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BENI-SAF: La corniche inférieure inquiète

par Mohamed Bensafi

L'éboulement qui a fait récemment des victimes, près d'Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, n'a pas été sans rappeler les risques de chutes de rochers et de pierres, menaçant au quotidien les usagers des routes ou chemins situés au pied des montagnes.

À Béni-Saf, le spectre des effondrements plane et pèse considérablement sur les usagers du front de mer. Une corniche, reliant le port à la plage de Sidi Boucif (une crique non autorisée à la baignade), qui reste particulièrement dangereuse, notamment en temps pluvieux. Aménagée au pied des pics vertigineux, l'étroite route, qui s'étend sur un peu moins d'une borne, connaît, ces derniers temps, selon des témoins oculaires, et de temps à autre, des chutes de pierres qui peuvent, à tout moment, occasionner de graves conséquences corporelles et/ou matérielles.

 Aussi, emprunter cette route, fréquentée surtout par des poids lourds chargés de sable (!) depuis plusieurs mois, avec les secousses qu'ils génèrent, devient un véritable cauchemar tant pour les automobilistes que pour les riverains et les amateurs de la pêche à ligne ou encore de jogging. D'ailleurs, dans un passé récent, un rocher tout entier s'était détaché d'une hauteur de plus de 50 mètres avant de s'écraser sur la chaussée. La situation est donc à prendre au sérieux, surtout si l'on sait que cette route, par son rang de chemin d'évitement, connaît un trafic chaque jour plus important. Ainsi, des citoyens réclament à ce qu'elle soit sécurisée. Cela devra permettre ainsi de déclencher des mesures d'urgence adéquates, par exemple, par l'installation de grillage sur les flancs des montagnes ou sur les versants les plus abrupts, comme il se fait un peu partout. Des barrières para-pierres destinées à retenir les morceaux de pierres ou d'amortir leur choc s'ils arrivent à se détacher du rocher. Mais aussi, et surtout, l'installation des panneaux de signalisation sur ce magnifique chemin de promenade. Enfin, on retiendra que les chutes de pierres sont généralement dues à des mouvements de terrain. Par mouvements de terrain, on entend affaissements ou effondrements liés aux cavités souterraines, éboulements ou chutes de pierres et/ou de blocs, glissements de terrain, retrait-gonflement des sols argileux. Ces mouvements, plus ou moins rapides, du sol et du sous-sol, interviennent sous l'effet de facteurs naturels divers, comme de fortes précipitations, une alternance de gel et dégel, ou sous l'effet d'activités humaines touchant aux terrains comme le déboisement, l'exploitation de matériaux ou les travaux de terrassement. Génial, si l'on penserait à une mise en terre de plants de pins d'Alep, par exemple !