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Au fil... des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (Suite et fin)

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Lnndi 17 septembre 2018 :

Chronique de Mahdi Boukhalfa (in «Le Quotidien d'Oran» du 12 ) : «Bigoterie, incivisme, inculture, inconscience sont en train de ramener des Algériens doucement mais sûrement au chaos. Faut-il désespérer d'un peuple, qui n'a rien appris de l'histoire contemporaine, lorsqu'il glorifie devant ses victimes des dictateurs qui ont mené leurs pays à la ruine et assassiné des milliers de personnes ? Après les tristes clameurs du stade Omar Hamadi d'Alger et la réaction immédiate de la délégation sportive irakienne, il y a de quoi se poser des questions sur cette extraordinaire et coupable inconscience qui a montré à quel point des Algériens sont loin de la réalité politique du moment, absolument déconnectés de l'actualité régionale, internationale...». Cherchez le coupable originel... mais, pour l'instant, ne cherchez pas trop à comprendre.

Mardi 18 septembre 2018 :

Lu quelque part : un cercle de réflexion thématique pour la diaspora algérienne est lancé ... à Paris. Il se veut un cadre d'échanges de vues et d'engagement des membres de la communauté établie en France vis-à-vis de leur pays. Mais, tenez-vous bien : son siège (le «cercle Saint-Augustin») se trouve au... siège de l'ambassade d'Algérie en France et il a déjà commencé à «cogiter»... grâce à la présence d'enseignants, chercheurs, responsables de labos scientifiques, d'étudiants... C'est bien, c'est beau... mais est-ce bon ? Il n?y a que les Algériens - qui ont de très bonnes idées - pour se lancer dans des «organisations» inélucteblement quasi-fonctionnarisées et rebutantes à moyen et long termes. Au sein d'une ambassade (qui restera toujours, aux yeux de tous, une «administration» à ne fréquenter que pour avoir ses «papiers» ou régler un problème précis) on espérait voir ou deviner du lobbying discret, des rencontres spécialisées restreintes et/ou conviviales exécutant des feuilles de route précises dans le cadre d'une stratégie homogène, non liée à X ou à Y... loin dev tout objectif personnel ou personnalisé. Bien sûr, il ne s'agit pas de s?en aller subventionner des associations d'arnaqueurs professionnels... mais le Centre culturel algérien ? avec une très bonne bibliothèque - aurait amplement suffi. Mais existe-t-il toujours ?

Mercredi 19 septembre 2018 :

La presse écrite en crise ? Voilà qui tombe très mal à quelques mois des élections présidentielles. En raison de la contraction du marché de la publicité et de la baisse (ou stagnation du lectorat en arabe et saturation du lectorat en français). On dit (info ? intox ?) que le boss du groupe «Echourouk» aurait refusé une offre de 90 milliards de centimes (l'équivalent de 9 millions de dollars... ce qui serait bien en deçà de ce qu'il pense valoir) pour la vente de son groupe. A qui ? On dit que le groupe croule sous les dettes et que le patron d'«Echourouk» a diplomatiquement refusé l'offre considérant que son groupe vaut plus que cette somme.

Jeudi 20 septembre 2018 :

Le polémiste français islamophobe et raciste Eric Zemmour multiplie les dérapages sur les plateaux des chaînes de télévision et de radio françaises. Il est vrai qu'il n'arrête pas de faire la «promo» de son dernier ouvrage. Après avoir tenu des propos racistes (sur les pronoms) dans une émission de Thierry Ardisson, le présentateur de l'émission « Salut les terriens», ce qui lui valu une condamnation unanime, Eric Zemmour a récidivé quelques heures plus tard sur «Rtl». Il y affirmait sa haine de Maurice Audin à qui il aurait bien voulu mettre «douze balles dans la peau» ou «l'envoyer au poteau d'exécution». Eric (un prénom pas vraiment français) Zemmour (et un nom qui l'est bien moins) est, en fait, en train d'exploiter «à fond la caisse» le filon de la surenchère politicienne dans le seul but de se maintenir sur les plateaux des télés privées (car les publiques l'ont rejeté) et faire la «promo» de ses ouvrages... bref «rentabiliser ses «prestations». En même temps, il essaye de faire oublier, dans une société de plus en plus raciste, ses «origines» (juif berbère d'Algérie... et des cousins des hauts plateaux qui ont été de grands bandits marseillais), car changer de nom, ce serait trop gros.

