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Une situation qui perdure: Les stations de taxis désespérément vides

par Abdelkrim C.

Trois des cinq stations de taxis qui existent au centre ville à Constantine, desservant les quartiers de Békira, Emir Abdelkader via le centre hospitalier universitaire et Djebel Ouach et Ziadia, sont désespérément vides. Celle à destination de Békira, située à proximité des locaux de la direction régionale de la SNTF ouverte depuis voilà bientôt deux ans, est constamment vide à longueur de journée, obligeant ainsi les usagers à se déplacer la plupart du temps par taxis clandestins ou en empruntant les quelques bus qui assurent la ligne. Celle qui a été ouverte sous les murs de la bâtisse de la Casbah connue sous le nom «Boulemaiz», bien que opérationnelle depuis la même période, est également abandonnée. Enfin, la toute nouvelle station mise en service près du marché Boumezzou est, elle aussi, la plupart du temps, désespérément vide...

Pourtant, le bureau local du syndicat national des chauffeurs de taxis (UNACT) n'a cessé de réclamer depuis au moins deux ans l'ouverture de stations de taxis au centre-ville, et a finalement obtenu gain de cause.

Le fait que ces stations, particulièrement celles de la Casbah et de Boumezzou, soient boudées par les chauffeurs de taxis, fait que les usagers perdent beaucoup de temps à trouver un moyen de transport. Cela fait des années qu'ils subissent des situations absurdes : entassés par dizaines le long des trottoirs du centre, ils sont là à guetter le moindre taxi et éventuellement y embarquer alors qu'il est encore en marche, car son chauffeur craint les amendes pour stationnement interdit. Et la situation perdure.

Des chauffeurs de taxis interrogés déclarent pour la plupart «éviter ces stations car elles ne sont pas fréquentées par les usagers. Nous avons finalement quitté les lieux car on n'y travaille pas.» Ainsi, à l'évidence, ils semblent préférer la maraude à un stationnement désigné. La même situation est relevée dans la toute nouvelle station de Boumezzou, destinée à desservir les quartiers de Sidi Mabrouk et de Ziadia, Daksi. Il est exceptionnel d'y voir une demi-douzaine de taxis en stationnement. Ces derniers, au nombre insuffisant, chargent rapidement, laissant des dizaines de personnes attendre encore... Là aussi, des chauffeurs questionnés déclarent «que pour se rendre au CHU, il faut faire un long détour par la place des martyrs».

Le secrétaire général du syndicat UNACT, questionné sur cette situation pour le moins anormale, l'explique «d'abord par le manque d'information du public, qui continue de se rendre à l'entrée du pont de Sidi Rached pour aller à Sidi Mabrouk, ou boulevard Zighoud Youcef pour le CHU. Quant à la station de Békira, les taxieurs, malgré ses appels à la raison, continuent à travailler en ville toute la journée, au lieu de faire la navette entre cette cité et le centre-ville. D'ailleurs, dit-il, même des taxis de Hamma Bouziane, voire de Zighoud Youcef, en font de même, alors qu'ils sont tenus de se rendre sur l'esplanade Boumezzou où ils y ont une aire de stationnement depuis des années» Et de promettre de «relancer la sensibilisation.»