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Bac 2018: Le report soumis au gouvernement cette semaine

par Yazid Alilat

Le baccalauréat 2018 devrait se dérouler entre les 19 et 24 juin prochains, soit quelques jours, seulement après la fin du mois de Ramadhan. C'est ce qu'a annoncé, hier, dimanche, à la radio nationale la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit. Elle a expliqué qu'après une large consultation, 71% se sont prononcés pour le report des dates du baccalauréat, pour que cet examen de fin du cursus scolaire ne coïncide pas avec le mois de Ramadhan, prévu en principe à partir du 15 mai prochain. «Les consultations que nous avons menées auprès des élèves et parents d'élèves, les chefs d'établissements, les enseignants et les inspecteurs, ont proposé ces dates», a-t-elle ajouté. Pour autant, la décision sera soumise au gouvernement, cette semaine, qui devrait valider ces dates, a précisé la ministre, selon laquelle seuls 7% des établissements scolaires, à l'échelle nationale, ont été touchés par la grève du Cnapeste. Le baccalauréat 2017 s'est déroulé en 2 sessions, du 11 au 15 juin pour la session normale, et du 13 au 18 juillet pour la session de rattrapage pour les «retardataires», qui avaient été exclus pour être arrivés en retard aux centres d'examen. Le Président Bouteflika était, ensuite, intervenu, suite à l'appel des parents d'élèves, pour décider d'une session de rattrapage, rappelle-t-on. Mme Benghebrit a expliqué, par ailleurs, sur le problème de rattrapage des cours, dans les wilayas touchées par la grève des enseignants, que «les inspecteurs sont présents sur ce registre et ont déjà formé dans les deux wilayas touchées par ces grèves», ajoutant que «l'idée est de mettre l'accent sur ce qui est essentiel par rapport au programme annuel». «Le retard était de 50 jours pour Blida et Bejaia, et 20 jours sur l'ensemble du territoire national», a souligné la ministre, qui a rappelé que «pour Blida, et durant la grève, il y a eu un recrutement de contractuels, ce qui a permis de prendre en charge la relève des enseignants (grévistes)». «Et, là-dessus, pas d'inquiétude, puisque le rôle de l'Etat, à travers l'Education, est d'assurer la continuité des apprentissages», poursuit la ministre, qui a ajouté que «nous avons le dispositif approprié pour ne pas être victimes d'une situation comme celle des grèves». Elle a, également, éludé les appréhensions des parents d'élève sur l'absence d'expérience des enseignants contractuels, soulignant que ?de toutes les façons, les nouveaux enseignants ne sont pas seuls dans la nature : il y a les inspecteurs et les enseignants qui les soutiennent pour assurer une scolarité honorable.» Pour autant, une «école de qualité ne peut être atteinte, lorsqu'il y a des perturbations, cela devient plus complexe», reconnaît, d'autre part, la ministre de l'Education nationale, selon laquelle «la problématique est de savoir comment rendre l'école plus inclusive et avoir plus d'accessibilité pédagogique.» «Notre priorité est la formation, et la gestion notre objectif permet de résoudre les problèmes socioprofessionnels des enseignants», a-t-elle ajouté. Elle a, également, démenti les accusations de certains partis qui l'accusent d'instrumentaliser les aspects identitaires, affirmant que «c'est totalement faux. Il suffit de lire le contenu des programmes et notes que nous donnons. Le point essentiel est que l'on parle de l'algérianité, l'amazighité, l'arabité». D'autre part, concernant la réforme du baccalauréat, Benghebrit a indiqué que «ce qu'on va faire, c'est reprendre ce dossier avec nos partenaires sociaux, car certains ont dit qu'ils n'avaient pas vu la mouture finale. Elle leur sera, de nouveau, présentée», explique la ministre, selon laquelle «l'axe fondamental est la prise en compte du contrôle continu, et après le dossier sera présenté au gouvernement.» Elle a, encore, ajouté que «nous sommes en train de travailler sur ce dossier, et sur tout le système d'évaluation du baccalauréat, car le facteur commun est qu'effectivement l'évaluation reposait sur une restitution de ce qui était enseigné, et cela ne permet pas au citoyen, d'affronter des situations nouvelles et de répondre aux besoins de sa société». «Il faut, donc, mettre en place le Plan national du contrôle continu, qui puisse être adapté au Plan national des apprentissages», a insisté la ministre de l'Education nationale. Le nouveau baccalauréat, réformé, est prévu pour 2021, a annoncé Mme Benghebrit, selon laquelle «il y aura un recentrage sur les matières essentielles, car nous allons présenter une proposition mixte qui prenne l'essentialité des matières premières.»