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En une année: Près de 800 harraga algériens ont débarqué sur les côtes italiennes

par Moncef Wafi

  Près de 800 migrants algériens ont débarqué sur les côtes italiennes depuis août 2018, le décompte étant arrêté à juillet 2019. Ces statistiques ont été rendues publiques dans le dernier rapport du ministère de l'Intérieur italien et le contingent algérien arrive en cinquième position avec 9,1 % sur un total de 8.691 migrants, dont 1.119 mineurs non accompagnés, après ceux arrivés sur des embarcations de Tunisie (36,8 %), de Libye (22,3 %), de Turquie (21 %) et de Grèce (10,8 %).

L'année dernière, des formations politiques italiennes, dont Forza Italia et Fratelli d'Italia, avaient sollicité le Premier ministre Giuseppe Conte de dresser une barrière militaire de la marine italienne en vue de freiner le flux des migrants algériens provenant des côtes d'Annaba vers l'île de Sardaigne. Forza Italia avait adressé une question parlementaire au ministre de l'Intérieur Matteo Salvini et à Giuseppe Conte leur demandant d'arrêter le flux migratoire des Algériens en provenance des côtes d'Annaba et des wilayas limitrophes vers la Sardaigne. Les auteurs de la question parlementaire ont souligné que l'île de la Sardaigne était devenue une nouvelle destination pour les migrants clandestins algériens, indiquant que d'après l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, l'axe de migrants Algérie-Sardaigne constitue une menace potentielle pour la sécurité nationale italienne. De son côté, le parti de Fratelli d'Italia a présenté une proposition à la commission de la défense du Parlement italien pour l'installation d'une barrière maritime et militaire entre la Sardaigne et l'Algérie. «L'utilisation des unités de garde-côtes s'avère insuffisante d'où il fallait mobiliser d'importants moyens et plus d'éléments.

De ce fait, il devient nécessaire d'utiliser des bateaux et des navires de la marine militaire en concertation avec des instances internationales ainsi qu'avec les autorités algériennes».

Pour rappel, 91 migrants algériens sont arrivés sur les côtes italiennes après avoir effectué la traversée de la Méditerranée durant les quatre premiers mois de 2019, selon les données publiées dans un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). 39 des 91 migrants sont arrivés en Italie en février, 39 autres sont arrivés en mars tandis que 17 autres sont arrivés en avril, détaille le rapport, précisant que les migrants algériens arrivés en Italie représentaient 12 % des migrants arrivés dans le pays durant cette période. Ils étaient 158 migrants algériens à être arrivés en Italie durant les quatre premiers mois de 2018. Les arrivées des migrants algériens ont été effectuées en Sardaigne et provenaient le plus communément des villes d'El-Kala et Sidi Salam, indique encore la même source.

Le ministre de l'Intérieur italien s'est félicité, jeudi dernier, «son obsession» pour l'immigration avait débouché sur une baisse de 80 % des arrivées de migrants dans son pays sur un an. «La baisse de l'immigration est de 80 % sur un an, nous avons diminué le nombre des morts et des disparus, nous avons diminué le nombre de demandes d'asile en suspens», s'est vanté le ministre lors d'une conférence de presse donnée en marge de la réunion annuelle des directions de toutes les forces de l'ordre.

Pour sa part, Giuseppe Conte a critiqué jeudi la «concentration obsessionnelle» de Matteo Salvini sur le thème de l'immigration «réduite à la formule «ports fermés»», dans une lettre ouverte très cinglante adressée au ministre. Matteo Salvini, quant à lui, a affirmé devant la presse avoir été félicité pour ses efforts contre «l'immigration clandestine» par les gouvernements de nombreux pays.