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Introduction de l'anglais au primaire: Les syndicats de l'Education soutiennent

par M. Aziza

L'Ecole algérienne se veut moderne et ouverte sur le monde, d'où la nécessité de diversifier et valoriser l'enseignement des langues étrangères.

La déclaration du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dimanche, lors de la réunion du Conseil des ministres, au cours de laquelle, il a ordonné d'adopter la langue anglaise à partir du cycle primaire, marquera sans doute un tournant dans la réforme du système éducatif algérien.

Le chef de l'Etat a souligné que l'introduction de l'anglais dès le primaire se fera «après une étude approfondie menée par des experts et des spécialistes».

Abdelouahab Lamri Zegar, porte-parole de l'UNPEF, a déclaré que l'introduction de l'anglais dans le cycle primaire est une décision «que nous soutenons». Cette décision, ajoute le syndicaliste, était attendue depuis longtemps», mettant cependant en garde contre toute forme d'improvisation sur cette question.

Mais, regrette-t-il, l'absence de délais pour l'introduction effective de l'enseignement de l'anglais au primaire «laisse la porte ouverte quant à la concrétisation de cette décision, comme cela s'est produit, dans les années 1990», appelant ainsi à fixer au préalable des délais pour l'introduction de la langue anglaise dès le primaire.

Messaoud Boudiba, porte-parole du CNAPESTE a affirmé, à notre journal, que la diversification de l'enseignement des langues est une bonne chose et ne peut qu'être bénéfique pour les élèves et la qualité de l'enseignement.

Mais dira-t-il, l'introduction d'une langue supplémentaire à côté des langues arabe, française et amazighe dans le primaire, devrait être bien étudiée. Et ce, pour ne pas alourdir, une fois de plus, les programmes scolaires et le cartable, pour les élèves du cycle primaire. Le Président Tebboune a mis l'accent, au cours du Conseil des ministres, sur «la nécessité de réviser les programmes éducatifs en se référant à l'esprit pédagogique, qui a permis la formation, depuis l'indépendance, d'une élite dans diverses spécialités et d'interdire la révision des programmes éducatifs durant l'année scolaire». Donnant ainsi des instructions pour le lancement d'une révision «selon des objectifs bien définis, reposant essentiellement sur les résultats de l'enseignement éducatif, tout en arrêtant un calendrier de deux ou trois ans, au minimum, pour la concrétisation de cette révision». Le Président Tebboune a réitéré «sa détermination à revoir le texte de loi régissant la profession d'enseignant, en application de ses engagements en matière de réforme du système éducatif». Il a donné, par ailleurs, des instructions au gouvernement, pour le lancement d'une «large» consultation entre les acteurs dans le secteur de l'Education «dans l'objectif d'aboutir à une vision unifiée sur le phénomène de la surcharge du cartable scolaire et à l'adopter directement».

Le porte-parole de l'UNPEF a affirmé que son syndicat est pour une loi fondamentale et un statut particulier qui prendra en compte toutes les catégories d'enseignants, sans aucune distinction.

M. Lamri Zegar a précisé, en outre, que personne n'ose procéder à la révision des programmes éducatifs pendant l'année scolaire, car cette révision est «une décision souveraine qui revient à l'État». Estimant, par ailleurs, qu'une période de deux ou trois ans, pour une révision des programmes est assez longue. D'autant plus, dit-il que «nous connaissons le contenu de certains livres, comme l'indépendance de l'Algérie, à la suite de la démocratie de la France, la dévalorisation de certaines personnalités nationales et la promotion du travail des enfants, ainsi que la présence des cartes géographiques mentionnant Israël, bien que notre pays soit contre la normalisation avec l'entité sioniste et pour le soutien indéfectible au peuple palestinien et sa cause».

Pour le porte-parole de l'UNPEF, qui dit allègement du cartable, dit allégement des programmes. Et tout ça ne peut se faire, qu'à travers un processus d'évaluation des programmes de deuxième génération et la révision du système éducatif tranquillement par les hommes et les femmes de l'éducation et les experts de l'éducation en Algérie. Tout en s'inspirant des systèmes éducatifs qui ont réussi dans le monde.

Messaoud Boudiba du CNAPESTE, a affirmé pour sa part, que son syndicat est pour une réforme urgente des programmes, mais tout cela doit se faire selon une approche méthodologique bien étudiée «en évitant la précipitation qui ne peut que nous conduire à reproduire les erreurs commises par le passé». Il s'est dit ainsi, pour une réforme structurelle qui commence par la base, c'est-à-dire, du primaire et qui évoluera progressivement, du collège vers le lycée. Une réforme qui donne la chance à l'élève, au primaire, de maitriser les principes fondamentaux de l'enseignement, la lecture, l'écriture et le calcul.