Vendredi 21 septembre 2018 :

Il fallait s'y attendre : l'Union arabe de football association (Uafa) a infligé une amende financière de 150 000 dollars à l'USM Alger en raison des «slogans hostiles et racistes» des supporters contre les joueurs de l'équipe des Forces aériennes d'Irak lors du match de la Coupe arabe des clubs disputés dernièrement à Bologhine. L'Union arabe a infligé une autre sanction financière de 5 000 dollars à l'USMA en raison des fumigènes utilisés par les supporters sur les gradins. Pour sa part, le club irakien n'a écopé que d'une amende de 100 000 dollars pour avoir quitté le terrain. Bien sûr, les compétitions de l'Union arabe de football ne sont pas (encore) reconnues par les instances footballistiques internationales et, donc, on n'applique pas strictement les règlements des instances internationales... Mais, il ne faut pas oublier que les équipes engagées étaient au courant des dispositions réglementant la nouvelle compétition (qui offre de grosses primes)... et ce n'est pas parce que l'ancien président de la Faf, Raouraoua, préside la plus importante commission de l'Union arabe de football, à savoir la commission d'organisation des compétitions interclubs... que l'on peut se permettre tous les dépassements et qu'il ne doit pas y avoir des sanctions.

Samedi 22 septembre 2018 :

L'ancien ambassadeur de France à Alger, Bernard Bajolet, évoque les relations franco-algériennes dans son livre «Le soleil ne se lève plus à l'est». L'ex-patron du renseignement français, en l'occurrence la Direction générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, s'est laissé, d'ailleurs, dans un entretien accordé à la presse française, aller, maladroitement, à des commentaires assez «méchants» par rapport aux affaires internes de l' Algérie. Il prétend, par exemple, que le président Bouteflika est maintenu «artificiellement» en vie. Difficile de ne pas comprendre la volonté de cet homme des «services» de semer la discorde et attiser la tension en Algérie. C'est, en effet, un commentaire grave et gratuit qui aurait pu passer inaperçu s'il n'émanait pas d'un ancien haut responsable qui a profité de l'hospitalité algérienne des années durant.

Une littérature de mauvais goût qui sent la rancune, la rancoeur et la mauvaise foi. Qu'on se le dise : Bhl, Ménard, Zemmour, Le Pen , Kouchner... ne sont pas les seuls. Bien sûr, l'auteur des propos incriminés a donné, dit-on, un avis qui n'engage que sa personne, sachant qu'il n'occupe aucune fonction officielle, mais on est en droit de nous interroger, d'autant que lors de son parcours en tant qu'espion dans un costume de diplomate, Bernard Bajolet , «ambassadeur peu diplomate», a fait quatre pays qui ont vécu la guerre civile et/ou le terrorisme, à savoir l'ex-Yougoslavie, l'Irak, l'Afghanistan et l'Algérie (avec un séjour de deux ans : de 2006 à 2008). Et, l'ancien patron du renseignement (Dgse en 2013-2017) avait été désigné par Sarkozy à ses côtés au moment du renversement du régime libyen et de l'assassinat de Mouammar Kadhafi. Simple coïncidence ? Difficile d'y croire. A tout ce remue-méninges, faut-il répondre... officiellement ? Oui, si seulement il est prouvé que les déclarations de Bajolet ne relèvent pas d'une affaire personnelle... mais bel et bien d'une affaire concoctée «quelque part». Une «affaire» qui met encore bien plus d'«eau dans le gaz» dans les relations entre pays. Comme s'il n'y en avait pas assez ! Lui a-t-on promis de belles vacances chez le voisin. L'ambassadeur actuel de France arrivera-t-il à réparer les dégâts des «nouveaux Jupiters» et à arranger les choses ? (Il réagira, lundi 24. Pour lui, qui s'exprimait en marge de l'installation d'un groupe d'amitié Algérie-France à l'Assemblée populaire nationale (APN), «Bernard Bajolet s'exprime à titre personnel et n'engage en aucun cas le gouvernement, le président et l'administration française». Et, le rôle d'un ambassadeur de France à Alger n'est pas de»remettre de l'huile sur le feu mais au contraire c'est de rapprocher, de raccommoder quand il le faut». Bien dit. On le croit.

