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Sa mise en service annoncée pour le 1er janvier dernier : La Station de déssalement d'El Mactaâ, en butte à des «blocages administratifs»

par Houari Barti

Des contraintes d'ordre «administratif» seraient à l'origine de la «mise en veille» de l'entrée en service de la Station de dessalement d'eau de mer (SDEM) d'El Mactaâ, annoncée pourtant pour le 1er janvier dernier. Selon des sources concordantes, une réunion qui devait réunir, hier, l'ensemble des acteurs concernés par cette mise en service a, finalement, été reportée pour une date ultérieure. Ce qui confirme que les «contraintes administratives» susmentionnées n'ont toujours, pas été levées, même après la récente visite, à Oran du ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, M. Abdelwahab Nouri. La wilaya d'Oran continue, donc, de puiser l'essentiel de sa ressource en eau potable, à partir des barrages de Chellif et Kerrada, via la Station d'épuration de Sidi Lahdjal, dans la wilaya de Mostaganem, grâce à la conduite du MAO.

Pour ce qui est de la nature de ces blocages administratifs, rien n'a été à ce jour, communiqué par l'entité qui gère la SDEM, à savoir: TMM (Tahlyat Myah Maqtaâ). L'entrée en service de la SDEM d'El-Mactaâ devait assurer, à Oran, une alimentation en eau potable, provenant à 100 % du dessalement. Mais elle devait, surtout, permettre à Mascara, une wilaya qui «souffre» de manque d'eau potable, de bénéficier d'un apport supplémentaire de 130.000 m³, d'ici 2018. Parmi les zones qui attendent, avec impatience, ces nouveaux apports, l'on cite les localités de Sig, Mohammadia et Zaghloul, entre autres.

A Oran, la localité de Oued Tlelat où il y a un projet de construction de 35.000 logements, dépendra, également, de la SDEM d'El Mactaâ pour pouvoir répondre à la demande, en AEP, de la population. Une fois, la mise en service de la SDEM d'El Mactaâ lancée, Oran recevra un apport avoisinant les 268.000 m³ d'eau dessalée. Cet apport sera acheminé par la conduite du MAO vers la station de pompage de Hassi Ben Okba, pour atteindre, ensuite, les réservoirs de Belgaïd. Pour les responsables locaux du secteur de l'eau, l'alimentation de la wilaya d'Oran, à partir de la SDEM El Mactaâ, assurera un avantage indéniable en matière de «temps de réponse», (NDLR: temps nécessaire aux réservoirs pour se remplir), vu sa proximité de la wilaya d'Oran, comparé à la station d'épuration de Sidi Lahdjal. La méga-station de dessalement d'eau de mer d'El-Mactaâ est, rappelle-t-on, la plus grande au monde, avec une capacité de production de 500.000 m³/jour. Elle utilise le système de l'osmose inverse, qui reste le système le plus économique, existant dans cette industrie. En outre, la particularité de cette usine est qu'elle utilise un autre système, pour la filtration d'eau de mer, par l'utilisation de membranes (technologie japonaise). Il est à noter que le projet, qui a coûté 491 millions USD, est géré par «Tahlyat Myah Maqtaâ».

La société est détenue à 43% par Algerian Energy Company (AEC), à 10% par l'Algérienne des Eaux (ADE) et à 47% par Menaspring Pte Ltd (Singapour).