croissance et une inflation à moins de 2%. Le même expert auprès du ministère
des Finances rassure que les prix des blés et du lait en sachet n'augmenteront
pas. Il dit sur ce chapitre ceci : «La flambée des prix n'aura pas d'effet sur
les blés et les laits qui continueront à être soutenus» par l'Etat, mais, sans
sortir les dents, il ajoute que »les prix des huiles, des légumes secs et de la
plupart des produits de base non subventionnés poursuivront certainement leur
hausse en 2011». Ainsi, il prépare les Algériens à se préparer à un véritable
tsunami des prix sur les produits les moins chers jusqu'à présent et que consomment
les citoyens ?'lambdas», c'est-à-dire les 35 millions d'habitants de l'Algérie
: semoule, farine, huile, tomate industrielle, «Chlada» (salade), etc. Etait-ce
judicieux de parler dès à présent de ces hausses de prix qui vont affecter la
sphère commerciale algérienne, et d'en rajouter une couche au moment où les
dernières augmentations du SMIG n'arrivent plus à remplir le couffin des
Algériens ? Et puis, tout le monde va se poser cette méchante question :
comment cet expert et en même temps responsable au ministère des Finances,
a-t-il balancé cette information sur une hausse prévue et quasi généralisée des
produits de large consommation avec une telle légèreté, comme une fatalité dont
le gouvernement s'en lave les mains ? Y a pas à dire, y a des déclarations qui
font mal, qui annoncent l'apocalypse pour le portefeuille des Algériens, déjà
mal en point par des ristournes à la hausse autant sur le pain, le lait que sur
les transports, et même la patate. La sardine, la pomme de terre, les
vêtements, les articles scolaires, tout va flamber. C'est ça le message de
l'expert du ministère des Finances qui nous annonce une année 2011 infernale,
sans proposer un quelconque plan de financement pour passer au «sec» ce tsunami
de hausses quasi généralisées qu'il nous promet avec un calme déconcertant. Il
fut un temps où la défense du pouvoir d'achat des Algériens était un motif de
fierté pour le gouvernement, qui cassait sa tirelire pour pas que le prix de la
khobza ou du cachet de lait soit hors de portée du zaouali. Aujourd'hui, même à
25 dinars le sachet, introuvable par ailleurs avec les temps actuels, le litre
de lait est devenu un poids financier énorme pour ces gens qui gagnent moins de
10.000 dinars par mois. Quant aux experts, parfois la réalité leur tord le cou.
Est-ce le cas pour 2011 ?