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Révision des programmes, cours particuliers: Les réponses du ministre de l'Education

par M.Aziza

  Le processus de révision des programmes scolaires tant réclamé par les enseignants et les parents d'élèves ainsi que les partenaires sociaux a fait à priori son chemin, si l'on se réfère aux précisions faites par le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belaabed.

Le ministre a précisé, lors d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), jeudi dernier, dédiée aux questions orales adressées aux membres du Gouvernement, que « la révision des programmes scolaires a atteint un stade très avancé». Et ce, souligne-t-il, tout en respectant « les référents religieux et national ».

Abordant les détails, M. Belaabed a affirmé que cette révision sera lancée dès la prochaine rentrée scolaire au niveau du cycle primaire. Avec l'objectif de l'allègement des programmes et du poids du cartable, ainsi que la réduction du nombre de matières. A l'exception « des matières liées à l'identité nationale, étant intangibles », précise-t-il. Ajoutant que le Conseil national des programmes s'attèle actuellement à la révision des programmes scolaires pour les adapter à la nouvelle ère que vit la société algérienne et aux avancées scientifiques et technologiques accélérées que connaît le monde, selon le ministre.

Et de rappeler que «cette révision est basée sur la feuille de route tracée par le ministère à l'effet de concrétiser les décisions et les orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, notamment en ce qui concerne l'allègement des programmes scolaires, l'apprentissage des langues étrangères, la réduction du poids du cartable et la révision du calendrier des examens».

Le ministre de l'Education, lors de sa récente visite dans la wilaya de Mostaganem, avait indiqué que l'allègement des programmes concerne en premier lieu la première et la deuxième années du primaire. Cette annonce a été bien accueillie par certains syndicats du secteur, mais ces derniers ont réclamé d'aller au fond des choses avec une révision générale et globale des programmes scolaires et des méthodes d'enseignement. Et revoir notamment les examens nationaux, précisément le baccalauréat.

Contacté par nos soins, l'ancienne vice-présidente de l'Association nationale des parents d'élèves Fatiha Bacha a affirmé qu'en tant que militante des droits des élèves, des parents d'élèves et des enseignants, « j'ai réclamé depuis 14 ans la refonte des programmes scolaires, notamment ceux du primaire ». Et de souligner « nous avons par le biais de l'association des parents d'élèves soulevé à maintes reprises la surcharge des programmes et ses conséquences sur le bien-être de l'élève et sur leur niveau ».

Elle a rappelé que depuis « la réduction de l'enseignement primaire d'une année, les difficultés commençaient à s'accumuler ». Précisant que cette réduction a été accentuée par une surcharge significative des programmes et une augmentation du nombre des matières, ce qui a entraîné des difficultés dans l'apprentissage chez les élèves. D'ailleurs, affirme-t-elle, même les enseignants étaient et sont toujours dans l'embarras.

Mme Bacha recommande de revenir à l'ancien système avec 6 années d'enseignement au primaire, en donnant ainsi à l'élève le temps d'apprendre à lire, à écrire et à calculer.

Et en lui donnant le temps d'apprendre à travers des activités attractives pour lui faire aimer l'école.

Elle dira « que les programmes d'enseignement aujourd'hui sont si condensés et si compliqués pour un enfant qui n'a pas dépassé 10 ans ». Et d'affirmer en outre qu'il y a aussi « beaucoup d'évaluation et beaucoup de compositions pour des enfants ».

Et d'ouvrir une parenthèse pour réclamer « une certaine liberté qui doit être donnée aux enseignants afin que ces derniers puissent choisir la méthode d'enseignement, la plus adaptée à leurs élèves ». Notre interlocutrice a affirmé que l'allégement des programmes est attendu par les parents d'élèves mais, dit-elle, on doit revoir les programmes dans leur globalité. Et de revoir l'examen du bac vis-à-vis pour ce qui est du nombre de jours et de sa nature. Autrement dit, il faut aller vers le bac spécialisé.

«La surcharge des programmes favorise le recours aux cours particuliers»

Le ministre de l'Education a dans ses réponses aux questions au niveau du Parlement, relatives aux cours particuliers donnés aux élèves, que cette activité « est illégale ». Et ce, par le fait qu'elle génère un profit non déclaré en plus d'être pratiquée dans des locaux anarchiques et non sécurisés, voire dans des garages.

Et d'affirmer que son département a pris « une batterie de mesures pour mettre fin à ce phénomène, à l'image de la sensibilisation des élèves et de leurs parents pour ne plus encourager ces cours et placer leur confiance en l'établissement scolaire qui demeure la seule structure habilitée à dispenser un enseignement de qualité », a-t-il souligné. En rappelant que les portes des établissements scolaires étaient ouvertes à tout moment pour dispenser des cours de soutien. Mme Bacha a affirmé, dans ce contexte, que cette question de cours particuliers doit être traitée à la source. En précisant qu'il faut aller au fond des choses pour connaitre les vraies raisons qui poussent les parents d'élevés à orienter leurs enfants vers les cours de soutien. Elle dira que la surcharge des programmes serait derrière le recours aux cours particuliers. En précisant « les enseignants n'ont pas le temps pour tout donner et expliquer aux élèves le contenu des programmes en classe, et les élèves trouvent des difficultés à assimiler le volume des programmes assez important dans un volume horaire inadéquat par rapport à la taille de ces derniers ».