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Avec un retard de 3 ans et un avenant de 400 milliards: Mise en service du 5ème périphérique avant la fin d'année

par H. S.

  Le 5ème boulevard périphérique entrera en service avant le 31 décembre prochain, a-t-on appris auprès de la DTP. Les pouvoirs publics parient beaucoup sur cette liaison autoroutière pour décongestionner le trafic et fluidifier la circulation, à l'intramuros comme en banlieue.

A l'instar de la liaison reliant le port d'Oran à l'autoroute Est-Ouest, la 2ème rocade-sud (ou 5ème boulevard périphérique) porte bien son statut de projet « structurant ».

En effet, la 5ème couronne d'Oran dont la réalisation a été lancée à la mi-2014 est la plus excentrée des boucles ceignant la ville et, en même temps, la seule à joindre d'un seul trait l'Est (Belgaïd) et l'Ouest (Misserhine) et à raccourcir au maximum les distances de banlieue à banlieue, tout en ayant un impact sûr en termes de synergie et de développement, notamment de par l'enrichissement urbain qu'elle entraînerait sur les périmètres qu'elle traversera. Pour les spécialistes en BTPH, quelques chiffres-clés permettent d'apprécier la dimension de cette grande infrastructure routière : il est question d'un volume de 4,2 millions de m³ de remblais, 460.000 m³ de déblais, 400.000 tonnes de grave bitume (GB) et de bitume bitumineux (BB), avec en amont 11 ouvrages d'art en béton précontraint pour une fondation de 13 m.

Ce sont, entre autres, les raisons pour lesquelles ce grand « périph » est constamment présent en tête d'affiche, tant à l'occasion des rencontres tenues sous la coupole de l'Hémicycle, des workshops et des forums ouvrant des horizons sur la métropolisation d'Oran, qu'au détour des visites gouvernementales, de haut rang, effectuées dans la capitale de l'Ouest. « C'est une grande valeur ajoutée pour Oran », observe un cadre ingénieur des Travaux publics, qui compare ce ruban de 35 km à une veine qui transporte du sang des organes et des tissus (périphérie) vers le cœur (le centre-ville), l'assimilant aussi à un moteur de croissance économique. Il n'exagère en rien. Sa remarque n'est, en fait, qu'une métaphore d'éléments techniques exacts. En effet, et cela constitue d'ailleurs les motifs mis en avant pour justifier l'opportunité et la faisabilité de ce projet inscrit dans le cadre du PCSC (Programme complémentaire de soutien à la croissance), exercice 2011, pour sa 1re section Belgaïd-El Kerma, sur 26 km, cette 2ème Rocade d'Oran a pour vocation de relier les différentes communes de la région par la bretelle autoroutière d'Oran, d'assurer le raccordement avec la (future) liaison autoroutière entre le port d'Oran et Belgaid, de connecter la partie-est de la ville à sa partie-ouest, en desservant 7 agglomérations (El-Kerma, Sidi Chahmi, El Braya, Hassi Bounif, Sidi El-Bachir et Belgaïd).

Boucle la plus excentrée, avec un linéaire de 21 km et 10 ouvrages d'art

A cela s'ajoutent deux éléments-clés. Premièrement, ce segment autoroutier assure, en plus de sa fonction de transit, un rôle d'axe structurant de la zone d'expansion urbaine, industrielle et touristique de l'agglomération d'Oran, orientée vers sa zone-est. Deuxièmement, ce projet constitue une pénétrante autoroutière, sachant que la 2ème Rocade se raccorde avec la bretelle autoroutière d'Oran au PK0+600, assurant ainsi des échanges rapides entre la région-ouest et l'autoroute ?Est-Ouest'. Il faut rappeler, tout de même, que les chantiers de réalisation des ouvrages d'art, au nombre de 10, ont été lancés bien en retard (14 mois environ) par rapport au coup d'envoi du projet, et ce, en raison de l'insuffisance de l'autorisation du programme (AP). Entre autres entreprises engagées dans le lot ?ouvrages d'art', l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (Engoa), Cosider et Sarl-SAPT. Pour rattraper le décalage par rapport au coup d'envoi du projet, la mi-juin 2014, les exécutants respectifs de ces ouvrages ont dû mettre toutes voiles dehors, afin d'écourter les délais contractuels, qui étaient entre 14 et 20 mois, dans le but de rester dans le délai prévisionnel de livraison de cette section autoroutière dans son intégralité. A noter que seul l'ouvrage d'art sous l'intitulé ?îlot 6 », situé au PK 06, à l'intersection RN1 - CW 74, qui consiste en un passage inférieur sur 25 km, desservant la RN 11 et un passage supérieur à double travée de 25 km de long,70 m de large et 32 m de portée, réalisé en béton armé précontraint, a été lancé à temps par SEROR, pour un délai contractuel de 14 mois.

Il faut savoir que le coût du projet a été réajusté, notamment en ce qui concerne sa partie ?ouvrage d'art' qui consiste en 11 échangeurs, passant ainsi de 7 à 10 milliards de DA. Une enveloppe dans laquelle les expropriations de terrains et les déplacements de réseaux étaient prévues. Dans ce registre, une source de la DTP indique qu'un montant global de 400,2 millions de DA a été défalqué pour prendre en charge l'indemnisation de 95 expropriés, des agriculteurs dans leur quasi-majorité, pour cause d'utilité publique. Ce montant a été déjà consigné auprès du Trésor public, selon la même source, qui précise, par ailleurs, que tous les obstacles enregistrés, dont notamment la déviation de lignes de HT, de gaz, d'AEP et d'assainissement, ont été levés.

En attendant l'hypothétique 2ème tranche «El-Kerma-Misserghine»

Il faut savoir que l'AP finale de ce projet structurant, pour sa section Belgaïd-El Kerma, sur 21 km, avoisine les 1.100 milliards de cts. Le projet consiste en la réalisation d'une 1re tranche de la Rocade-sud, sur une longueur de 21 km, dans le cadre du schéma directeur routier du secteur des Travaux publics. Outre la mise en place d'une route à circulation rapide, confortable et sécurisée, ce projet vise à désenclaver certaines zones de la wilaya, à l'instar des communes de Bir El Djir, Hassi Bounif, Sidi Chahmi, El Braya, Es Senia et El Kerma), à faciliter les déplacements et à atténuer l'intensité du trafic sur l'actuel réseau de base de la wilaya. Plus précisément, il est question dans ce cas de la 1re tranche du 5e périph, qui consiste dans sa globalité en une liaison de deux fois deux voies, reliant Misserghine au Douar Belgaïd sur une distance de 35 km, dont l'étude a été réalisée par un groupement algéro-égyptien nommé ?Hamza Associates / CTTP'. Cette première tranche du projet s'étend sur une distance de 21 km, reliant Belgaïd (est d'Oran) à El-Kerma (sud-est d'Oran), sera équipée d'un système de vidéo- surveillance. Quant à la 2ème tranche de ce projet, de 14 km, elle aura la particularité de prendre en ligne de compte sa proximité de la grande Sebkha d'Oran. Elle débutera de l'échangeur dit ?du marché de gros des fruits et légumes', pour arriver au ?Rocher' dans la commune de Misserghine.