Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Quelles sont les probabilités d'une guerre nucléaire entre
la Russie et les pays de l'Otan ? Elles sont minimes, du fait de son caractère
« dissuasif », mais le monde n'a jamais été si proche de conflits où l'arme
nucléaire fait tant parler d'elle. A voir de près, notre époque rappelle la
crise des missiles de Cuba, qui remonte à 62 ans, où les deux superpuissances,
les Etats-Unis et l'URSS, ont été sur le point d'appuyer sur le bouton du
déclenchement de frappes nucléaires. La menace nucléaire est omniprésente
depuis près de trois ans, suite à l'éclatement du conflit en Ukraine, qui a
mobilisé Américains et Européens dans leur soutien à l'Ukraine contre la
Russie. Moscou a souvent brandi le recours à l'arme nucléaire face au soutien
militaire grandissant des Etats-Unis et des pays européens à l'Ukraine et, ces
derniers jours, la Russie a procédé à des exercices militaires nucléaires sous
la supervision du président Poutine, dont l'une des manœuvres consistait « à
simuler une frappe nucléaire massive en réponse à une frappe nucléaire ennemie
», selon les explications du ministre russe de la Défense dans une discussion
autour de ces exercices avec le président Poutine. Alors que ce dernier avait
pour sa part laissé entendre que le recours à l'arme nucléaire demeurait « une
mesure exceptionnelle » pour Moscou, tout en relevant l'importance de disposer de
forces stratégiques modernes et constamment prêtes à être utilisées, « compte
tenu des tensions géopolitiques croissantes et de l'émergence de nouvelles
menaces et de nouveaux risques extérieurs », avait-il souligné.
Notons que ces exercices ont été exécutés dans un contexte particulier lié à l'insistance des Ukrainiens auprès des Occidentaux pour obtenir l'autorisation d'utiliser des missiles de longue portée contre la Russie, une autorisation qui, dans le cas où elle serait accordée, prendrait le sens « d'une déclaration de guerre des pays de l'Otan contre la Russie », selon les propos du président Poutine. Ceci renvoie à la révision de la doctrine nucléaire russe, proposée en septembre dernier par le président Poutine, qui considère comme « une attaque conjointe l'agression de la Russie par un pays non-nucléaire mais avec la participation ou le soutien d'un pays nucléaire ». Cela veut dire que même si un pays nucléaire ne participe pas directement à la guerre contre la Russie, et accorde son autorisation à l'utilisation des missiles de longue portée par les Ukrainiens, il sera ciblé par la riposte russe. Une manière de freiner l'autorisation des Occidentaux concernant l'utilisation des missiles de longue portée ? La mise en garde est claire, et avec elle le recours à l'arme nucléaire sérieusement étudié. Jusque-là, l'arme nucléaire garde son caractère dissuasif. Mais, la menace ne peut être complètement éloignée qu'à travers une solution pacifique à ce conflit qui perdure. |
|