Dimanche 23 septembre 2018 :

L'ancien manager du MC Alger, Omar Ghrib, a fait son «retour» sur la scène par le biais de la chaîne «Ennahar Tv». Il a demandé aux supporters du MCA (en pleine crise de confiance et de management ) de «faire montre de patience», les assurant «qu'il y aura du nouveau la semaine prochaine» (sic !).

Le passage de Ghrib à «Ennahar» semble lui permettre de préparer son retour. Il a fait savoir qu'il était parti ou limogé du MCA au temps de l'actuel Pdg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour mais il n'a , à aucun moment, critiqué Ould Kaddour mais seulement l'entourage. Ghrib, certainement très irrité par les propos de Ali Bencheikh, devenu consultant, a affirmé qu'il aime le MCA et a toujours servi le Mouloudia : « Moi je suis un amoureux inconditionnel du MCA. Je suis Algérois de pure souche et je ne suis pas venu dans le car pour devenir citadin», a encore lancé Ghrib. Après les déclarations «nationalistes « et «révolutionnaires» voilà donc qu'on nous ressort les arguments de «quartier». De plus en plus en bas ! Bien sûr, les élections présidentielles approchant à grands pas, Ghrib fait (ou veut faire) de la politique et a rappelé qu'il avait «soutenu le 4e mandat du président de la République Abdelaziz Bouteflika, au moment où de grands responsables hésitaient de le faire».Et, pour finir : «Je souhaite de tout cœur que le Président guérisse pour qu'il puisse continuer à nettoyer l'Algérie», a-t-il encore lancé.

Lundi 24 septembre 2018 :

«Rt»(Russia Today), une menace pour la démocratie française ? L'accusation n'est guère nouvelle de la part de hauts responsables français ? le président Emmanuel Macron ainsi que des membres du gouvernement ayant déjà formulé de tels blâmes. Le stigmate, cette fois, est infligé par quatre experts du Centre d'analyse, de prévision et de stratégie du ministère des Affaires étrangères (CAPS) et de l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM), qui ont présenté ce 4 septembre lors d'un colloque à l'Ecole militaire, en présence de la ministre des Armées Florence Parly, un rapport intitulé «Les manipulations de l'information, un défi pour nos démocraties», il pointe du doigt de redoutables campagnes de désinformation «visant à fragiliser ou à déstabiliser le débat démocratique dans d'autres Etats».

En 214 pages, les experts évoquent les dangers que représentent la propagande des groupes djihadistes comme Daesh, ainsi que l'influence grandissante de la Chine. Mais l'écrasante majorité du texte est consacrée, sans grande surprise, à la bête noire des services de renseignement et gouvernements occidentaux, qui s'emploierait à leur nuire : la Russie. Et, à travers elle, des médias tels que «Rt» et «Sputnik», désignés à plusieurs reprises dans le rapport. Face à un tel fléau, les auteurs du rapport dressent une liste de cinquante recommandations, aux Etats, à la société civile et aux acteurs privés. Aux Etats, sont conseillées des pratiques générales, telles que « soutenir la recherche», « mieux communiquer» ou « former les adultes comme les enfants [à la] pensée critique». Mais aussi, plus spécifiquement, « marginaliser les organes de propagande étrangers»... Les Etats sont également invités, par cette étude, à « sanctionner davantage les dérives médiatiques, en suivant l'exemple de l'Ofcom britannique», qui « a sanctionné Rt à plusieurs reprises» ! ...

