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![]() ![]() ![]() Enseignants contractuels: Rassemblements dispersés et interpellations parmi les manifestants
par Abdelkrim Zerzouri ![]() Les
manifestations organisées, hier, par les enseignants contractuels à travers
plusieurs wilayas, même si elles tiennent encore la route, ont montré qu'il y a
« un essoufflement dans les rangs », de l'aveu des organisateurs eux-mêmes. De
petits groupes de contractuels qui se sont rassemblés, hier, à partir de 10h,
devant les directions de l'Education des grandes wilayas, brandissant des
banderoles et scandant des slogans contre la ministre de l'Education nationale,
revendiquant, haut et fort, leur intégration sans conditions, ont été
rapidement dispersés par les forces de police. Certains manifestants ont été
embarqués dans les véhicules de police, puis relâchés sur le lieu même, juste
après la dispersion des manifestants. Leurs pièces d'identité leur ont été
retirées, et ils ont été convoqués au commissariat, où ils se trouvaient, hier,
dans l'après-midi, au moment où nous mettions sous presse. Changement
remarquable dans le traitement ou la gestion de ce mouvement de contestation
par les services de sécurité. Après avoir relativement toléré ces
manifestations, les services de maintien de l'ordre public passent à l'action
pour disperser et évacuer tout regroupement, quitte à user de la manière forte.
Désormais, « il y a un avant et un après 18 avril » sur le plan de la gestion
de ce dossier par les services de sécurité, font remarquer des observateurs.
Depuis le jour où les contractuels ont été évacués de la ville de Boudouaou, dans la nuit du 18 au 19 avril, les pouvoirs
publics ont montré que « plus aucun rassemblement des contractuels ne sera
toléré ». Même à Béjaïa, où des contractuels de
plusieurs wilayas se sont regroupés, ces derniers jours, devant le siège de la
direction de l'Education, il a été mis fin au mouvement, jeudi dernier, après
concertation entre les concernés. Les déclarations de la ministre de
l'Education nationale concernant l'inscription de 24.000 au concours du 30
avril prochain ne sont pas, totalement, dénuées de fondement ou destinées
uniquement à casser le mouvement de contestation. D'après des sources
syndicales et d'autres administratives, les contractuels se sont bien inscrits
sur les listes des candidats, au concours du 30 avril, et en nombre important.
Dans ce contexte, on estime que l'intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a rejoint la position de ses ministres,
confirmant que le recrutement, sans concours, est impossible, a dissuadé les
concernés de continuer à mener des actions de contestations. Et, le délai des
inscriptions ayant été prolongé, nombreux ont saisi cette perche pour
s'inscrire au concours, dans l'espoir de tirer profit des avantages qui leur
ont été accordés, dans ce cadre, à savoir : la valorisation de l'expérience
professionnelle et la possibilité de reconduction des contrats, en cas d'échec
au concours en question. Mais, selon le coordinateur national des enseignants
contractuels, Bachir Saïdi, « aucun contractuel ne
s'est inscrit à ce concours, et la protesta va continuer ». Après les sit-in à
travers l'ensemble des directions de l'Education du pays, afin de dénoncer «
l'injustice » des autorités, la coordination a pris la décision de « réinvestir
le campement de Boudouaou et tenter de marcher vers
Alger », nous dira-t-il. « Rendez-vous est fixé, ce lundi 25 avril, à Boudouaou pour entamer notre marche vers Alger, mardi matin
», annoncera-t-il dans ce sillage. Pour rappel, la ministre de l'Education
nationale avait indiqué que « l'État a fait preuve d'une grande sagesse dans le
traitement de ce problème et a pris en charge les préoccupations, en initiant
des mesures, notamment relatives au retard dans les salaires et dans certaines
wilayas, le rétablissement des primes auxquelles ils avaient droit, en sus de
l'avantage relatif à la valorisation de l'expérience professionnelle, en faveur
des candidats qui s'inscriront, au concours du 30 avril ».
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