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Cas de paludisme à Batna et Ghardaïa : Des craintes et des assurances

par Djamel Belaïfa

Suite à la notification de plusieurs cas de paludisme dans les wilaya de Batna et de Ghardaïa, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a rendu public, jeudi, un communiqué dans lequel il apporte des information sur la situation épidémiologique et les mesures prises en conséquence. En ce qui concerne la wilaya de Batna, le ministère indique que trois cas de paludisme confirmés par le laboratoire de référence de l'Institut national de Santé publique INSP ont été déclarés par les services de santé de la wilaya de Batna. Selon le communiqué, l'un des deux cas a séjourné récemment dans deux pays endémiques à savoir le Mali et le Sénégal sans prise de chimio-prophylaxie antipaludéenne. Il a présenté un accès pernicieux, forme grave de la maladie, et est décédé malgré le traitement et les soins intensifs dispensés. Le 2eme malade, âgé de 82 ans, a présenté un accès palustre associé a une maladie chronique avec décomposition ayant entraîné le décès malgré le traitement spécifique et intensif. Quant au 3eme cas, le ministère signale qu'il a présenté un accès palustre bénin et a répondu favorablement au traitement et a quitté l'hôpital dans un état clinique satisfaisant.

Toujours à Batna, un cas de paludisme avait été admis mercredi soir dans l'établissement hospitalier public de la ville de Batna. Le malade, étudiant à l'université de Constantine et originaire de la wilaya de Ghardaïa, avait rendu visite à un ami à Oum El-Bouaghi avant d'être évacué à l'hôpital de Batna après avoir été pris d'une forte fièvre.

Les analyses ont confirmé l'infection du patient dont l'état est «stable» et qui se trouve sous «contrôle médical intensif». L'enquête a révélé qu'un frère de ce patient avait été récemment traité pour paludisme à Ghardaïa.

Concernant la wilaya de Ghardaïa, le ministère signale que 9 cas de paludisme ont été déclarés par les services de santé de la wilaya. L'agent de ces 9 cas est le plasmodium falciparum qui est une variété importée. Le communiqué assure que l'évolution de la majorité de ces malades est favorable grâce à la prise en charge immédiate et adéquate?. un seul cas de décès est à déplorer. Il a eu lieu dans la nuit du 6 au 7 novembre, malgré les soins intensifs apportés à la victime. Le ministère a tenu à préciser que dès la notification des premiers cas, deux équipes techniques d'appui aux services de santé locaux constitués de membres du comité national des experts chargés de la lutte contre le paludisme et de l'INSP, ont été dépêchés par le ministère pour appuyer les mesures préventives et opérationnelles idoines pour chaque wilaya. En outre, ajoute le même communiqué, le ministère a mobilisé les services compétents de la pharmacie centrale des hôpitaux qui détient les stocks de sécurité de médicament et notamment des antipaludéens à l'effet de satisfaire à tout besoin supplémentaire.

Jeudi, trois gîtes d'anophèles, à l'origine de l'apparition de cas de paludisme, ont été circonscrits au quartier «Serdrata» dans la région d'El-Atteuf (Ghardaïa), a indiqué, pour sa part, à l'APS qui cite la direction de la santé et de la population de la wilaya. Ces trois foyers d'anophèles, mitoyens de quelques mètres, ont été localisés et plusieurs larves et anophèles femelles vecteurs du paludisme ont été observés par les spécialistes de l'Institut national de la Santé publique (INSP) et de l'Institut Pasteur Algérie (IPA), chargés d'une enquête épidémiologique et entomologique, précise le directeur de la santé de Ghardaïa. Pas moins de 1.900 cas de dépistage actif sur le terrain par « la goutte épaisse », technique de concentration d'hématies, ont été pratiqués sur les personnes résidentes dans la région d'El- Atteuf, dont près de 200 ressortissants de pays subsahariens, fait-t-on savoir. Les investigations épidémiologiques et entomologiques réalisées sur le terrain attestent de l'absence au préalable de traitement préventif anti-larvaire, ce qui a favorisé le développement de foyers d'anophèles, selon la même source. Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, avait affirmé mercredi à Adrar qu'une commission d'enquête a été constituée pour définir les causes des cas de malaria enregistrés récemment dans plusieurs régions du pays. «Six cas de malaria ont été enregistrés en Algérie», a indiqué le ministre dans une déclaration à l'APS, soulignant que «l'enquête sur les causes de contagion se poursuit toujours et ses résultats seront annoncés jeudi».