Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Magistrats faussaires : Le juge veut un complément d'information

par Mohamed Mehdi

Le verdict, attendu hier, du procès en diffamation intenté par Mohamed Djeghaba, l'ancien ministre des Moudjahidine, contre Benyoucef Mellouk, ancien fonctionnaire du ministère de la Justice, qui a révélé l'affaire des «Magistrats faussaires» en 1992, n'a pas été prononcé. Le juge veut «un complément d'information». En d'autres termes, l'affaire est renvoyée vers une autre instruction, sans qu'aucun délai soit fixé.

C'est un Benyoucef Mellouk furieux que nous avons rencontré hier, à la suite de cette décision qui lui semble «injustifiable» après «plus de 22 ans que cette affaire des magistrats faussaires a été révélée à l'opinion publique». Pour Mellouk, «tant que ce régime est en place, cette affaire ne sera jamais jugée». «Ils attendent peut-être mon décès, pour liquider cette affaire dans laquelle sont impliqués 520 magistrats faussaires, mais qui touche en réalité tout le système politique algérien».

Après cinq procès intentés à Mellouk depuis 1992, jamais la justice n'est allée au vif du sujet. L'ex-fonctionnaire du ministère de la Justice, qui a perdu tous ses droits liés au poste qu'il occupait, a été accusé de «diffamation», de «divulgation de secrets» et de «vols de documents confidentiels», mais jamais la justice n'a osé ouvrir ce gros dossier et plancher sur les 520 dossiers que détient Mellouk sur des magistrats faussaires.