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Salaires, pensions de retraite, allocation chômage: Des explications sur les hausses

par R. N.

Lors du Conseil des ministres de dimanche dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des directives pour l'augmentation des salaires, des pensions de retraite et de l'allocation de chômage. Il a été ainsi décidé d'une «augmentation des salaires, au cours de 2023-2024, entre 4.500 DA/an et 8.500 DA/an, selon les catégories, soit des augmentations au cours de 2022, 2023 et 2024 atteignant 47%».

Les pensions de retraite sont également concernées par ces hausses qui ont vu passer le seuil minimum à 15.000 DA pour ceux qui percevaient une pension inférieure à 10.000 DA, et à 20.000 DA pour les pensions de 15.000 DA. Cette décision intervient pour «harmoniser avec le seuil minimum des salaires qui a lui aussi augmenté de 18.000 DA à 20.000 DA depuis 2021», indique le communiqué du Conseil des ministres.

L'allocation-chômage passe elle aussi «de 13.000 DA à 15.000 DA nets d'impôts», en plus de la «prise en charge par l'Etat des charges de la couverture sanitaire des chômeurs pendant la période de bénéfice de l'allocation».

De plus amples détails sur ces hausses ont été donnés, le jour même dans la soirée, par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Chorfa, au journal télévisé de 20h. «Ces décisions prises par le Président de la République sont historiques vu que les augmentations de salaires et d'allocations ont grimpé de 50% au cours des dernières années, ce qui prouve, a-t-il dit, que le président de la République a honoré ses engagements vis-à-vis des catégories sociales concernées», a-t-il déclaré.

Selon M. Chorfa, les augmentations de salaires «toucheront 2,8 millions fonctionnaires et contractuels, alors que les augmentations dans le secteur économique seront fixées par les conventions collectives entre l'opérateur et le partenaire social», a-t-il affirmé.

Le ministre a précisé, à titre d'exemple, que «l'augmentation salariale au profit des enseignants» permettra une «revalorisation de près de 13.500 DA au cours des deux prochaines années».

Concernant la revalorisation des pensions de retraite, M. Chorfa a évoqué la première catégorie des bénéficiaires à savoir les affiliés à la Caisse nationale de retraite (CNR) pour une période de moins de 15 ans et qui perçoivent actuellement une pension de 4000 à 10000 DA, précisant que l'augmentation de la pension atteindra 11.000 DA et concernera 900.000 retraités.

Pour environ 250.000 retraités qui perçoivent 15.000 DA, la nouvelle hausse portera leur pension à 20.000 DA, a-t-il ajouté.

A propos de la hausse de l'allocation chômage, le ministre du Travail a fait savoir que le nombre de bénéficiaires atteindrait, fin décembre 2022, «1,9 million parmi les universitaires, les diplômés des instituts de formation et les non diplômés».

Le ministre a noté que si «ces décisions coûteront des montants importants au Trésor public», elles permettent aussi «la préservation de la dignité des Algériens et l'amélioration de leur niveau de vie n'a pas de prix». M. Chorfa a souligné à ce propos que des «négociations sont en cours dans le secteur économique entre les partenaires sociaux et le patronat en vue de permettre aux travailleurs de bénéficier d'augmentations dans le cadre des conventions collectives».

Santé : Un diagnostic et des perspectives

Par ailleurs, concernant l'état du secteur de la santé, le Président a salué, au cours de la réunion du conseil des ministres, les efforts consentis ces dernières années par les personnels du secteur, particulièrement durant les crises sanitaires que le pays a traversées.

Abdelmadjid Tebboune a précisé que «la situation générale vécue par le pays a eu un impact négatif sur le secteur de la santé», estimant toutefois que «sa situation qui exige une révision radicale ne signifie pas nécessairement sa reconstruction à partir de zéro».

Pour le président de la République «le principal problème du secteur de la santé ne concerne pas la structuration, mais plutôt la gestion», affirmant par la même la volonté de l'Etat de «poursuivre sa réforme tout au long de l'année et non pas pendant une période définie».

Il est nécessaire, a indiqué le président de la république, de «motiver les médecins et les paramédicaux en créant une atmosphère socioprofessionnelle optimale de manière à leur permettre d'exercer confortablement leurs missions et mieux accomplir leur devoir professionnel».

Il a également souligné la nécessité «d'assurer un recyclage professionnel aux agents paramédicaux, à travers des sessions de formation pour leur insertion dans le mécanisme des promotions administratives et professionnelles», mais également de «revoir les statuts particuliers de toutes les catégories professionnelles du secteur».

Abdelmadjid Tebboune a aussi plaidé en faveur de «promouvoir, moderniser et uniformiser la qualité de la prise en charge hospitalière et des services de santé, et mettre en place un système de travail interne pour les hôpitaux, à même d'assurer un suivi électronique des dossiers médicaux retraçant le parcours du patient, et de réduire la pression sur les médecins».

Il a appelé à «séparer la gestion administrative de la gestion médicale», et aller «vers la spécialisation des hôpitaux» en vue de mettre en place des «pôles de soin en mesure de contribuer à desserrer l'étau sur les hôpitaux au niveau national». Une spécialisation qui peut être soutenue par «la signature de contrats avec des hôpitaux internationaux spécialisés, en vue de prendre en charge en Algérie les opérations chirurgicales des cas complexes nécessitant des soins spécifiques», a-t-il conclu à ce sujet.