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Hippodrome : L'installation d'une antenne relais près d'une école crée la polémique

par Houari Barti

Les premiers travaux d'installation d'une antenne relais de téléphonie mobile dans une habitation privée, située à proximité d'une école primaire, dans le quartier de l'Hippodrome (secteur urbain ?El Makari'), créent la polémique et suscitent une inquiétude grandissante de la part des riverains. Argument avancé : «le risque potentiel que représente cet équipement, et surtout les champs électromagnétiques qu'il génère, sur les personnes qui y sont exposées, particulièrement les enfants, les personnes âgées ou souffrant de maladies chroniques.» Une pétition, dont une copie nous a été remise, signée par des habitants de la zone devant abriter l'ouvrage, conteste officiellement le choix du site et sa proximité d'un établissement scolaire, du cycle primaire.

Selon des représentants des riverains qui nous ont contactés, en fin de semaine dernière, «on compte même saisir le procureur de la République pour dénoncer l'installation de l'antenne», qui n'a, selon eux, fait l'objet «d'aucune concertation ni avec les riverains, ni avec les responsables de l'école mitoyenne». L'antenne-relais doit être implantée au niveau d'une habitation, sise au 17, rue Benboulenour à quelques mètres, seulement, de l'école Mohamed Racim. Autre élément qui accentue le sentiment d'inquiétude des signataires de la pétition, «la propriétaire de la maison où doit être érigée l'antenne, objet de la polémique, n'habite même pas les lieux, ce qui renforce l'idée, selon eux, que «le principe de précaution pour protéger la santé des résidents de la zone a été, tout simplement, occulté à la faveur d'intérêts individuels et purement matériels.»

En théorie, la délivrance d'une autorisation pour l'installation d'une antenne-relais est soumise à l'appréciation de la wilaya, sur la base du dépôt, par l'opérateur d'un dossier, mais aussi sur celle des avis favorables émis par plusieurs instances locales à l'instar de l'APC et des directions chargées de l'Urbanisme, de la Santé et de la Population, de la Protection civile, de l'Environnement, de la Poste et Technologies de l'information, et de l'Energie et des Mines. Tous ces organismes doivent émettre leur avis, dans un délai n'excédant pas les 15 jours, à compter de la date de réception du dossier. En Europe, par exemple, et sous la pression des associations environnementales, des normes strictes sont imposées aux opérateurs de téléphonie. La France, par exemple, recommande de ne pas installer des antennes-relais, à moins de 100 m des écoles, des hôpitaux et des maisons de vieillesse. La Suède, de son côté, a adopté une limite de 2.000 m comme distance de sécurité.

Une antenne-relais (ou station de base) de téléphonie mobile est un émetteur-récepteur de signaux électriques de communication mobile qui convertit des signaux électriques en ondes électromagnétiques et réciproquement. Un rapport établi par ?Bio-initiative', un groupe de scientifiques internationaux, souligne la dangerosité des champs électromagnétiques (basses fréquences, radio-fréquences, wifi?). Publié en août 2007, en langue anglaise, ce rapport de 610 pages (organisé en 21 sections) qui ne fait, certes pas, l'unanimité au sein de la communauté scientifique, prétend, toutefois, apporter des preuves scientifiques concernant les effets sanitaires ( stress cellulaire, génotoxicité, risques de tumeurs au cerveau ou de leucémies) des champs électromagnétiques. Il estime que les normes sont inadaptées et définit des valeurs-seuil plus strictes pour mieux protéger la santé.