Autre méthode recommandée par les auteurs du rapport pour lutter contre la supposée malveillance de «Rt» : « utiliser l'humour et le divertissement» ! Car cette arme, selon eux, serait maniée avec une efficacité redoutable par les manipulateurs de l'information... Mais le document ne porte pas que des accusations contre «Rt». Il s'attaque également aux supposées méthodes de manipulation par les Etats. Moscou est bien sûr particulièrement visé, qui « n'est certes pas le seul acteur étatique qui utilise ces tactiques, mais [qui] est le seul [à les utiliser] aussi bien». Or, comme le souligne «Libération», les auteurs du rapport donnent le sentiment de (faire) croire en une certaine innocence des puissances occidentales en la matière. « C'est ce qui frappe à la lecture du rapport : les manipulations occidentales, même anciennes et documentées, n'y apparaissent pas», souligne ainsi le journal.

D'ailleurs, dans la partie consacrée aux « Macron Leaks», les auteurs du rapport déclarent que si aucun des « indices» sur l'origine du piratage des e-mails de campagne présidentielle du candidat Macron, « pris isolément, ne prouve quoi que ce soit», « tous ensemble, ils pointent tout de même dans la direction de Moscou». Un raisonnement bien pratique, qui ne tient toutefois guère compte des réalités techniques. En effet, le directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, Guillaume Poupard, interviewé par l'agence de presse américaine «Ap» le 1er juin 2017, expliquait que l'attaque informatique était si générique et simple qu'elle aurait pu être perpétrée par pratiquement n'importe qui. Guillaume Poupard avait ajouté qu'il était possible qu'elle soit le fait d'une seule personne, dans n'importe quel pays.

Les auteurs du document invoquent en outre une étude du chercheur belge Nicolas Vanderbiest, pour faire valoir une « influence russe» sur les rumeurs diffusées durant la campagne présidentielle française. Le même Nicolas Vanderbiest se trouve être le fondateur de l'Ong «Eu DisinfoLab», dont l'étude sur l'influence de la twittosphère « russophile» dans l'affaire Benalla a été vivement contestée, notamment par Olivier Berruyer du blog «Les Crises».

En somme, à la lecture de ce rapport sur la manipulation de l'information, a-t-on l'impression d'avoir face à soi un pamphlet anti-russe, mâtiné d'un éloge de l'action française contre les supposées tentatives de déstabilisation étrangères ? Peut-être. Aussi, peut-on avoir le sentiment que la publication de ce document, présenté à la ministre Florence Parly, marque en cette rentrée politique française la reprise du projet de lois anti-fake news porté par la majorité. Décriées par l'opposition comme liberticides, ces lois ont été rejetées massivement par le Sénat fin juillet et doivent repasser en deuxième lecture devant l'Assemblée nationale. Dans la ligne de mire de ces propositions de loi sur la manipulation de l'information, «Rt».

Mardi 25 Septembre 2018 :

On ne sait plus comment prendre les déclarations des dirigeants du sport national, et tout particulièrement ceux des clubs professionnels de football... là où les enjeux (financiers, politiques...) sont importants et divers et nombreux. Ainsi, après les clubs qui se targuent d'avoir été les porteurs ou les initiateurs de la Révolution algérienne, après les supporteurs qui se prennent pour des «décideurs», après des dirigeants qui croient faire et défaire les élus... voilà les «accusateurs». Ainsi, ce président de club de Ligue 1 de l'intérieur du pays qui, après la défaite de son club à domicile... brandit de graves accusations contre le président de la Faf.

