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Ould Abbès garde le suspense sur la candidature de Sellal

par Moncef Wafi

  Les ministres candidats du FLN aux législatives du 4 mai prochain n'utiliseront pas les moyens de l'Etat, pendant la campagne électorale, a annoncé, hier, le SG du FLN, Djamel Ould Abbès, en application de la loi. Il précisera que le président de la Haute Instance chargée de la surveillance des élections, Abdelwahab Derbal, s'y oppose formellement. «Si des documents faisant état de l'utilisation des moyens de l'Etat p,ar des responsables tombent entre mes mains, je vais actionner les procédures judiciaires», avait déclaré ce dernier, à ce propos.

Il a rappelé que la loi est claire à ce sujet, «il est clair que l'utilisation des moyens de l'Etat est interdite par la loi», estimant que peu importe le statut du candidat, ce dernier ne doit pas exploiter l'argent public pour faire sa propre promotion. «Nul n'est au-dessus de la loi», expliquera-t-il encore. M. Derbal a, également, précisé qu'il s'agit d'une question d'éthique, déplorant, au passage, cette logique de fait qui autorise le responsable à être servi, alors que sa mission est de servir l'intérêt général. Si cette éventualité est posée c'est que des antécédents ont été, déjà, enregistrés par un passé pas aussi lointain que ça. Des critiques avaient été formulées par les partis politiques quant au double objectif des visites de travail sur terrain de certains ministres de la République qui débordaient sur une campagne électorale qui ne disait pas son nom.

A l'époque, Amar Ghoul, alors ministre du Tourisme et président de TAJ, n'hésitait pas à confondre allègrement activités partisane et officielle. Nabil Yahyaou, son porte-parole de TAJ s'était expliqué, en affirmant qu'«il n'y a rien qui empêche un ministre de faire une activité politique, au terme d'une visite d'inspection». Selon lui, «plusieurs ministres procèdent, de la même manière, depuis l'ouverture politique», n'hésitant pas à évoquer une «tradition politique instaurée depuis le multipartisme».

Au total, ce sont huit ministres FLN qui ont présenté leurs dossiers de candidature : Boudjemaa Talai, ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelmalek Boudiaf, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Ghania Eddalia, des Relations avec le Parlement, Abdelouahab Nouri, de l'Aménagement territorial, du Tourisme et de l'Artisanat, Abdeslam Chelghoum, de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Tahar Hadjar, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelkader Ouali, des Ressources en eau et de l'Environnement et de la ministre déléguée auprès du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Aicha Tagabou. Ces derniers, selon Ould Abbès, ne sont pas tenus de démissionner mais devront quitter leurs responsabilités, deux mois avant la date des législatives. «Soit aux SG de se charger de gérer les affaires des ministères soit des ministres, par intérim, qui devront le faire», a-t-il précisé. Quant à la candidature du Premier ministre, à la tête de la liste d'Alger, le SG du FLN est resté évasif, renvoyant la réponse au chef de l'Etat. «L'engagement de M. Sellal est étroitement lié au président de la République, en ce sens qu'il occupe le poste de Premier ministre et non celui de ministre », alors qu'auparavant il avait soutenu que «M. Sellal n'a pas présenté sa candidature, jusque-là, mais il est le bienvenu s'il se porte candidat sur la liste du FLN». Ould Abbès a rappelé que le FLN a enregistré plus de 6.200, «6.228 candidats dans 48 wilayas», et que la commission des candidatures qui étudie les dossiers de 6 wilayas par jour, «sélectionnera les candidats dans la transparence et la démocratie».