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L'Ansej réitère: Pas d'effacement des dettes mais un rééchelonnement

par Yazid Alilat

La directrice de l'Agence nationale se soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) Samira Djaider a réaffirmé hier mardi à la radio nationale qu'il n'y aura pas d'effacement de la dette des micro-entreprises contractée auprès des cinq banques publiques.

Elle a expliqué qu'il n'y aura pas «d'effacement de la dette des jeunes promoteurs, car il y a un accompagnement des micro-entreprises en difficulté». «En 2017, nous avons signé une convention avec les cinq banques publiques pour accompagner les micro-entreprises en difficultés de remboursement. Cette convention a permis à plusieurs promoteurs de bénéficier de cet avantage, et ils ont procédé au remboursement de leurs dettes», a-t-elle indiqué. Elle a ajouté qu'«il y a plus de 160.000 micro-entreprises qui ont remboursé leurs dettes vis-à-vis de leurs banques et ont bénéficié de l'effacement des pénalités de retard et des intérêts cumulés». «Cette convention, a-t-elle précisé, avec les cinq banques publiques se décline en deux formules : il y a le remboursement en intégralité du crédit bancaire avec l'effacement des pénalités de retard, et le choix au jeune promoteur de ré-échelonner sa dette avec un nouvel échéancier pour permettre la pérennité de ces micro-entreprises». La directrice générale de l'Ansej a également rappelé la mise en place d'un fonds de garantie qui «permet aux jeunes promoteurs de faire face au remboursement du crédit bancaire à hauteur de 70% du montant total de ce crédit». «Actuellement, il y a 21.000 micro-entreprises qui ont bénéficié de l'indemnisation du fonds de garantie, et environ 25 milliards de DA ont été dégagés pour le remboursement de ces dettes des micro-entreprises, qui ont ressenti une difficulté pour l'exploitation de leurs activités», assure la même responsable.

Il y aurait «globalement 37.000 micro-entreprises en difficultés, avec un taux de mortalité allant jusqu'à 25%», a-t-elle indiqué. Le système de remboursement mis en place avantage les micro-entreprises en difficultés, estime-t-elle. Il varie en fait en fonction de la date de mise en œuvre de la micro-entreprise créée dans le cadre de l'Ansej. Ainsi, ces dispositions ne concernent que les jeunes qui ont bénéficié de projets avant mars 2011, et englobent les entreprises qui ont eu de grandes difficultés de gestion. Il y a ainsi les crédits pour les jeunes promoteurs déboursés par le Trésor public, et les crédits bancaires dans le financement des projets des jeunes. «Là, il y a un dispositif de remboursement de l'Etat pour les entreprises créées avant 2011, car auparavant les avantages donnés aux promoteurs n'étaient pas les mêmes que ceux accordés après 2011», estime-t-elle. «Avant 2011, l'apport (du jeune promoteur) était de 5% à 10% selon le projet, et de 10% pour un projet de plus de 5 millions de DA. Mais, après 2011, le taux de l'apport a baissé pour se situer entre 1 et 2% selon le projet. Avant 2011, il y avait aussi la bonification du taux d'intérêt de 50 à 60% selon l'implantation du projet et la nature de l'activité.

Après 2011, la bonification du taux d'intérêt est montée d'autre part à 100% ». Dès lors, la directrice de l'ANSEJ souligne que les entreprises de jeunes créées avant 2011 seront concernées par un «rééchelonnement des crédits avec un tableau d'amortissement nouveau, et annulation des pénalités de retard».

Par ailleurs, sur un programme ANSEJ et CNAC de création en 2018 de 29.000 micro-entreprises devant générer environ 500.000 emplois, seulement 17.000 ont été créées. La directrice de l'Ansej explique cette baisse de la réalisation des objectifs de l'Agence par l'obligation faite aux promoteurs de mettre en place des projets créateurs d'emplois directs. Mais, ces dispositions ne concernent que les entreprises en difficultés, précise-t-elle. Depuis le début du dispositif Ansej, il y a eu 1,2 million d'emplois créés, avec 512.000 entreprises créées. Quant au taux de mortalité, il se situerait à 25%.