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Banque mondiale: L'économie numérique comme planche de salut

par Yazid Alilat

  L'économie numérique est capable de développer les économies des pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique), et, surtout, constitue un réel moteur de la croissance dans cette région. C'est du moins l'avis de la Banque mondiale, qui organise, aujourd'hui lundi et demain mardi, à Alger une conférence régionale de haut niveau, sur la contribution de l'économie numérique à la croissance des pays de la région, et la promotion de l'innovation.

M. Rabah Arezki, économiste en chef à la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique, a ainsi expliqué, hier dimanche, à la Radio nationale, que l'objectif de cette conférence, avec comme thème : «les jeunes, la technologie et la finance» est, justement, d'expliquer les mécanismes de mise en place d'une économie numérique, qui doit devenir un des moteurs de la croissance, dans la région. Cette conférence, organisée par le ministère des Finances, en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire arabe, qui fait partie du programme de la BM, relatif au soutien au développement des technologies de l'information, de l'innovation et de l'emploi de jeunes, réunira des décideurs publics, des entrepreneurs et des chercheurs, notamment, de la région MENA. Selon M. Rabah Arezki, «la région MENA s'est reposée, depuis longtemps, sur des moteurs de croissance liés à la dépense publique, et l'heure est de faire du secteur privé le moteur de la croissance, ainsi que le secteur des services, incluant l'économie numérique''. Car en fait, l'économiste en chef de la BM a relevé que dans la région, «il y a certains obstacles à lever pour que la connexion de l'économie numérique et la jeunesse soit plus productive, aujourd'hui». «L'économie numérique peut supporter et créer l'emploi, la création de ?start up' et donc de la croissance», estime-t-il, soulignant que «l'objectif de la conférence de la BM sur l'économie numérique, dans la région MENA «est de comprendre l'émergence de cette nouvelle économie numérique, qui se met en place.» Pour lui, «il faut que le système éducatif s'adapte aux métiers de demain, et le passage à cette économie nouvelle, dans la finance», estimant qu'il faut, pour cela, «libérer certains éléments qui permettent des transactions plus flexibles, la régulation, encourager la concurrence et l'innovation, et là, il faut sortir d'une réglementation prudentielle et qui encourage l'initiative et le partenariat». M. Rabah Arezki a expliqué que «le message de la BM est d'innover par une fluidification de l'économie, et enlever les freins comme dans le système de paiement, qui ne permettent pas à cette économie (numérique, Ndlr) d'arriver à son potentiel», avant de relever qu' «il y a, pour la région, d'énormes efforts à faire pour soutenir cette économie».

Plus direct, il a souligné que : «nous sommes au milieu d'une transformation technologique majeure et il faut apprendre donc, à cette jeunesse, d'en faire un atout au lieu de s'exposer à des risques très importants».

En outre, «il faut être constamment à la pointe de ces développements, et faire en sorte que le système éducatif ne forme plus pour l'emploi public, mais pour une économie dominée par les services», a t-il ajouté, avant d'affirmer que «le système éducatif dans la région doit évoluer avec le secteur privé», et donc, «il faut aller à l'économie digitale, qui abaisse les coûts dans les transactions et la création d'emplois dans les plate-formes digitales». Pour l'économiste en chef de la BM, pour la région Mena, «nous sommes au milieu d'une transformation technologique mondiale, et il faut que la région s'adapte à ces changements et les utilise pour le mieux.» Optimiste, il estime pourtant que «dans les pays en développement, le potentiel de création d'emplois, grâce à cette technologie, est beaucoup plus important que dans les pays avancés», car «il faut juste limiter les risques et encourager l'innovation et la concurrence».