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Six «présidentiables» retenus par le Conseil constitutionnel

par Yazid Alilat

Le verdict du Conseil constitutionnel sur l'éligibilité des candidats pour la présidentielle du 17 avril prochain aura finalement consacré sans surprise la pasionaria de la politique algérienne, Louiza Hanoune, le président sortant Abdlaziz Bouteflika, l'indépendant Ali Benflis, Fawzi Rebaine (AHD 54), Moussa Touati du Front national algérien (FNA) et celui qui incarne la jeunesse algérienne, Belaïd Abdelaziz, du président du front Al-Moustakbal. Le communiqué du Conseil constitutionnel, attendu du reste par les partisans des candidats en lice comme par le microcosme politique algérien au milieu d'une vague de contestation du 4ème mandat du président Bouteflika, confirme en fait les grandes tendances de cette présidentielle. D'abord, l'acceptation de la candidature du président sortant qui est «apparu» aux Algériens à l'avant de la voiture qui l'avait conduit au siège de CC pour déposer lui-même son dossier de candidature au moment où les questions sur son état de santé devaient insistantes, n'est pas une surprise. Le président Abdelaziz Bouteflika, parti pour un 4ème mandat au milieu des contestations du mouvement «Barakat», se place comme le potentiel favori des suffrages, alors que son équipe a été construite autour de très proches collaborateurs, avec le retour d'Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem.

Né le 2 mars 1937, Abdelaziz Bouteflika a «milité très tôt pour la cause nationale. Il vient d'achever ses études secondaires quand il rejoignit l'Armée de Libération Nationale (ALN) en 1956». En 1962, il est député à l ?Assemblée constituante et devient à 25 ans ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme du premier gouvernement de l'Algérie indépendante. Il est également membre de l'assemblée législative en 1963, avant d'être nommé, la même année, ministre des Affaires étrangères'', indique sa biographie publiée sur le site officiel de la présidence de la République. L'homme aura effectué trois mandats successifs depuis son élection en 1999 et a conduit sur le front économique et social trois programmes quinquennaux, la Concorde et la Réconciliation nationales sur le front politique et sécuritaire. Il partira en campagne avec le soutien du FLN, du RND et une dizaine de «mirco-partis».

FACE A BOUTEFLIKA, LES AUTRES

Face au président-candidat, il y aura les Autres! A commencer par Ali Benflis, candidat indépendant. Né le 8 septembre 1944 à Batna, juriste de formation, Benflis est le concurrent le plus sérieux. Membre du comité de création de la Ligue algérienne des droits de l'homme, magistrat, puis avocat et bâtonnier, il a occupé les postes de ministre de la Justice (1988) dans les années 1990, il est rappelé par le président Bouteflika en 2000 pour occuper le poste de chef du gouvernement après la démission d'Ahmed Benbitour et, une année après, le 19 septembre 2001, il est désigné à la tête du FLN, en remplacement de Boualem Benhamouda. Mais, ses rapports avec le président Bouteflika se détériorent et est poussé à la sortie en 2003. Candidat en 2004, il arrive à pointer derrière Bouteflika (6,42% des voix). La pasionaria de la politique algérienne, Louiza Hanoune, est bien entendu là. Refusant le front du boycott, elle a manifesté sa volonté de se porter cette fois-ci encore, après 2004 et 2009, candidate à une élection présidentielle qu'elle a toujours redoutée. Née le 7 avril 1954 à Chekfa dans la wilaya de Jijel, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs a toujours cette qualité d'être la seule femme algérienne candidate à la magistrature suprême. Après 2004, elle a également participé à la présidentielle de 2009 dont elle avait vivement contesté les résultats. Le quatrième candidat retenu pour cette élection présidentielle 20104 est l'incontournable président de AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne. Opticien de profession, il a réussi à asseoir une certaine popularité à son parti et recrute parmi les enfants de chouhadas, lui-même étant un fondateur de l'Association des fils et filles de chouhada de la wilaya d'Alger en février 1985. Le 27 avril 1991, M. Rebaïne devient membre fondateur et secrétaire général du parti Ahd 54. Il a déjà postulé pour l'élection présidentielle de 2004 et 2009. Le Conseil constitutionnel a par ailleurs validé la candidature de Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA). Né le 3 octobre 1953 à Beni Slimane dans la wilaya de Médéa, il a déjà postulé à la présidentielle de 2009 et a recueilli alors 2,31% des voix. Ancien de l'ANP avec une formation militaire spécialisée en Syrie et en Libye, il est de 1989 à 1992 président de l'Organisation nationale des enfants de chouhada. En 1999, il fonde le FNA. Très présent dans le centre, notamment à Alger, Blida et Médéa où il compte l'essentiel de son électorat. Et puis, il y a enfin l'invité surprise de cette présidentielle 2014: Belaïd Abdelaziz, président du front Al-Moustakbal. Inconnu «du bataillon», il dit même ne pas être surpris «par le fait que le Conseil constitutionnel a validé ma candidature. C'est le contraire qui m'aurait étonné», a-t-il expliqué à un portail électronique. A 51 ans, il est le plus jeune et le moins connu de cette présidentielle. Ancien militant du FLN où il a été membre du comité central à 23 ans, il a surtout fait ses classes dans le scoutisme et les structures de l'UNJA dont il a été secrétaire général. Les six autres candidats «à la candidature» qui ont échoué à leur examen de passage du Conseil constitutionnel et dont les dossiers ont été rejetés sont Mohamed Benhamou, candidat du parti El-Karama, Ali Zaghdoud, président du Rassemblement algérien, Mahfoud Adoul, président du parti Ennsar El Wanati, Ali Benouari, ancien ministre du Budget (1991-1992), Sadek Temache, et Abdelhakim Hamadi, deux candidat indépendants.