Il n'y est pas allé par quatre chemins pour dire que la dernière défaite à domicile (0-1) de son équipe est «imputable à l'arbitre qui aurait été tout simplement acheté». «Les arbitres sont gérés par Hassan Zetchi, le frère de Kheiredinne Zetchi, qui a une grande influence dans les décisions de la Faf», a-t-il ajouté. Accusations devenues banales... et peu sérieuses. Mais là où notre président a dérapé, c'est quand il soutient qu'il « existe une volonté politique au sein des instances du football national» de saboter... son club. Sans expliquer le pourquoi du comment. Régionalisme, quand tu reviens... pour cacher les tares et les manques ! En attendant de revenir au b.a.ba du professionnalisme (avec seulement les clubs totalement privatisés, ne tirant leurs ressources que de leurs seuls revenus des entrées et de la publicité et soumis aux lois du commerce... et non plus à celles de la politique)... une solution : que les clubs visiteurs ne gagnent plus... et que les supporteurs de clubs visiteurs restent chez eux !

Mercredi 26 septembre 2018 :

Dans sa dernière interview à la radio tunisienne «Mosaïque Fm», le chanteur algérien Rachid Taha, qui vivait à Lyon depuis l'âge de 10 ans, connu pour son franc-parler, n'est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a accusé les télévisions françaises de faire dans le racisme anti-arabe.

« (Pour elles) les Arabes n'existent pas en France... On ne parle des Arabes que quand ils sont conduits en prison ou ils commettent des attentats... Il y a deux formes d'Arabes... les footballeurs et les terroristes, le reste n'existe pas... le racisme anti-arabe ne date pas d'aujourd'hui... le seul Arabe dont ils (les télés) parlent, c'est le couscous»... Et, un conseil : «N'émigrez pas en France». Il n'a pas totalement tort, les télévisions française n'ont parlé de lui, ces derniers temps... qu'après sa mort, en mettant en exergue (à leur manière de gommer la critique) sa parodie de la chanson de Charles Trenet, «Douce France».

Jeudi 27 septembre 2018 :

Dérapage sur le plateau de la chaîne «El Bilad Tv» quand le polémiste (assez controversé) Aref Mechakra s'est violemment accroché avec le militant du parti FNA (Front National Algérien) Mohamed Bournissa. Le militant du FNA qui a dénoncé en direct (tout en n'arrivant pas à dominer sa colère... excessive) les méthodes de Aref Mechakra, l'accusant de «travailler à partir de Paris pour des lobbies douteux». Il a fini par recevoir un verre d'eau au visage de la part de ce dernier qui s'apprêtait à quitter le plateau visiblement en colère contre les attaques du militant politique (surtout la toute dernière parlant de son bradage du pays). On a frôlé la bagarre, mais le militant du FNA a gardé le calme (certainement refroidi par l'eau !).

Un spectacle désolant qui montre bien le niveau tant des plateaux de télé qui font dans un «remplissage» aveugle, que des invités plus provocateurs et «gueulards»... le tout animé par des «journalistes» croyant tout savoir mais ne pouvant rien dominer. Ni les sujets ni les intervenants.

Vendredi 28 septembre 2018 :

Selon Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou, professeur d'Histoire internationale à Genève, « Le racisme en France est de retour parce que la banalisation des discriminations a été intellectualisée et est de plus en plus conceptuellement autorisée. La libération de la parole raciste a été accompagnée par une esbroufe qui consiste à la faire apparaître comme une opinion légitime, à l'instar d'autres points de vue, ou simplement la manifestation d'un droit d'expression que l'on ne saurait contredire sans apparaître comme un censeur. Cette intolérance au nom de la tolérance est peut-être la forme la plus insidieuse de ce racisme nouveau qui se drape aujourd'hui des oripeaux d'un idéal de liberté, mais qui est en réalité profondément antidémocratique...».

