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«Poursuites judiciaires contre des imams»: Le ministre des Affaires religieuses accuse

par Houari Barti

Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a lancé, hier, un nouvel appel à l'adresse des fidèles pour veiller au respect des mesures sanitaires de lutte contre la pandémie du coronavirus. Un appel qui, souligne-t-on, intervient au lendemain d'un démenti formel du ministre de propos «sans fondement» colportés sur la toile, selon lesquels, il aurait promis «des poursuites judiciaires contre les imams qui ne respecteraient pas la durée de 30 minutes de la prière des tarawih». Lors de sa visite, hier, dans la wilaya de Msila, Youcef Belmehdi a estimé qu'un retour à une vie normale reste «tributaire de l'engagement du citoyen dans ce sens». Belmehdi a ainsi souligné «l'importance de se conformer au protocole sanitaire» et de «ne pas céder aux voix de la discorde qui tendent à perturber l'observation de ce protocole». «Il est primordiale que le protocole sanitaire soit respecté et appliqué», a-t-il lancé avant de pointer un doigt accusateur contre «certaines personnes» qui «ne veulent pas que ce protocole soit appliqué à l'intérieur des mosquées». Ceux-là, a-t-il ajouté, «n'acceptent pas que l'Algérie puisse se sortir de cette crise sanitaire. Il ne faut pas les écouter mais suivre et appliquer le protocole sanitaire mis en place depuis le début de la pandémie».

Le ministre des Affaires religieuses a précisé que l'ouverture des mosquées pour l'accomplissement des prières des tarawih durant le mois de Ramadhan, dont la durée a été fixée à 30 mn, «sera accompagnée des mesures préventives. Des mesures nécessaires adoptées par souci de protéger la santé des citoyens», a-t-il souligné, avant de rappeler que «la fermeture des espaces réservés aux ablutions au niveau des mosquées avait été recommandée par les membres du comité scientifique». Il est à rappeler que la Commission ministérielle de la fatwa relevant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs avait annoncé, le 31 mars dernier dans un communiqué, «l'ouverture des mosquées concernées par la prière du vendredi et des cinq prières pour l'accomplissement de la prière surérogatoire des tarawih par souci de perpétuer la Sunna du Prophète (QSSSL) durant le mois sacré». Dans le même document, il est noté que «les mosquées concernées seront ouvertes pour l'accomplissement de la prière d'El Icha 15 minutes avant l'appel à la prière et fermées 15 minutes après l'accomplissement de la prière des tarawih, et la prière d'El Icha sera accomplie immédiatement après l'appel à la prière».

Dans son communiqué, la Commission ministérielle de la fatwa relevant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs avait également souligné «la nécessité de respecter une distanciation physique de 1,5 m entre les fidèles, appelant les imams «à alléger la prière des tarawih, en optant pour la lecture d'un seul hizb du Coran par nuit, à condition de ne pas dépasser 30 mn». Elle a également formulé une interdiction formelle «d'accomplir la prière des tarawih dans les rues et ruelles jouxtant les mosquées, par respect de l'ordre public, les structures et esplanades des mosquées pouvant accueillir les fidèles dans le respect des mesures sanitaires préventives». La même source a précisé, par ailleurs, que «les mosquées resteront ouvertes uniquement pour les cinq prières, la prière du vendredi et les tarawih.

Cependant, les autres activités demeurent suspendues telles que les prêches précédant les tarawih, les halakates et autres». Idem pour «les sanitaires et bibliothèques de mosquées, qui demeureront fermés». A contrario, la même commission a autorisé «l'ouverture des espaces aménagés pour l'accueil des femmes, à l'exception des femmes enceintes et allaitantes, sans pour autant y amener les enfants». Ces derniers, ainsi que les personnes âgées et malades sont «appelés à accomplir les prières y compris les tarawih chez eux».