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Réhabilitation du vieux bâti : Diagnostic de plus de 300.000 logements

par Mohamed Addab De L'aps

Plus de 300.000 logements font l'objet d'une opération de diagnostic du vieux bâti, à travers le territoire national pour l'évaluation des risques qui les menacent, a indiqué, à l'APS, un responsable auprès du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. Menées par l'organisme national de Contrôle technique de la construction (CTC), ces études de diagnostic visent l'évaluation des risques qui menacent 304.113 logements, sur 12 sites de vieux bâti, à travers 11 wilayas. Il s'agit d'Alger, Blida, Oran, Annaba, Béjaïa, Souk Ahras, Mascara, Sidi Bel-Abbès, Constantine, Relizane et Mostaganem, sachant que pour les 4 dernières wilayas, les travaux d'expertise sont sur le point d'être achevés. Pour la wilaya d'Alger, l'opération de diagnostic concerne plus de 120.000 logements dans des bâtisses datant des 18ème, 19ème et 20ème siècles, selon le même responsable qui précise que le choix des sites concernés, relève des walis. Au cours de cette opération, le CTC, qui est, actuellement, doté de 4 directions de diagnostic et d'expertise à Alger, Annaba, Constantine et Oran, recourt aux technologies les plus récentes pour l'évaluation et le diagnostic, afin de produire une «carte d'identité» pour chaque bâtiment. «Désormais, nous ne nous contentons plus des techniques visuelles, mais nous utilisons des équipements électroniques, de dernière génération, qui peuvent même nous donner les résultats préliminaires sur place », souligne-t-il. Suite à ces opérations de diagnostic, des études seront entreprises en vue de proposer des solutions de confortement, de transformation ou de réhabilitation, voire de démolition, et ce, en fonction de l'état de l'immeuble. Il est, ainsi, prévu des opérations pilotes de réhabilitation qui seront lancées, avant la fin de l'année 2015, à travers un montage financier, incluant une aide de l'Etat. Ces opérations prendront en charge, non seulement la bâtisse et ses composantes, mais aussi le ravalement des façades, les terrasses et la restauration des parties communes. Toutefois, la prise en charge du vieux bâti nécessite un encadrement juridique qui fixe les conditions et les modalités d'intervention sur ce type particulier de constructions. C'est dans ce sens qu'un projet de décret a été élaboré et soumis au Secrétariat général du gouvernement pour concertation et enrichissement, selon le même responsable.

UNE AGENCE D'EXPERTISE SPECIALISEE

Par ailleurs, une agence va être mise en place pour prendre en charge le vieux bâti, sur tout le territoire national, et dont la mission consistera à planifier et à organiser les interventions, sur les anciennes constructions, touchées par la dégradation.Le champ d'intervention de cette future agence d'expertise comprendra l'ensemble des vieux édifices qui risquent de s'effondrer, en l'absence d'une prise en charge adéquate. Il ne s'agit pas, seulement d'immeubles d'habitations, mais aussi de sièges d'institutions publiques ou de services publics, de mosquées et de théâtres, essentiellement. De surcroît, le ministère de l'Habitat compte élaborer une carte de risque sismique, sur le tissu bâti, en Algérie, en exploitant les résultats des différentes études réalisées précédemment. La finalisation de cette carte, la première du genre, en Algérie, devrait intervenir dans les tout prochains mois. Une étude de micro- zonage sismique de la wilaya d'Alger, réalisée en 2005 par les experts du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS), avait révélé l'existence d'un danger sur le tissu bâti algérois qui pourrait être, fortement endommagé en cas de tremblement de terre d'une magnitude de 6,5 sur l'échelle de Richter. Un scénario catastrophe a également été élaboré sur la base d'une étude de vulnérabilité de bâtiments stratégiques. Selon les résultats de l'étude, un séisme de forte magnitude entraînera d'importants dégâts, à certains bâtiments tel l'hôpital Mustapha Bacha (Alger). Le CGS a, aussi, achevé récemment, des études de micro-zonage sismique de Blida et de Constantine, indiquant que près de 40% des immeubles, dans ces deux wilayas, pourraient être classés «rouge» (inhabitable) ou «orange» (très vulnérable) après un éventuel séisme.