Pour certainement «lutter» contre cette tendance qui s'est alourdie ces derniers temps, «France 2» a proposé, mardi 25 septembre (puis mardi 2 octobre), une soirée spéciale autour d'une série de documentaires. Signée Françoise Davisse et Carl Aderhold et racontée par Roschdy Zem, la série est intitulée «Histoires d'une nation».Les deux premiers volets, «Le pays où l'on arrive» et «Des héros dans la tourmente», ont été diffusés à partir de 21 heures, et ont été suivis d'un débat. Ces documentaires retracent l'histoire des populations venues faire leur vie dans un nouveau pays, la France. «Histoires d'une nation» raconte 150 ans de l'histoire du pays qui ont conduit à ce qu'aujourd'hui, près d'un tiers de la population française a au moins un arrière-grand-parent né à l'étranger.

De Michel Drucker à Camélia Jordana, de Ramzy, Amel Bent, Roxana Maracineau, Mustapha Amokrane (du groupe Zebda) à Estelle Mossely et José Garcia ; enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants de Portugais, d'Italiens, de Polonais, d'Arméniens, de Russes, d'Espagnols, d'Algériens, de Marocains, de Cambodgiens ou de Chinois, tous racontent leur arrivée en France, leurs souvenirs, leur histoire familiale.

La trame de la série «Histoires d'une nation» débute après la défaite de la France en 1870 face aux Prussiens, au moment où la IIIe République décide de bâtir une véritable nation. Dans chaque village, dans chaque quartier, à l'école comme sous le drapeau, l'Etat veut que tout le monde se sente français.

Une initiative plus que louable, mais suffira-t-elle à contourner le fleuve de l'ignorance et de la suffisance xénophobe ?

Samedi 29 septembre 2018 :

Le président du parti «El Karama» n'est pas le seul à réclamer sa «part de gâteau» car, il ne veut plus soutenir les intiatives politiques sans «avoir - au moins - des strapontins». Il se dit en «droit de siéger au sein du Sénat»... Le «butin de guerre» , quoi ! Un autre président d'un autre parti , «Tiar Essalem» a, lui aussi, une nouvelle fois encore, réclamé le «butin de guerre» en étalant sa théorie de la «Cita positive», ôtant ainsi à la politique toute moralité. «Tous les partis politiques pratiquent la Chitta gratuitement, alors que nous monnayons notre Chitta», a-t-il proféré, soulignant que la pratique de la politique est avant tous une éternelle quête des intérêts. « Nous avons un principe national et nous avons expliqué, lors de précédentes occasions, que nous croyons à la Chitta positive», a-t-il dit . « Dans notre parti, nous monnayons notre Chitta conformément à l'adage populaire (tathala fiya nathalla fik)», «Les autres partis pratiquent la Chitta même si cela va à l'encontre de leurs intérêts», conclut-il.

Un discours affligeant qui reflète, pour beaucoup, l'état désastreux d'une bonne partie de la classe politique algérienne... reflet quasi-fidèle de ce qui se dit (et/ou se fait)... à la base... chaque citoyen voulant «prendre sa part de pétrole», sinon...

Dimanche 30 septembre 2018 :

Sans doute qu'il en a toujours été ainsi et pas que chez le géant pétrolier national, Air Algérie ou Algérie Poste? où le favoritisme dans le recrutement et même dans l'octroi des marchés gangrène tout le secteur public économique et l'administration publique. C'est presque un secret de Polichinelle. Beaucoup d'Algériens sont même convaincus que rien ne peut être obtenu sans un coup de pouce de la part d'un ami, d'un proche ou d'un facilitateur au bras long... D'où des surcharges d'effectifs, des effectifs inutiles car en surnombre, donc inutilisables et inutilisés.

L'ancien Pdg Abdelmadjid Attar (ancien ministre de surcroît) explique (entretien publié par un site électronique d'informations) que cela n'est pas le fait de dirigeants peu scrupuleux, mais la résultante d'un système qui ne laisse que peu de choix aux managers : marcher ou se faire attendre « au tournant». La belle excuse !... On comprend mieux les «marches» populaires, souvent pour n'importe quoi...

Lundi 1er octobre 2018 :

Extraits d'un entretien avec Isabelle Veyrat-Masson, directrice de recherche au CNRS, spécialiste des médias et de la communication politique («La Croix» / France)... à propos des «petites phrases provocatrices» reprises en boucle par les médias.

