|
![]() ![]() ![]() «Quand l'innocence est assassinée : un appel à la justice internationale»
par Khaled Chebli* ![]() 1. Introduction
Dans un monde qui proclame haut et fort la protection des droits de l'enfant et célèbre leur dignité universelle, il est tragiquement paradoxal que des millions d'enfants continuent de subir les pires formes de violence et d'injustice. Pourtant, cette contradiction ne saurait rester ignorée ni justifiée. La situation à Gaza incarne ce paradoxe douloureux : malgré les engagements internationaux et la reconnaissance unanime du droit à la protection des mineurs, plus de 20.000 enfants palestiniens ont péri depuis octobre 2023, victimes d'une agression systématique perpétrée par les forces sionistes. Ces pertes massives ne sont pas de simples chiffres : elles représentent l'effondrement de l'un des principes fondamentaux du Droit international, celui de la protection des civils en temps de guerre, et surtout, celui de la préservation de l'innocence de l'enfance. La Communauté internationale, en proclamant la dignité humaine et les Droits universels, se doit d'agir de manière ferme et efficace pour mettre un terme à cette hécatombe, et pour exiger la justice pour les victimes les plus vulnérables. 2. Un crime systématique contre l'enfance Les chiffres tragiques qui témoignent de cette hécatombe ne sauraient être perçus comme de simples statistiques, mais plutôt comme la preuve tangible d'un crime de guerre délibéré. Le Droit international humanitaire, fondé sur les conventions de Genève et les traités internationaux relatifs à la protection des civils, interdit formellement les attaques contre les populations non combattantes, en particulier les enfants, qui bénéficient d'une protection spéciale et renforcée. La destruction répétée des écoles, des hôpitaux et des refuges, considérés comme des espaces civils protégés, démontre une violation manifeste des principes fondamentaux du Droit international humanitaire. Ces actes ne sauraient être justifiés par des motifs militaires ou des stratégies sécuritaires. 3. La protection des enfants : un impératif juridique Malgré l'ampleur de ces violations, la Communauté internationale persiste à adopter une posture ambiguë, plaçant victimes et bourreaux sur un même pied d'égalité, ce qui constitue une dangereuse erreur. La protection des enfants en temps de conflit n'est pas une option politique, mais une obligation juridique impérative. Les traités internationaux consacrés aux droits de l'enfant, ainsi que les pactes relatifs aux droits civils et politiques, imposent aux États une responsabilité incontournable pour garantir la sécurité et le bien-être des mineurs. Le silence complice et le manque d'actions judiciaires concrètes, face à ce bilan effroyable, traduisent une défaillance grave dans l'application du Droit international. 4. Une politique d'occupation illégale et des provocations persistantes Parallèlement à ces crimes de masse, les incursions répétées de colons extrémistes dans les Lieux saints palestiniens, escortés par les forces sionistes, constituent une forme de provocation violente et une tentative systématique d'effacer la mémoire collective palestinienne. Ces actes violent les conventions internationales relatives à la protection des biens culturels en période de conflit et les droits fondamentaux garantis par les pactes internationaux sur les droits civils et politiques. 5. Le silence international : une complicité préoccupante Face à ces atrocités, rester silencieux ou prétendre adopter une posture de neutralité revient à cautionner l'injustice. Le refus de condamner clairement ces crimes et d'agir concrètement face à la mort de milliers d'enfants équivaut à une complicité morale et politique. La colère qui découle de cette tragédie dépasse le cadre émotionnel pour devenir un impératif moral et un acte de résistance légitime. 6. Nos exigences : justice et responsabilité Ce que nous appelons de nos vœux, ce n'est pas seulement un cessez-le-feu temporaire, mais la mise en œuvre d'une justice véritable et effective : - L'ouverture immédiate d'une enquête internationale indépendante supervisée par la Cour pénale internationale pour examiner ces crimes. - La poursuite des responsables politiques et militaires sionistes devant les juridictions internationales compétentes pour crimes de guerre et crimes contre l'Humanité. - L'interdiction totale et durable des exportations d'armes vers les forces impliquées dans ces agressions. - La protection urgente des populations civiles palestiniennes, notamment à Gaza et en Cisjordanie, par la Communauté internationale. - Le respect et le soutien effectif du droit du peuple palestinien à l'autodétermination, conformément aux principes du Droit international. 7. Conclusion : restaurer l'humanité par la justice Le massacre de plus de 20.000 enfants palestiniens n'est pas une simple tragédie humaine, mais une défaillance collective de la conscience internationale et des mécanismes de protection juridique. Chaque enfant tué, chaque regard éteint, représente une perte irréparable pour l'Humanité toute entière et une tache indélébile sur le système mondial des droits humains. Il est impératif que la Communauté internationale prenne conscience que le maintien de la paix et de la stabilité ne saurait être construit sur la souffrance et l'extinction de la jeunesse palestinienne. Ignorer ces crimes ou adopter une posture équivalente envers bourreaux et victimes, ne fera qu'aggraver les tensions et prolonger le cycle de violence. Quand l'innocence est assassinée, la colère devient plus qu'une émotion passagère ; elle se transforme en un acte de résistance, en un devoir moral et en un appel solennel à la justice. Seule une justice véritable, appliquée avec rigueur et impartialité, pourra restaurer l'Humanité bafouée et ouvrir la voie à un avenir de paix fondé sur le respect des droits fondamentaux. *Chercheur universitaire en Droit constitutionnel et Affaires parlementaires. Membre du Laboratoire de recherche en droit, urbanisme et environnement; Faculté de Droit, université Badji-Mokhtar, Annaba - Bibliothèque nationale El Hamma, Alger - 26 mai 2025 |
|