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Education : Pas de ponctions sur salaires pour les grévistes

par Salah-Eddine K.

«Encore une année de paix et l'Enseignement n'en sortira que plus renforcé», a affirmé, hier, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, lors de son intervention au ?Forum d'El Moudjahid'.

Optimiste à plus d'un titre puisque les classes d'examens (Bac, BEM ainsi que celles d'entrée au Moyen ) ont, à quelques exceptions près, selon la ministre, finalisé leur programme annuel et ce, en dépit de la grève d'un mois qu'a connue l'Education nationale, dans ses trois paliers, en février dernier. La ministre a expliqué que la grève n'a été, en fait que de 10 jours, puisqu'elle a coïncidé avec les vacances scolaires d'hiver. La ministre a déclaré avoir mis tous les moyens pour le rattrapage des cours perdus, en dispensant des cours, en classe ou par CD et autres moyens pédagogiques et cela, sous le contrôle d'inspecteurs spécialisés en la matière.

Benghabrit a estimé que l'Enseignement a besoin de stabilité qui s'installerait dans le secteur et qui est, à même, de lui donner un souffle nouveau pour aller vers les réformes attendues. Elle évoquera, à cet effet, la Charte de l'enseignant. Charte par laquelle enseignants et tutelle s'engageront, par un consensus, à mettra au-dessus, l'intérêt de l'élève et celui de l'enseignant. Autrement dit, explique l'intervenante, il y a lieu de concilier, entre le droit à la grève et le droit à l'enseignement, qui sont, tous deux, constitutionnels. Pour elle, «c'est, seulement, de cette manière que nous arriverons, ensemble, à résoudre les problèmes qui se posent à l'enseignant et à l'Education».

La ministre a appelé à ce que les enseignants fassent confiance à leur tutelle. Et de dire que le secteur a besoin de l'effort de tout un chacun pour l'améliorer. La ministre fera un plaidoyer pour la stabilité du secteur et annoncera, dans la foulée, la suspension des ponctions sur salaires et sur les primes de rendement dont ont fait l'objet les enseignants, après la grève de cette année. Evoquant d'autres préoccupations et, notamment, le déficit en encadrement, du secteur, la ministre a fait part de nouveaux recrutements de 19.000 enseignants et de son intention de réformer des écoles de formation de l'Education nationale, en modernisant leur contenu d'enseignement.

Le préscolaire, la réhabilitation des écoles primaires, la violence, en milieu scolaire, ont été, également, abordés par la ministre. Sur le premier point, elle indiquera qu'elle ne ménagera pas d'effort pour donner la chance, aux enfants, de passer par le préscolaire, avant d'aller à l'école. Elle estime que permettre aux enfants de faire le préscolaire c'est réparer une injustice, dès lors qu'une partie des enfants en a, déjà, bénéficié. La ministre s'est dite, en faveur de l'adaptation de l'école aux conditions géographiques et sociales des régions (Sud, montagne ?) par contre, elle reste ferme sur les sujets des examens qui doivent être les «mêmes pour tous et qui restent le référent national».

Benghebrit s'est ensuite, longuement, étalée sur le sujet de la violence, en milieu scolaire. Elle expliquera que la violence est souvent accompagnée d'omerta ou loi du silence et dans beaucoup de cas les parents n'osent pas déposer plainte de peur de représailles. Enumérant les violences d'ordre physique et psychologique que subissent les enfants, la ministre indiquera qu'il n'y a pas pire violence que celle exercée contre les enfants car ils ne feront que subir cette violence avec de dramatiques conséquences. La ministre s'est dit pour la réactivation des cellules pédagogiques d'écoute et pense que des activités culturelles peuvent contribuer à réduire, grandement, le phénomène.