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Villes intelligentes et promotion des start-up: Ouyahia sollicite la diaspora algérienne

par M. Aziza

  Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a appelé solennellement la diaspora algérienne à aider son pays d'origine à se développer dans le domaine des nouvelles technologies de l'information, à l'ouverture des travaux de la Conférence internationale des «Smart cities» (villes intelligentes), lancés hier et qui vont se poursuivre jusqu'aujourd'hui, le 28 juin, au Centre international des conférences (CIC) à Alger.

Le Premier ministre a déclaré devant l'assistance : «Nous lançons un appel à nos compétences expatriées pour concourir au développement de l'Algérie, à l'image de ce que font d'autres diasporas à travers le monde au bénéfice de leur patrie d'origine». Il a affirmé que l'Algérie dispose de ressources appréciables dans tous les domaines, mais elle a besoin de savoir et d'expérience, notamment dans le domaine des technologies. En précisant que ce savoir et cette expérience sont disponibles en quantité et en qualité chez nos compatriotes exerçant dans les pays développés.

Il poursuit que les nouvelles technologies de l'information constituent un pont virtuel par lequel nos compétences établies à l'étranger peuvent, à partir de leurs pays de résidence, contribuer efficacement au développement de l'Algérie dans tous les domaines. Pour les séduire, Ahmed Ouyahia dira que l'Algérie ne fait pas de distinction entre ses citoyens résidents et ceux d'entre eux établis à l'étranger. Il cite comme argument «les dernières mesures volontaristes engagées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en direction de la communauté nationale établie à l'étranger, en matière de logement, d'emploi ou d'investissement». Le Premier ministre a évoqué dans son discours d'ouverture la nécessité d'associer notre jeunesse au développement du pays. Et ce, en reconnaissant que le chômage «demeure pesant sur la catégorie des jeunes, notamment les jeunes diplômés qui sont très nombreux dans toutes les spécialités». Et de reconnaître également qu'en dépit des efforts consentis par l'Algérie avec sa politique volontariste de soutien des jeunes, et qui a vu la création, au fil des années, de centaines de milliers de microentreprises par les jeunes, dont plus de 500.000 ont été des réussites, les start-up dans le domaine des technologies de l'information «se comptent encore par centaines seulement en Algérie». Pourtant, souligne-t-il, des efforts considérables ont été consentis pour le développement dans ce domaine. Il dira que nous avons annuellement plus de 20.000 diplômés universitaires dans le domaine numérique. Et, précise-t-il, nous disposons de dizaines de milliers de kilomètres de fibre optique à travers tout le pays. Et de souligner : «Nous travaillons à la mise en place d'une administration et d'un environnement numériques dans tous les domaines». Ahmed Ouyahia a reconnu : «Certes, nous ne disposons pas encore de villes intelligentes mais nous avons déjà quelques noyaux appelés à se développer». Les villes intelligentes exigent un haut débit et une connectivité à haute capacité.

Younes Grar, spécialiste algérien des TIC et ex-chef de cabinet du ministre de la Poste, des Technologies de l'information et du Numérique, a affirmé pour sa part que «les villes intelligentes» sont une option nécessaire pour les pays qui veulent réduire leur consommation en matière d'énergie et de ressources naturelles comme l'eau et autre.

Mais, dit-il, «ce n'est pas seulement par de pareilles rencontres que les nouvelles villes intelligentes vont être créées». Pour lui, «la création de villes intelligentes est tout a fait possible en dépit des contraintes qui peuvent bien être dépassées, s'il y a véritablement une volonté politique». Il dira que la création ou la réussite des villes intelligentes est conditionnée par la capacité de raccordement à Internet et par le haut débit. «C'est simple, il faut raccorder tous les foyers du pays et toutes les institutions et les zones d'activités», ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, même à Alger, regrette-t-il. Sans parler de certaines wilayas du sud du pays, a-t-il précisé. Pour l'expert, il faut des projets biens précis, un programme bien défini avec des objectifs à atteindre pour la réussite de ce nouveau modèle. En rappelant que la mise en œuvre du projet e-Algérie, élaboré par des experts nationaux et internationaux en 2013, était vraiment un échec.