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New York à Johannesburg, de Paris à Alger, une génération s'éveille contre
l'injustice. Comme hier contre la guerre d'Algérie, le Vietnam ou l'apartheid
sud-africain, la jeunesse mondiale se lève aujourd'hui pour dénoncer le
massacre du peuple palestinien. Le témoignage d'Akli Ourad, dans De Londres à Jérusalem, Terreur promise, résonne
comme une alarme et un appel à l'action.
Gaza : la « terreur promise » dénoncée par Akli Ourad et la complicité occidentale Avec De Londres à Jérusalem, Terreur promise, Akli Ourad ne se contente pas de témoigner. Il accuse. Ingénieur algérien en mission pour la Banque mondiale en Cisjordanie en 1999, il a vu de ses propres yeux le système de domination israélien : humiliation permanente, apartheid institutionnalisé, colonisation méthodique. Son récit publié en 2024 ne relève pas du passé, il est la clé pour comprendre le présent : ce qu'il a décrit hier se déploie aujourd'hui à Gaza sous la forme d'un génocide à ciel ouvert. Ourad le dit sans détour : depuis 1948, le peuple palestinien vit sous un génocide lent, fait de déplacements forcés, de massacres sporadiques, d'expropriations et d'un blocus inhumain. Mais depuis octobre 2023, ce génocide est devenu massif et industriel, avec un déluge de bombes sur Gaza qui a tué des dizaines de milliers de civils, détruit les hôpitaux, affamé des familles entières, et transformé la bande côtière en charnier. Et qui rend ce carnage possible ? Les grandes puissances occidentales. Washington, Londres, Paris, Berlin, Ottawa : tous financent, arment ou couvrent diplomatiquement l'État israélien. Tous se réfugient derrière une hypocrisie obscène : parler de « droit à la sécurité d'Israël » tout en niant le droit à la vie du peuple palestinien. Leur silence devant les charniers, leur complicité par les livraisons d'armes et leur veto systématique à l'ONU font d'eux des co-auteurs de ce génocide. Ourad démonte un autre mensonge : celui qui confond judaïsme et sionisme. Ce n'est pas le judaïsme qui bombarde Gaza, mais un projet colonialiste soutenu par les sionistes de toutes origines, y compris des non-juifs. L'auteur rappelle que de nombreux intellectuels juifs courageux dénoncent ce projet. C'est le colonialisme de peuplement qui est en cause, exactement comme en Algérie au temps de la France coloniale. Gaza, dit-il, est le miroir de Sétif, de Guelma, de Sakiet Sidi Youcef. En liant la cause palestinienne à l'histoire universelle des luttes d'émancipation, Ourad inscrit Gaza dans une continuité historique : celle de l'Algérie insurgée contre le colonialisme français, celle du Vietnam martyrisé par les bombardements américains, celle de l'Afrique du Sud qui a brisé l'apartheid grâce à la mobilisation des peuples et au boycott mondial. Dans chacune de ces batailles, les puissances dominantes ont tenté de justifier l'injustifiable ; et dans chacune, l'histoire a fini par condamner l'oppresseur. Aujourd'hui, Gaza est au cœur de cette nouvelle fracture mondiale. Le Sud global, de Johannesburg à Caracas, d'Alger à La Paz, voit dans la Palestine un miroir de ses propres souffrances passées. Mais plus encore, c'est la jeunesse mondiale qui s'éveille. À New York, Paris, Londres, Madrid, Berlin, Johannesburg, Montréal ou Santiago, des milliers de jeunes descendent dans les rues pour dire non au génocide, comme leurs aînés l'avaient fait contre la guerre d'Algérie, contre le Vietnam ou contre l'apartheid sud-africain. Le livre d'Akli Ourad n'est pas un récit de désespoir. Il est une alarme et un flambeau. Car Gaza n'est pas seulement un drame palestinien, c'est une épreuve pour l'humanité entière. Et c'est peut-être la jeunesse du monde, armée de sa conscience, de ses réseaux et de son refus de l'injustice, qui écrira la dernière page de ce combat, en faisant de Gaza ce qu'ont été hier Alger, Hanoï et Soweto : le symbole universel de la résistance et de la dignité. |
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