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Fin du 4ème round du dialogue inter-malien : L'optimisme de la Communauté internationale

par Moncef Wafi

Les acteurs du dialogue inter-malien inclusif convergent, unanimement, à reconnaître que le quatrième round des négociations, qui a débuté la semaine dernière, à Alger, pour s'achever ce jeudi, a été fructueux et augure de perspectives optimistes, quant au règlement définitif de la crise malienne. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a qualifié la quatrième phase de ces négociations d'«extrêmement avantageuse», puisqu'elle aura permis de s'entendre sur de nombreux points et surtout «de cerner les divergences, en quatre à cinq points».

On se rappelle qu'à l'entame de ce 4ème round, les discordances entre Bamako et les mouvements du Nord Mali ont poussé les partenaires du dialogue à inviter les deux parties à des «compromis». Le représentant spécial adjoint de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), Arnauld Akodjenou, avait appelé les différentes parties, impliquées dans ce processus de paix, à «faire des compromis et des concessions», pour résoudre ce conflit. Pour le chef de la diplomatie algérienne, le groupe de médiation, présidé par l'Algérie, a retenu des propositions pour aboutir «à une plate-forme de médiation» consensuelle, pour aller «vers la réalisation du traité de paix globale et définitive, au Mali, dans le cadre de la réconciliation nationale». Une question de quelques semaines pour M. Lamamra, qui se dit, confiant, dans ces négociations et dans le document intitulé : «Projet de paix et de réconciliation au Mali» révisé et soumis par l'équipe de médiation, à toutes les parties engagées dans ces pourparlers. Un document «sous forme d'une synthèse des idées débattues, lors des négociations», précisera-t-il. M. Akodjenou abondera dans le même sens, en déclarant que les négociations ont franchi une étape «décisive et importante» tout en reconnaissant que du chemin reste, encore, à parcourir pour la conclusion d'un accord de paix globale et durable, dans le Nord Mali. Pour lui, et pour tous les présents, «un accord définitif dans le Nord Mali servira, non seulement le Mali mais le reste de la région». L'équipe de médiation internationale, et dans un communiqué rendu public, à l'issue de cette quatrième phase, a souligné que «la conclusion de cet accord (?) contribuera, aussi, de manière significative à la création des conditions permettant une lutte efficace contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière organisée». Du côté malien, les deux parties se disent, également, confiantes en un accord définitif, qualifiant le stade actuel des pourparlers, d'«exceptionnel». Pour le président de la plate-forme d'Alger, Harouna Touré, «nous avons, enfin, entre nos mains, un projet d'accord sur lequel la médiation nous a demandé de réfléchir et d'apporter, quand c'est nécessaire, des recommandations pour les amendements». De son côté, Ahmed Ould Sidi Mohamed, chef du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) a, quant à lui, évoqué un avenir confiant. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, s'est félicité, de son côté, des progrès enregistrés dans les négociations. A l'issue de ce 4ème round, la médiation internationale a exhorté les différentes parties maliennes à «demeurer engagées de bonne foi» dans le processus d'Alger, en respectant, notamment, les accords de cessez-le-feu, en vigueur.

 Pour rappel, le dialogue inter-malien inclusif, sous l'impulsion d'Alger, entre Bamako et les représentants des six mouvements politico-militaires du Nord Mali : le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le Peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de Libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'Unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA dissident) ; est placé sous la méditation de l'ONU-Minusma, l'UA, la Cédéao, l'UE l'OCI, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad.