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![]() ![]() ![]() Immigration: Belgique, Luxembourg : rendez-vous avec le pays
par Notre Correspondant A Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med ![]() Le pari lancé par l'immigration de profiter de la campagne électorale présidentielle pour fonder une association qui défend leurs intérêts et apporte, à travers un partenariat, un plus à l'Algérie, a été gagné. La communauté algérienne vivant en Belgique et au Luxembourg attendait ce moment depuis bien longtemps : se regrouper dans une association digne de ce nom. Combien étaient-ils samedi après-midi à Bruxelles ? 300, 400... ? Peut-être bien plus, venus des quatre coins de la Belgique et du Luxembourg représenter leurs régions. De 15h à 20h, dans la salle «Marigan» au No 33 de la chaussée de Louvain à Bruxelles, nos compatriotes se sont écoutés, ont débattu et ont conclu par la mise sur pied d'un bureau composé de 38 membres volontaires pour s'atteler à confectionner les statuts de l'Association, ses objectifs et son programme annuel. Signe particulier chez les volontaires : la compétence et l'excellence. «Je suis ingénieur du nucléaire, directeur de...» ; «je suis médecin spécialiste en dermato...» ; «je suis docteur en droit, professeur à...» ; «je suis artiste graphiste, peintre...» ; «je suis politologue, chargé au ministère de...». C'est ainsi que se présentaient les bénévoles devant l'assemblée générale «fondatrice» de la première association des Algériens d'une telle dimension. Comment un tel événement a-t-il pu avoir lieu ? L'élection présidentielle. A l'origine, les services diplomatiques et consulaires ont initié une série de rencontres avec les immigrés dans un nombre de villes belges et luxembourgeoises pour appeler à une participation massive à l'élection présidentielle du 9 avril. Sans donner de consigne de vote. Du coup, nos compatriotes ont saisi l'occasion pour demander à l'Ambassadeur et au Consul général de les aider à monter une association qui défend leurs intérêts en Europe et soit un canal de communication avec le pays d'origine, l'Algérie. Et c'est là que commence la difficulté pour le journaliste face à l'événement : le relater en toute objectivité en ces moments politiques particuliers au pays, sans tomber sous l'accusation de commis de service. Ce sont bien la majorité des émigrés qui ont appelé l'aide et l'assistance de l'Ambassade et du Consulat général pour pouvoir fonder une association d'une telle dimension et bien des ambitions. «Je vous rappelle que nous ne faisons que répondre à vos demandes pressentes. C'est vous qui avez insisté pour que nous vous rassemblions», déclarait l'Ambassadeur à la salle comble. Il précise : «nous mettons à votre disposition et à votre demande un secrétariat ; un local pour six mois, et votre association sera proclamée officiellement et selon vos voeux le 5 juillet prochain à Hornu, ville qui a un lien d'histoire avec la Révolution de Novembre 1954». Durant le débat, les intervenants ont dit pourquoi ils ont fait appel à «l'Etat» pour s'organiser. «Nous sommes éparpillés à travers la Belgique et le Luxembourg. Nous avons essayé plus d'une fois de créer une telle association, sans y parvenir, parce que nous n'avons pas les moyens logistiques et de contact avec tout le monde.» Et d'affirmer haut et fort qu'ils profitent de l'élection présidentielle - et des moyens de contact et de communication dont disposent les services diplomatiques et consulaires - pour réussir à rassembler tout le monde. «Nous irons voter, mais vous nous aiderez à avoir une vraie association. Vous nous devez bien ça !». La messe est dite, le deal est passé. Donnant, donnant. Les immigrés comptent sur le poids de leur association pour qu'elle défende leurs intérêts au pays d'accueil et en Algérie. Par ailleurs, vu la qualité et le niveau de compétence de ses membres «dirigeants», l'Association vise aussi à tisser des partenariats (enseignement, recherche, social, santé...) avec le pays. Elle ne se contentera pas de demander uniquement. Elle aidera et donnera à l'Algérie autant qu'elle le pourra. Autre signe encourageant : le nombre des volontaires. 33 personnes étaient prévues - au prorata de la population par région - pour le bureau provisoire, ça a fini à 40, dont plus d'une dizaine de femmes. Faut dire que l'Ambassadeur s'est permis - dans le bon sens - une intrusion : «je vous propose pour chaque région de nommer d'office un jeune de moins de 30 ans et des femmes». Cette remarque a été faite lorsqu'à l'appel du nombre de bénévoles pour chaque région, ce sont plus les hommes qui montaient à la tribune. Le bureau désigné, un programme de 5 réunions, un samedi sur deux, a été retenu avant de revenir devant l'assemblée générale et désigner par vote, fin juin, le bureau officiel de l'association. Ce n'est que vers 20 h que l'hymne national «Kassaman» immobilisa la salle pour marquer la solennité de l'acte fondateur. |
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