Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Tlemcen: Les entreprises fortement impactées

par Khaled Boumediene

L'activité sur la zone industrielle de Tlemcen redémarre peu à peu après un arrêt quasi total des chaînes de production des entreprises privées et publiques activant dans différents secteurs économiques de l'industrie (agroalimentaire, sidérurgie, métallurgie, chimie et pharmacie, plastique), des bâtiments, travaux publics et hydraulique (construction bâtiments, travaux publics, construction préfabriquée et industrialisée, gros œuvres, travaux d'électricité, matériaux de construction) ainsi que dans l'énergie et mines (eau, gaz, électricité, extraction des minéraux). Outre l'impact sur la vie de dizaines d'employés de ces unités de fabrication, la pandémie du coronavirus qui touche tout le pays depuis le mois de mars 2020 a également asséné un dur coup aux employeurs de cette zone industrielle (de plus de 218 hectares) qui peinent aujourd'hui à redémarrer leurs activités économiques.

« Plus de trois mois d'interruption d'activité, c'est vraiment une catastrophe ! Le coronavirus a mis toute notre zone industrielle en détresse et ses entreprises ont été fortement impactées », raconte un opérateur économique de Tlemcen, spécialisé dans le recyclage du plastique et la fabrication des fibres. « Nous avons enregistré de grandes pertes et certaines entreprises sont même menacées de faillite à cause de cette crise sanitaire sans précédent qui a eu des conséquences sociales, humaines et économiques majeures. La reprise de nos activités de production ne sera pas rapide. Moi par exemple, je n'ai reconduit que la moitié de l'effectif de mon unité que je possédais avant la crise, car l'activité économique s'est partout ralentie dans le pays », explique-t-il.

Pour un autre investisseur qui fabrique de l'ouate et des matelas, de nombreux producteurs et fabricants sont confrontés à des problèmes de matières premières. « On est bloqué ! Toutes les matières premières de nos usines proviennent de l'étranger. De plus, les stocks sont à zéro et de nombreux composants et pièces sont importés de Chine et d'autres pays asiatiques touchés par la pandémie. Il est très difficile pour nous de se lancer de nouveau dans la production et la commercialisation de nos produits. Des répercussions sont aussi relevées au niveau de nombreuses unités de production, en raison des interconnections avec de nombreux partenaires commerciaux et clients. De plus, les opérateurs économiques sont confrontés à des problèmes de paiement de leurs employés et aussi le paiement des cotisations et déclarations de salaires à la CNAS ainsi que d'autres charges fiscales et parafiscales qu'il faut régler alors que nous n'avons pas rentré un sou à cause des arrêts et altérations au niveau des chaînes de production, d'approvisionnement et de distribution. Nous sommes vraiment fragilisés à cause de l'incertitude entraînée par la pandémie ! Certains opérateurs économiques pensent même à fermer leurs unités à cause des problèmes financiers et les perturbations des marchés et les problèmes de fourniture des matières premières ».

Mais, dans tout cela, les acteurs économiques ne savent même pas si le gouvernement va décréter un état de catastrophe sanitaire afin d'indemniser toutes leurs pertes financières résultantes de l'interruption d'activité. « On n'est pas les seuls à subir les conséquences économiques importantes du Covid-19, il y a aussi les transports, le tourisme, les soins de santé et les activités commerciales sur l'ensemble du territoire de la wilaya. Mais, l'on ignore pour le moment si des mesures seront prises par le gouvernement pour pallier le ralentissement économique provoqué par ce virus et couvrir les pertes subies par nos entreprises», affirme un autre investisseur qui active dans le domaine du bâtiment, des travaux publics et l'hydraulique.