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Fonction publique: Nouvelle grève de l'intersyndicale

par Moncef Wafi

La mobilisation syndicale sera, de nouveau, confrontée à la réalité du terrain, à partir d'aujourd'hui, dans sa deuxième salve de grève cyclique entamée le 17 octobre dernier.

Pour deux jours, les 24 et 25 octobre, l'intersyndicale autonome de la Fonction publique persiste et signe dans son bras de fer avec le gouvernement jusqu'à satisfaction totale de ses revendications. Ces prochaines 48 heures seront, certainement, cruciales dans la vie de l'intersyndicale qui compte sur la poursuite de la mobilisation des fonctionnaires dans l'Education, la Santé, la Formation professionnelle et l'Administration publique escomptant faire mieux que les chiffres enregistrés, lors de la première phase des débrayages.

 Selon les chiffres communiqués par les représentants syndicaux, le taux national du suivi de cette grève a atteint 70% dans les communes, 40% dans l'administration de l'Enseignement supérieur, 76,30% dans les différents corps de l'Education, 75% dans la Santé, 79% dans la corporation des vétérinaires et 48% dans les structures de la Formation professionnelle.

De son côté, le gouvernement a donné d'autres pourcentages de la mobilisation, les réduisant à leur plus simple expression, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, avançant un taux de suivi de 9,24%.       

Dans sa première évaluation, l'intersyndicale autonome de la Fonction publique, réunie jeudi dernier, au siège national du SNPSP, a réitéré son attachement à la plate-forme de revendications contenue dans le préavis de grève, concernant les dossiers de la retraite, du code du travail et du pouvoir d'achat. En prévision de l'arrêt de travail d'aujourd'hui, les 13 syndicats ont appelé «la base et les travailleurs des différents secteurs de la Fonction publique à se mobiliser et à unifier leurs rangs et poursuivre la lutte syndicale afin de protéger leurs acquis et faire valoir leurs doléances» face à ce qu'ils qualifient d'«atteintes aux libertés syndicales» dénoncées dans un communiqué rendu public. L'intersyndicale rapporte «les menaces et les répressions» subies par les délégués syndicaux et les travailleurs grévistes «via des réquisitions illégales», citant en exemple le cas «des représentants du SNPSP, traduits en justice et ceux de la SNATEG licenciés illégalement». Le Dr Merabet, président du SNPSP avait indiqué qu'«en plus de l'interdiction d'affichage et l'empêchement des syndicalistes de tenir des assemblées générales, deux délégués du SNPSP ont été convoqués, en référé, par le tribunal de Sidi M'hamed, pour un motif lié à la manifestation qui a eu lieu, il y a plusieurs mois. Il est clair que l'objectif des responsables du secteur n'est autre que d'entraver notre action». Le bloc syndical de la Fonction publique, dénonçant également le mutisme du gouvernement et sa fuite en avant, a appelé les politiques et les représentants du peuple, «à assumer leurs responsabilités en rejetant les projets de loi en voie d'être présentés». L'intersyndicale, et en absence de propositions concrètes du gouvernement, promet de durcir le mouvement dans la durée.