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![]() ![]() ![]() ![]() Ces rappels cycliques, pédagogiques, à la veille du mois
sacré du Ramadhan, à l'endroit des médias audiovisuels publics et privés, quant
à la nécessité de respecter l'« éthique et la déontologie » dans l'accomplissement
de leur mission, ont-ils jamais donné des résultats satisfaisants sur le
terrain de la pratique ? L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV),
initiatrice de ces appels, prônant l'adaptation des programmes à l'occasion de
ce pic de consommation cathodique, notamment en évitant les scènes de violence
à l'écran, les contenus mensongers et les excès dans le timing réservé à la
publicité, reste dans son rôle moralisateur, qui n'a pas été trop influent au
vu de la répétition des mêmes pratiques, les mêmes égarements et écarts
choquants. L'esprit commercial des chaînes de télévision domine en cette
période et certains responsables tentent de faire le buzz,
comme sur les réseaux sociaux. Oubliant, qu'en ce mois sacré, les programmes
diffusés sont suivis en famille, notamment aux moments de l'iftar
(rupture du jeûne) et des soirées «confinées», les télés cherchent à faire le buzz quitte à piétiner les règles morales. Cette course à
l'audimat n'a pas de frein. Et, souvent, pour ne pas dire toujours, le mal est
corrigé quand il est fait, et quand l'ARAV intervient pour demander l'arrêt de
la diffusion des émissions contraires aux normes sociales. Souvent, les chaînes
de télévision averties se plient aux recommandations, stoppent les programmes «
blâmés » et présentent leurs excuses aux téléspectateurs. En attendant de sévir
l'an prochain, tant qu'on échappe facilement aux sanctions sévères. Il est,
ainsi, à se demander pourquoi ces chaînes de télévision, qui cherchent à
élargir leur audience, admettent, voire insistent, à passer des horreurs,
notamment sur le registre le plus critiqué, en l'occurrence les « caméras
cachées », alors qu'il y a un risque de chute de leur taux d'audimat ? Les
téléspectateurs aiment-ils les sensations fortes de ces horribles « caméras
cachées », contrairement aux critiques émises à leur encontre, ou les chaînes
de télévision en font seulement avec la médiocrité qu'elles ont sous la main
faute d'avoir mieux ? Dans ce contexte, il y a le rôle de l'ARAV de contraindre
les médias audiovisuels au respect des normes relatives à la diffusion et à la
qualité des programmes par la force de la sensibilisation-dissuasion et la
force de la loi, mais il y a également un autre aspect qu'on devrait mettre en
application pour mesurer l'impact réel des programmes. Soit la mesure de
l'audimat. Un critère essentiel pour la distribution de la publicité, le nerf
de la guerre. Car, on nagerait dans le vague sans identifier avec précision qui
regarde quoi des programmes diffusés par les chaînes de télévision privées et
publiques, en ce mois de Ramadhan et hors de cette période ? A programme
médiocre, mauvais audimat et publicité nulle, c'est la règle qui pousserait les
médias audiovisuels à investir dans la qualité, y consacrer des budgets
conséquents à la production d'émissions ou de séries télévisuelles et s'insérer
dans la compétition pour gagner les faveurs des téléspectateurs. En attendant
l'avènement des chaînes de télévision cryptées, aussi lointain paraîtrait-il
dans le paysage audiovisuel local, qui ferait valoir le nombre d'abonnés pour
donner la mesure de l'impact médiatique réel.
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