|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les 17 gouvernements de la zone euro ont promis, le 21 juillet dernier, 158
milliards d'euros à la Grèce.
En cette rentrée sociale, soit deux mois après, ces
gouvernements rechignent à lui débloquer 8 milliards pour faire face à des
urgences et parlent de faillite. Curieux, non ?
Le secrétaire américain au Trésor, Ti-mothy Geithner, participera à la prochaine réunion des ministres de l'euro-groupe qui se tiendra à Varsovie (Pologne), vendredi prochain. Principal sujet à l'ordre du jour : la crise grecque et ses conséquences sur la stabilité mondiale des marché financiers. Ainsi, avec ses 10 millions d'habitants et 300 milliards d'euros de dettes, la Grèce est présentée comme la principale menace pour la survie économique et politique de l'Union européenne et, par delà, une menace pour la stabilité financière mondiale. Les annonces persistantes d'une faillite générale du système financier grec maintiennent une nervosité continue des principales places boursières mondiales et poussent les Etats à «réfléchir» à de nouvelles aides financières à Athènes, pour calmer ses créditeurs, c'est-à-dire les banques privées et publiques. En clair, les créditeurs de la Grèce, non contents du taux exceptionnellement élevé du paiement des intérêts de la dette, menacent de clôturer les «comptes» grecs, poussant le pays à la faillite. Si les stratégies des banques et leur alarmisme n'étonnent guère, tant la spéculation sur le marché mondial de la finance est devenue leur principal moteur pour le profit, celles des gouvernements de l'euro-zone relève de la démagogie et de la «supercherie» politique. Parce qu'il faut bien qu'ils expliquent ce qui s'est passé entre le 21 juillet dernier, jour de leur engagement pour un deuxième plan d'aide à la Grèce d'un montant de 158 milliards d'euros, et leur frilosité à «débloquer» les 8 milliards que le gouvernement grec réclame en ce mois de septembre pour réponde aux urgences de cette rentrée sociale. Est-il possible qu'un Etat ayant une «garantie» de caisse de 158 milliards d'euros puisse se trouver en situation de défaut de paiement pour 8 milliards d'euros ? Par ailleurs, ces mêmes banques privées se sont engagées, officiellement, le 21 juillet dernier à réduire les taux d'intérêt pour la Grèce à 4,5% au lieu des 10% qui lui étaient appliqués. En réalité, ce que ne disent pas les responsables politiques européens, est que le second plan de sauvetage adopté le 21 juillet dernier est toujours au stade de projet. Et la justification de ce retard n'est pas due aux seules procédures législatives nationales (l'adoption du plan de sauvetage par les parlements nationaux des 17 pays de l'euro-zone.) Dans ces conditions, le plan du 21 juillet apparaît plus comme une opération de marketing politique de l'UE qu'une vraie réforme financière de la zone euro. En outre, la création et l'utilité du Fonds européen de stabilité financière (FESF), doté de 440 milliards d'euros, n'est-il pas, à lui seul, une garantie suffisante des 17 pays de l'euro-zone vis-à-vis des banques et marchés financiers ? Ce même 21 juillet, l'UE a élargi le rôle du FESF pour lui conférer le droit d'acheter des obligations d'Etats et d'aider les banques qui le demandent. Là aussi on peut s'interroger sur l'absence de réaction de ce fameux FESF. Toutes les bonnes intentions et les garanties prises par les premiers responsables de la zone euro pour répondre aux situations de crise ne sont, au final, que des promesses ou vœux pieux. Le marché international des capitaux impose, en dernière instance, son implacable loi, celle du profit et rien que le profit. Il est curieux de constater qu'au même moment où l'Europe peine à débloquer, dans l'immédiat, 8 milliards pour la Grèce, les USA «s'endettent» de plus de 440 milliards de dollars pour relancer l'emploi chez eux. Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor américain, expliquera-t-il sans doute, vendredi prochain à Varsovie, aux Européens les secrets des USA, celui d'être le pays le plus endetté au monde, sans risque de faillite, mieux, de défendre le dollar comme la monnaie de référence mondiale. |
|