Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le président de l'Association des commerçants: Densifier les réseaux de distribution contre l'informel

par R. N.

«Réaliser un réseau de distribution dense a plusieurs bienfaits. Cela permet de lutter contre l'informel, garantir l'offre aux citoyens-consommateurs, et même garantir une stabilité des prix», a déclaré hier, Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3.

«La création d'un réseau de distribution moderne, basé sur un nombre suffisant de marchés de gros, de détail et de proximité est très important pour réguler le marché, pour le consommateur et pour l'économie nationale en général», ajoute l'intervenant, qui estime que le parc national de marchés de gros «47 au niveau national et 6 ou 7 en réalisation, on peut dire que ça peut satisfaire l'importance du réseau, avec un marché de gros par wilaya».

«Mais, ajoute-t-il, du côté des marchés de détail et de proximité, il y a un déficit énorme». Selon lui, le nombre des marchés, toutes catégories confondues, «ne dépasse pas 1.800 au niveau national». «1.800 marchés rapportés au nombre de la population, et à la superficie du pays qui dépasse les 2 millions de km², avec plus de 1.500 communes, ça reste insuffisant», estime encore l'intervenant.

Pour M. Boulenouar, «il est nécessaire d'aller vers la réalisation de nouveaux espaces de commerce, de gros, de détail et de proximité, dont le nombre est estimé entre 500 et 700 marchés, devant être réalisés dans les années à venir, va encourager les producteurs. Ces derniers vont être encouragés à augmenter la production». «Au moins, chaque commune doit avoir son marché de proximité. Parce que le spéculateur exploite le manque de marchés», dit-il encore. L'autre importance de la multiplication du nombre de marchés c'est «d'aider à l'éradication de l'informel» et «garantir la stabilité des prix».

L'intervenant explique que les «marchés de gros sont un moyen d'encourager l'investissement». «Qu'il s'agisse d'investisseurs nationaux ou étrangers. Nous avons l'habitude de recevoir de nombreux opérateurs étrangers, par le biais notamment des Chambres de commerce et d'industrie. Par exemple, l'année passée, nous avons reçu des délégations d'entreprises italiennes, turques, portugaises et françaises. Tous les opérateurs nous disent la même chose: nous voulons visiter les marchés de gros de fruits et légumes, de viandes, d'habillement, de la téléphonie?». Les investisseurs étrangers peuvent, en visitant un marché de gros, savoir comment se déroule l'activité, découvrir les produits locaux, et connaître la destination de leurs produits une fois qu'ils commencent la production en Algérie, explique-t-il.

Par ailleurs, concernant les marchés de gros des fruits et légumes, Hadj Boulenouar estime que «leur nombre, près d'une cinquantaine, est actuellement suffisant». «Mais, selon lui, il y a des retards dans la réalisation de marchés de gros destinés à l'alimentation générale». Parce que, selon lui, «les marchés de gros de Semmar à Alger et ?El Batoir' à Sétif, ne répondent à aucune norme». «Ils sont localisés dans des villes. Or, la norme à l'international, c'est de les installer en dehors des agglomérations», explique encore M. Boulenouar.