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Fausses alertes au coronavirus

par Sofiane M. & R. Boutlélis

Un cas suspect de coronavirus a été enregistré au niveau de l'hôpital docteur Tami Medjbeur d'Aïn El Türck. Selon des sources hospitalières, il s'agit d'une septuagénaire, de retour d'un pèlerinage aux Lieux saints de l'Islam (Omra), dont l'état de santé fébrile a inquiété ses proches, qui ont aussitôt suspecté une contamination au coronavirus et l'ont évacuée vers le service infectieux dudit hôpital. Les résultats des analyses ont finalement révélé que ce n'était qu'une fausse alerte, indiquent nos sources. L'équipe médicale n'a décelé qu'une certaine faiblesse chez la septuagénaire, qui a été engendrée essentiellement par la forte chaleur, additionnée à la fatigue lors du pèlerinage. La patiente a pu regagner son domicile le jour même et ce, après avoir reçu les soins nécessaires à son état de santé, précisent encore nos sources.

D'autre part, plusieurs cas suspects du coronavirus, recensés ces derniers jours parmi des pèlerins de retour des Lieux saints, suscitent de fausses craintes sur une possible propagation de cette épidémie à Oran. La direction de la santé, qui ne dispose à ce jour d'aucun chiffre précis sur les cas suspects admis aux établissements hospitaliers de la ville, rassure que toute panique est inutile. Une source autorisée dans cette direction que nous avons contactée, il y a quelques jours, soutient que les cas suspects sont sous contrôle. «Nous ne disposons pas pour l'instant d'un décompte des cas suspects admis dans les différents structures sanitaires. Nous avons, certes, enregistré deux cas suspects dans le service des maladies infectieuses (Garnison). Le premier cas est sorti du service après des tests négatifs, alors que le second est placé en isolement en attendant les résultats des analyses qui seront envoyées aujourd'hui (mardi 17 juin) par le laboratoire de l'Institut Pasteur», confie notre source.

Le chargé de la communication du centre hospitalo-universitaire d'Oran précise, de son côté, que les résultats des analyses du cas suspect hospitalisé la fin de la semaine dernière au service des maladies infectieuses sont «négatifs». «Il s'agit d'une vieille dame âgée de 72 ans de retour de La Mecque qui a été admise jeudi à la Garnison. Les analyses ont été expédiées samedi au laboratoire de l'Institut Pasteur à Alger. Nous attendons un fax qui sera envoyé aujourd'hui par le laboratoire, mais selon les premiers informations que nous avons obtenus les résultats sont négatifs», affirme notre interlocuteur.

Ces propos rassurants des services concernés ne semblent pas apaiser outre mesure les craintes de la population. Des informations relayées ces derniers jours par des journaux locaux sont à l'origine d'un début de panique parmi les proches des pèlerins et les candidats au Hadj 2014. Les services sanitaires assurent que les porteurs possibles du coronavirus ont été soumis à tous les tests nécessaires dans les situations à haut risque. La peur persiste cependant parmi les pèlerins et leurs familles. Les inquiétudes justifiées ou non des familles se sont même transformées en une phobie. Les proches des pèlerins de retour des Lieux saints sont en alerte. Au moindre signe de fatigue ou de fièvre, ils accourent aux établissements sanitaires pour exiger une hospitalisation. Un premier cas d'une personne qui a exagéré un petit rhume a été signalé dans le service des maladies infectieuses. La tension ne cesse d'accroître, en effet, parmi les proches des pèlerins depuis le décès à l'hôpital de Tlemcen de l'un des deux cas confirmés au coronavirus. Les services sanitaires soutiennent pourtant qu'aucune transmission interhumaine soutenue n'a été détectée et le risque de contracter cette infection demeure faible.

Le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) est considéré comme un cousin, plus mortel mais moins contagieux, du virus responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Comme lui, il provoque une infection des poumons, et les personnes touchées souffrent de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires. A la différence du SRAS, il génère aussi une défaillance rénale. Il n'existe pour l'heure aucun traitement préventif contre le coronavirus MERS. C'est en Arabie Saoudite, premier foyer de cette infection apparue en 2012, que le coronavirus sévit le plus, avec des centaines de personnes atteintes, dont près de 300 décès, depuis cette date. Outre l'Arabie Saoudite, des cas d'infection ont été recensés dans d'autres pays, dont l'Egypte, les Emirats arabes unis, les Etats-Unis d'Amérique, la Grèce, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Tunisie, les Pays-Bas, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Malaisie, Oman, les Philippines, le Qatar et le Yémen.