«Le phénomène n'est pas nouveau mais, en revanche, la dureté et le caractère insultant des propos me semblent, eux, symptomatiques de notre époque. À l'évidence, ces propos sont construits pour susciter la reprise médiatique, faire le «buzz» par leur aspect provocateur. Ce sont des professionnels du genre qui les profèrent sur les plateaux. On est très loin du «Casse-toi pauv'con» d'un homme politique comme Nicolas Sarkozy qui n'était pas destiné à être filmé ni diffusé?

Cette brutalité est accentuée par le niveau de langage et le recours aux «gros mots» qui, longtemps ? je dirais jusqu'aux années 1990 ? étaient bannis de la radio et de la télévision, notamment dans les émissions d'information. L'invective doublée de grossièreté prend un autre visage... Alors que le niveau de violence verbale augmente, le niveau de tolérance du public peut, lui, avoir tendance à baisser. Cela semble paradoxal mais le scandale provoqué par ces provocations se nourrit à la fois de leur brutalité et de la sensibilité de ceux qui les reçoivent. Leur impact est encore augmenté par la reprise en boucle sur les ondes, les écrans, les réseaux? et, bien souvent, par la manière dont on les sort de leur contexte. Notamment, la réplique isolée d'un dialogue devient une phrase en elle-même... On le sait bien, sortir une phrase de son contexte tend à la malhonnêteté intellectuelle. La reprise en boucle est-elle un mal de notre époque saturée de médias     ? Oui et non. Non car l'information s'est toujours nourrie de la répétition, voire du ressassement. C'est la fameuse «circulation circulaire» de Pierre Bourdieu ou le plaisir de la répétition analysé par Walter Benjamin. Les médias, encouragés par l'essor technologique, se sont emparés de ce désir avec la multiplication de chaînes et autres canaux d'information en continu. Ce qui est neuf, c'est l'exacerbation de la concurrence au sein des médias, due à la crise de la presse, et pas que de la presse écrite. La lutte est sanglante à la télévision) et tous les moyens sont bons pour faire parler de soi, conquérir téléspectateurs et notoriété. Ainsi, les personnes «scandaleuses» ne sont pas écartées des plateaux après leurs dérapages : bien au contraire, elles sont réinvitées !

Pourquoi ce type de dérive rencontre-t-il l'audience du public     ? Ce que montre la recherche en sociologie des médias, c'est la tendance profonde chez certaines personnes à vouloir entendre des propos simples, tranchés. C'est le triomphe des extrêmes, de droite comme de gauche, et la défaite de la pensée nuancée, complexe, troublante? Dans l'univers vertigineux de l'information hyperconnectée, les gens éprouvent le besoin de repères simples qui les rassurent. C'est aussi le mal d'une société en crise de confiance, où l'on ne croit plus ni à l'objectivité des journalistes, ni à la sincérité des hommes politiques, ni, parfois, à la compétence des institutions? Cette perte de confiance pourrait favoriser l'esprit critique, mais elle s'avère inquiétante quand elle alimente les théories du complot...

Autre chose : la relation aux médias traverse les couches sociales et culturelles. Dans les travaux, on a l'habitude de classer les personnes en trois populations : les «férus» d'information, les «glaneurs» et les «indifférents». Et on rencontre - ce qui étonne - des «férus» dans les classes dites populaires. Nous constatons de la même manière que la plupart des gens, même les moins armés culturellement, savent souvent très bien décoder l'information pour, selon leurs critères personnels, accepter le message, «négocier» avec lui ou le rejeter. Si bien qu'une petite phrase peut avoir, finalement, peu de conséquences en elle-même.

En revanche, la somme de ces excès et, plus encore, la manière dont l'information évolue vers le spectacle, non sans une dimension «trash», ne devienne pas, in fine, délétère. D'où l'importance de la culture et de la connaissance de l'histoire pour interpréter, de manière fine et éclairée, l'avalanche médiatique subie jour après jour».