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Tourisme : Les Algériens à la rescousse de la Tunisie

par Abdelkrim Zerzouri

Les affaires carburent à plein régime pour les voyagistes. Turquie, Dubaï, Maroc et Tunisie, des destinations devenues presque traditionnelles au fil des ans, sont encore prisées cette année 2015 par les vacanciers algériens. Tous les vols vers ces pays affichent complets jusqu'au début du mois de septembre. Mais, sans conteste, le voisin de l'Est tire tout à son profit. Tant de facteurs plaident en faveur de cette destination, presque impossible à concurrencer par d'autres régions touristiques. «En premier lieu, il y a les prix abordables, et puis il y a aussi cet accès terrestre qui facilite le déplacement en groupe et en famille», estiment des voyagistes. Ajoutant à ce propos que si la frontière terrestre ouest était ouverte, les Marocains viendraient certainement grignoter une part de ce tourisme de masse, mais pour le moment, le Maroc n'a même pas renforcé sa flotte aérienne pour accueillir les nombreux vacanciers algériens qui ont choisi cette destination et dont le nombre pourrait dépasser les 100 000 visiteurs cette année, selon des estimations de voyagistes algériens.

En tout cas, «malgré les derniers attentats sanglants qui ont secoué La Tunisie, elle garde toujours le Top de l'affiche des destinations dans le choix des vacanciers algériens. Ces derniers ont promis à travers les réseaux sociaux, au lendemain de l'attentat de Sousse, suivi par des annulations massives de séjours des Européens, d'investir la Tunisie et ils l'ont fait», a indiqué le président du Syndicat National des Agences de Voyage (SNAV) région ??Est'', M. Farid Larbaoui. L'afflux est tellement important qu'il faut parfois patienter entre trois et cinq heures pour accomplir les formalités douanières et passer de l'autre côté de la frontière, témoignent pour leur part des Algériens à leur retour de Tunisie. Selon nos interlocuteurs, le passage par les postes de contrôle algériens est plus rapide, alors qu'au niveau des postes tunisiens c'est un véritable calvaire. «Rien que pour payer la taxe des 30 DT, on est obligé de patienter plus d'une heure devant la caisse pour se faire établir le bon à l'aide d'une lente imprimante. C'est regrettable que les Tunisiens n'aient pas appliqué leur promesse d'alléger ces formalités de passage par les frontières terrestres», a-t-on indiqué.

Pour les vacances, «tout s'est bien passé», affirment avec satisfaction nos témoins. «Des tarifs réduits jusqu'à 40 % dans des hôtels de trois et quatre étoiles, exclusivement occupés par des Algériens et des Tunisiens, mais le service laisse à désirer par certains endroits, comme il fallait s'y attendre un peu car les hôteliers ont réduit la main-d'œuvre en activité durant la saison estivale après la vague d'annulations des séjours par les voyagistes européens», relèvent des vacanciers. Relativement, les Algériens ont effectivement sauvé la saison touristique des Tunisiens. Menace terroriste ou pas, ils ont été au rendez-vous.

Selon les dernières statistiques, plus de 1,3 million d'Algériens se sont rendus en Tunisie au cours de l'année 2014 et près de 320 000 autres ont été enregistrés au cours des quatre premiers mois de l'année en cours, soit une hausse de 7,5% par rapport à la même période de l'année dernière. Des chiffres record depuis les évènements de 2010. Et les Tunisiens, conscients de toute l'importance du marché algérien, comptent encore «investir dans la communication, travailler avec les professionnels pour structurer les services, avec un changement positif d'approche et de stratégie ainsi que la promotion du tourisme de santé, de congrès et de l'évènementiel», comme cela a été mis en avant en matière des objectifs tracés par la participation des professionnels du tourisme tunisien au dernier SITEV Alger.