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Lutte contre les incendies: Les pompiers victimes de «fausses images» et de dénigrement

par M. Aziza

Différents incendies ont été recensés à travers le pays durant les dernières 48 heures, notamment en Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaia, Bouira, Boumerdès) mais dans une proportion plus importante dans la wilaya de Tipaza. Des départs de feu ont aussi été enregistrés à Médéa, Tissemsilt, Oum El Bouaghi, Tébessa et Tlemcen. Pas moins de 39 incendies de forêts et de maquis ont été enregistrés du 27 au 28 juillet, à l'est comme à l'ouest du pays, avec des pertes considérables (375 hectares détruits par le feu).

10 incendies de bottes de foin avec 10 590 bottes brulées, 12 incendies d'arbres fruitiers ayant touché 9 625 arbres ainsi que 02 feux de palmeraies, avec des pertes estimées à 439 palmiers.

Les sapeurs-pompiers qui se trouvent confrontés à un risque élevé sur les lieux des sinistres, font face également à des campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux. Si certains « Internautes » crient à la catastrophe écologique, d'autres ont carrément dénoncé l'« absence » des sapeurs-pompiers sur les lieux des sinistres, notamment en Kabylie. Une critique dénuée de tout fondement, selon le colonel Farouk Achour, directeur de l'information et des statistiques à la direction générale de la Protection civile, qui a affirmé que les sapeurs-pompiers sont à pied d'œuvre sur les lieux des sinistres en Kabylie comme partout ailleurs. « Nos éléments sont bien accueillis par les habitants des villages qui, à chaque intervention, contribuent par tous les moyens pour venir à bout des sinistres ». Et d'ajouter que « que la willaya de Tizi-Ouzou est déjà dotée de deux colonnes mobiles de lutte contre les incendies ». Notre interlocuteur a affirmé que les sapeurs-pompiers arrivent souvent à maitriser les incendies dans les 24 ou 48 heures après le début des interventions.

Et de préciser que le souci majeur des éléments de la protection civile est la protection des hameaux d'habitations. « Fort heureusement, aucune perte humaine n'a été enregistrée jusqu'à présent », souligne-t-il. Concernant les «pertes animales», si on se réfère aux photos partagées sur les réseaux sociaux, dont certaines ont montré une guenon à côté de son bébé brûlé, et d'autres singes carbonisés, le colonel Achour a précisé que certaines photos sont anciennes et d'autres ont été prises dans des pays étrangers.

Le conservateur des forêts de la wilaya de Tizi-Ouzou, Ould Mohand Youssef, a démenti ce dimanche à travers des organes de la presse «les rumeurs faisant état de pertes en singes» lors des derniers incendies enregistrés en Kabylie. Il a précisé à son tour qu'« aucun ossement ni d'autres signes prouvant la perte de singes n'a été trouvé ». « Les photos partagées sur les réseaux sociaux n'ont pas été prises en Algérie pour la simple raison que seul le singe magot est répertorié dans notre pays et les photos montrent d'autres types de singes».

Le colonel Achour de la Protection civile a marqué son étonnement en affirmant que 12 incendies ont été enregistrés en même temps, dans différents endroits à Tizi-Ouzou. En pointant du doigt des criminels, l'insouciance humaine et les conditions climatiques défavorables. Et de préciser que quelle que soit la cause, criminelle ou naturelle, une enquête de la gendarmerie est automatiquement enclenchée après chaque départ de feu. Il a tenu à préciser que ce qui fait peur aux éléments de la Protection civile c'est « les feux en sous-bois » et non pas la flamme ou les feux qui sont relativement maitrisables. Il précise que les feux en sous-bois exigent un travail de longue haleine. « Nos éléments passent parfois les 48 heures sur les lieux du sinistre », dit-il.

Le colonel Achour a affirmé que la direction de la Protection civile a mobilisé tous les moyens possibles. « Nous avons mobilisé toutes nos colonnes mobiles qui ont été augmentées en nombre, passant de 22 à 37 unités sur le territoire national en l'espace d'une année, indépendamment des 400 unités territoriales », a-t-il fait remarquer. « Nous avons aussi utilisé des hélicoptères bombardiers d'eau (HBE) », poursuit notre interlocuteur.

Ce dernier a affirmé dans la foulée que le ministère de l'Intérieur a décidé de renforcer les moyens avant la fin de cet été. Et de conclure « que la lutte contre les incendies de forêt n'incombe pas seulement à la Protection civile, mais à la direction des forêts, notamment en matière de prévention des risques ».