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Constantine - La chemma fabriquée par la SNTA introuvable

par A. Mallem

Les consommateurs de tabac à chiquer de plusieurs communes de la wilaya se plaignent de faire face à une pénurie chronique de ce produit, qui dure depuis plus de trois mois, et qu'ils arrivent à peine à se procurer un sachet ou deux au marché noir.

Pendant ce temps, les prix ont évidemment grimpé de 120 dinars le sachet à 170 dinars pour la qualité «Makla» qui est la plus prisée et qui se trouve être consommée même par de vieilles femmes, nous a expliqué M. Boudjadja, gérant d'un kiosque à tabac à Hamma Bouziane, dans la banlieue nord de Constantine. Celui-ci a ajouté que la pénurie s'est installée partout, à Hamma Bouziane aussi bien qu'à Constantine, au Khroub, à Zighoud Youcef, etc. Quant aux autres wilayas de l'Est qui sont servies à partir de l'usine d'El-Haria, dans la daïra de Aïn Abid, la situation est presque la même.

Des responsables à la production de l'usine de la SNTA nous ont affirmé que le tabac à chiquer, toutes qualités confondues, existe et est produit à profusion par leur unité qui exécute son programme de production normalement. « A notre niveau, il n'y a aucune pénurie », nous ont-ils affirmé. Et de signaler dans la discussion qu'aujourd'hui les consommateurs sont contraints de recourir à un nouveau produit, «Gosto», qui a investi le marché. «C'est un tabac à chiquer fabriqué clandestinement à travers le territoire national dans des ateliers implantés dans des caves d'immeubles, dans des champs et un peu partout là où il n'y a pas de regards indiscrets. Mais distribué et vendu le plus normalement du monde dans les kiosques», nous ont expliqué nos interlocuteurs.

D'autres travailleurs de la même usine nous ont confirmé que la pénurie de tabac à chiquer existe effectivement sur le marché. Et de mettre cela sur le dos de leur partenaire la société émiratie ETC, qui opère à leur niveau en prenant toute la production qu'ils fabriquent pour la commercialiser. « Nous avons remarqué depuis quelque temps un cafouillage au sein de cette société à propos de la commercialisation du tabac. Apparemment, les responsables de l'ETC cherchent à se débarrasser des intermédiaires et commercialiser eux-mêmes le produit en créant leur propre réseau commercial. Et d'après les dysfonctionnements et les pénuries que cela provoque, il est évident qu'ils ne sont pas arrivés à écouler toute la production de cigarettes, tabac à chiquer, etc. Ils détiennent de gosses quantités invendues, affirment nos sources. Ils veulent éliminer les dépositaires et les agents agréés, dont les deux gros dépositaires qui détiennent depuis longtemps le monopole de la distribution du tabac dans la région Est, identifiés l'un à Aïn M'lila et l'autre à Mila. D'autre part, les dirigeants d'ETC veulent totalement changer le système de commercialisation. Celui qu'ils cherchent à mettre en place ne s'appuiera plus sur le réseau de dépôts en vogue à la SNTA, mais sur des agents de la société qui se déplaceront directement chez les dépositaires pour leur livrer le tabac ».

Ni les responsables de la SNTA dont la direction générale se trouve dans la ville d'El-Khroub, ni ceux de la société émiratie n'ont pu être joints hier au téléphone afin de nous donner leur avis sur la question des pénuries.