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Son aviation a bombardé la région de Mossoul : La France entre en guerre en Irak

par Moncef Wafi

Attendue, depuis quelques semaines, la France est en guerre en Irak, contre l'Etat islamique (EI), depuis hier, au lendemain de l'annonce du Président François Hollande. Deux avions ?Rafale' équipés de bombes air-sol, guidées par laser GBU 12, un avion de ravitaillement C-135 FR de l'armée de l'air et un avion de patrouille maritime ?Atlantique 2' de la marine nationale, ont ainsi décollé de la base aérienne française d'Al-Dhafra, aux Emirats arabes unis où sont stationnés 6 ?Rafale' et 900 hommes pour ce qui est de la première frappe en Irak, des positions de Daech, faisant, du coup, la France comme le premier pays à se joindre à la campagne aérienne américaine, contre les djihadistes, débutée le 8 août dernier. L'objectif : un dépôt logistique des combattants de Daech, dans la région de Mossoul, au nord-est de l'Irak, a indiqué M. Hollande, hier, dans une intervention, devant la presse «L'objectif a été atteint et entièrement détruit», a-t-il ajouté, alors que les ?Rafale' avaient effectué des vols de reconnaissance au-dessus du territoire irakien. Le locataire de l'Elysée a, également, annoncé d'autres opérations militaires, sans donner plus de détails soulignant, néanmoins, que son pays n'enverrait pas de troupes au sol, imitant, par-là, les Américains mais se démarquant de Washington en localisant leur intervention, exclusivement, en Irak, alors qu'Obama a annoncé des raids aériens contre la Syrie. Paris estime, pour sa part, qu'en absence d'un mandat onusien, on ne peut légitimer une intervention en Syrie. Le président américain a, d'ailleurs, salué l'entrée en guerre de la France, alors que son secrétaire d'Etat, John Kerry, qui devait présider, hier, une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré, à propos de la coalition d'une quarantaine de pays, initiée par Barack Obama, qu'il s'agit d'être «plus précis», dans les attributions de chacun. Dix pays arabes : l'Arabie Saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar, Oman, l'Egypte, l'Irak, la Jordanie et le Liban ont rejoint, dernièrement, cette coalition. Rappelons que Paris a déjà livré des armes aux Peshmergas kurdes.

Sur le plan interne, le président français a, également, déclaré que le Parlement sera informé, la semaine prochaine, par le Premier ministre, Manuel Valls, des conditions de l'engagement des forces françaises, en Irak. Après s'être emparé de Mossoul, la deuxième ville irakienne, le 10 juin, l'EI a conquis la majeure partie des provinces sunnites, du nord et de l'ouest de l'Irak, ainsi qu'en Syrie où les combattants de Daech se sont retirés de plusieurs positions à Deir Ezzor (est), en anticipation de frappes américaines. Du côté des Américains, leur aviation a visé, pour la première fois un camp d'entraînement de l'EI, au sud-est de Mossoul où étaient présents quelque 40 djihadistes. Les raids américains ont permis aux forces irakiennes et kurdes de reprendre certains secteurs, à l'EI, au nord de Bagdad. Alors que ces derniers jours, les combats se concentraient à une cinquantaine de kilomètres, au sud de la capitale irakienne. Selon des experts et comme parade aux raids américains, les djihadistes devront se replier sur les zones urbaines et mener des actions de guérilla. Fort de quelque 35.000 à 50.000 hommes, selon les estimations, l'EI devra, aussi, réduire sa mobilité dans les régions désertiques où ses combattants et matériel sont, facilement, repérables.